vendredi 25 octobre 2013

Lu dans le canard

* « Les employés de bureau belges passent 35 heures en moyenne par an dans les toilettes de leur entreprise. Raison de plus pour rappeler l'importance de se laver les mains à la sortie. »
Voilà qui interpelle. À plus d'un titre.
Et tout d'abord, les trente-cinq heures de moyenne, en faisant un rapide calcul, ça nous donne environ dix minutes par jour. En moyenne, bien entendu, parce que j'en connais qui... Bref. Trente-cinq heures, c'est presque la semaine de boulot, quand même ! Est-ce que les patrons vont rire en apprenant ça ?
Et l'autre info qui interpelle, c'est celle relative à l'importance de se laver les mains à la sortie. Parce que là, si l'on en croit de très sérieuses études, il apparaît que plus d'un tiers des employés belges interrogés sur la question admettent ne pas le faire à chaque fois.
Dorénavant, je serrerai les louches avec méfiance.


* Autre statistique intéressante : un Belge sur trois souffrirait d'éjaculation précoce. Un Belge sur trois, ça n'en fait déjà que moins d'un sur six, si l'on tient compte de toute la population, puisque les femmes, en principe, n'éjaculent pas (bien que des rumeurs prétendent que... mais aucune allusion à la course à pied, par exemple). Et en incluant dans les chiffres les mâles qui sont encore trop jeunes pour le faire ou trop vieux pour encore espérer y parvenir...
Trêve de digressions ! Un sur trois, on nous dit ! Et il me revient soudain qu'une autre étude statistique alarmante indiquait qu'un homme sur trois, après quarante ans, souffre de problèmes d'érection. Un sur trois également.
En rapprochant les deux études, est-il permis d'écarter d'office de la colonne des éjaculateurs précoces leurs congénères qui bandent mou ? Ça nous laisserait grosso modo environ un tiers de mecs fonctionnant normalement...
Et encore n'avons-nous pas abordé la question de la stérilité.
Enfin, moi, je m'estime tranquille ; mais quand je suis en compagnie de deux mecs de mon âge, je me pose dorénavant des questions. Lequel des deux bande-t-il mou ? Et lequel termine-t-il aussitôt qu'il a commencé ?
Ce qui n'empêche la survenance d'une question préoccupante : quid de l'éjaculateur précoce qui ne se lave pas les mains en quittant les toilettes ?


* Plus sérieusement, on nous signale que la Wallonie (cette partie de la Belgique où l'on parle un français approximativement correct) s'est d'ores et déjà bien préparée pour l'hiver : plus de quarante mille tonnes de sel de déneigement sont en stock et le double en commande.
Manquerait plus qu'on ait un hiver doux, pluvieux et venteux, après les trois vilains qu'on vient d'avoir. Statistiquement (encore !), ça se tient. Ils auraient l'air malin avec leur sel ! Nous moins, puisque c'est avec nos sous qu'on l'achète.


* Et tant qu'on parle des routes et des problèmes de circulation, j'en profite pour rappeler que certaines têtes pensantes envisagent de remplacer les taxes routières actuelles par une taxation des automobilistes au kilomètre, avec un tarif variable en fonction de l'heure et du lieu de déplacement, du revenu de l'utilisateur, des caractéristiques environnementales du véhicule et de la flexibilité de la ligne d'échappement lors des démarrages en côte à pleine charge.
Avant de leur laisser choper la migraine en essayant d'imaginer comment ils vont mettre en place, surveiller et calculer tout ça en faisant en même temps la chasse aux fraudeurs qui ne manqueront pas de s'inviter à la fête (plus c'est compliqué, plus il y a moyen de frauder, surtout quand on en a les moyens – si vous voyez ceux à qui je fais allusion), qu'il me soit permis de leur rappeler que la taxation au kilomètre tenant compte de l'empreinte écologique du véhicule existe déjà. On s'en souvient facilement à chaque fois qu'on fait le plein de taxes et, accessoirement, de carburant.


* Et s'il est question de taxer les pollueurs, difficile de ne pas faire un détour par la Chine, même si c'est loin. Je lis dans le canard que Harbin, une mégalopole de onze millions d'âmes située dans le nord-est du pays en question, a été paralysée par le smog, qui réduisait la visibilité à moins de dix mètres.
Le smog, rappelons-le, c'est du brouillard dû à la pollution, pollution au sujet de laquelle l'OMS indique les normes suivantes, en ce qui concerne l'indice de « particules fines » en suspension dans l'air : le seuil maximal quotidien doit rester inférieur à 20, 300 étant considéré comme dangereux.
À Harbin, ils en étaient à un indice de mille.


* Au moins, en Chine, ils polluent par nécessité : industrie, chauffage, circulation routière...
Chez nous, y a un truc qui pollue en pure perte : le Grand Prix de Formule 1, à Francorchamps. Un gouffre à pognon dont les déficits, qui se chiffrent en millions d'euros, sont chaque année généreusement épongés par la Région wallonne.
Mais selon nos politiciens responsables, il ne faut pas s'en faire, parce que grâce aux retombées économiques – à ne pas confondre avec celles de particules fines, l'opération reste neutre pour les finances publiques. Et de rappeler dans le même élan qu'un tel événement offre à la Wallonie une visibilité mondiale.
Tant que c'est avec notre pognon, à nous autres les travailleurs, on aura toujours le droit de se dire que c'est cher de la visibilité.


* Tant qu'on est dans le domaine du sport qui ne coûte pas cher, je m'en voudrais de ne pas vous entretenir des derniers faits d'armes de nos compatriotes (ou presque compatriotes) embrigadés dans ce sport populaire consistant à taper du pied dans un ballon de cuir. Enfin, quand je parle de nos compatriotes, je fais allusion à ceux qui s'en sont allés chercher gloire et fortune ailleurs que chez nous. Là où l'on paie un max et où l'on remporte des trophées continentaux.
Je lis qu'un gamin d'à peine dix-huit ans, Albanais d'origine mais ayant fait ses classes chez nous (à Anderlecht), vient de se voir offrir un contrat de cinq ans par Manchester United : il touchera, paraît-il, 70 000 euros par semaine en sus de sa « prime à la signature » évaluée à 6 millions d'euros.
70 000 par semaine, c'est beaucoup pour un gamin, vous direz-vous.
C'est même beaucoup tout court, ajouterai-je en songeant au nombre d'années de boulot que ça représente pour un modeste travailleur de chez nous.


* On vient de révéler le parcours du Tour de France 2014, qui partira d'Angleterre et fera un crochet par la Belgique – sans doute un effet de la nostalgie des anciennes conquêtes – avant d'arriver sur le sol qui lui donne son nom. Les commentaires sont divers, mais tous les favoris semblent satisfaits. Espérons que nous serons satisfaits nous aussi en les voyant à l’œuvre l'été prochain.

jeudi 17 octobre 2013

Coupe du Monde et café des sports

S'il m'est arrivé plusieurs fois d'écrire quelques lignes à propos d'événements sportifs, par exemple au sujet du Tour de France, c'est parce que je trouve généralement amusants les bruits et commentaires tantôt enthousiastes, tantôt ironiques voire désabusés de tous les spécialistes fréquentant ce que j'appelle « le café des sports ».

C'est parce que je n'y connais pas grand-chose en cyclisme, à part le fait d'être assez souvent monté sur un vélo pour savoir que c'est dur comme activité physique, que j'aime bien de m'instruire auprès d'internautes mieux au courant que moi des subtilités du sport de haut niveau.

Pour le football, c'est un peu pareil. Je n'y entends guère davantage, même entouré de chants de supporters. Et comme la première phase des rencontres éliminatoires donnant accès – pour les meilleurs ou les plus chanceux – à la phase finale de la Coupe du Monde vient de se terminer, il m'a paru opportun d'aller prendre la température du Café des Sports.

L'équipe belge, par exemple, est déjà qualifiée, ce qui représente, à en croire les médias, un événement d'importance suffisante pour en parler tous les jours depuis bientôt une semaine et notre victoire en terre croate, même si l'exploit paraît quelque peu terni par le nul concédé aux réservistes gallois par notre groupe de touristes. Enfin, c'est ce que j'ai compris.

Moi qui me réjouissais qu'on soit soudain positivement célèbres, c'est loupé !
Lisez plutôt...

« Au moins le match d'hier a donné du grain à moudre à tous les insatisfaits et frustrés... »

« Si, hier soir, les Belges ont joué à la baballe comme dirait un intervenant, ils se sont moqués de tous ceux qui ont rempli le stade pour aller les voir. Si c'est comme ça qu'ils vont jouer au Brésil, ils finiront le premier tour avec un zéro pointé! »

Tout le peuple ne partage donc pas l'enthousiasme patriotique pour un talent assurément surfait :

« Exceptionnelle campagne, faut pas exagéré quand même. Il est logique qu'avec le noyau des Diables et le faible niveau des adversaires qu'ils se qualifient. »

En clair, nos diables rouges ont déçu. Pas tout le monde, mais quand même ! D'ailleurs, les spécialistes sont formels : on a eu du bol de tomber sur pire que nous !

« Les Belges ne m'ont pas époustouflée. Ils ont tiré avantage des faiblesses de toutes les autres équipes du groupe y compris la Croatie qui a été très décevante. Ceci étant, il y a une grande exagération sur la valeur intrinsèque que l'on accorde aux Diables Rouges. Le match d'hier soir prouve suffisamment que l'équipe ne vaut pas ce que l'on pense. Je reste persuadée que si la campagne devait recommencer, les Belges atteindraient difficilement le score de 15 points sur les 30 mis en jeu. »

J'en frémis : si c'était à refaire, nous n'aurions que quinze points. Pas même autant que les Français !
Et d'ailleurs, lors de la phase finale de la Coupe du Monde, nous allons trouver à qui parler. Des adversaires sérieux, pas des culs-de-jatte !

« C'est maintenant seulement qu'ils vont tomber sur des équipes plus ou moins de bon niveau , et là on verra. ne pas se qualifier dans ce groupe moyen à mauvais ( la croatie , seul adversaire plus ou moins valable est en nette perte de vitesse)aurait été une véritable honte footbalistique. »

Il faut dire que si nous en sommes arrivés là, c'est surtout en gagnant des points contre des adversaires plutôt faibles et en jouant des matches amicaux contre des seconds couteaux :

« les b.elges aiment se faire passer pour plus petits qu’ils ne le sont réellement et c’est pas con cela grandi leurs exploits. Comme le fait de jouer les matches amicaux contre des petites nations pour monter dans le classement f i fa … fallait y penser chapeaux »

Et d'autres spécialistes donnent des exemples frappants :

« C'est vrai que ces derniers temps en amicaux, on a affronté que des équipes sans valeur..
Angleterre, Pays-Bas, France. »

« c'est clair des equipes pourrie genre la france (d'ailleur ils prepare quoi pour etre ridicule au bresil?) »

Non, vraiment, les footballeurs belges ne sont pas bons. Ils n'ont même pas réussi à battre la France en match amical, c'est dire ! En réalité, ce ne sont que des enfants gâtés trop bien payés par des présidents de clubs pleins aux as : Chelsea, Arsenal, Manchester(s), Everton, Bayern Munich, Zenit St-Petersbourg, Atletico Madrid, PSV Eindhoven... Pas un qui joue en Belgique ! Et c'est ça la fibre patriotique ? Des mercenaires, et puis c'est tout.
Et en plus ils sont bien trop jeunes et au Mondial ils vont se faire bouffer tout cru !

Enfin, c'est ce que j'ai compris, et ce n'est pas bon pour mon moral. En politique, nous ne sommes pas brillants ; en famille royale, nous faisons un peu rire ; en cyclisme, nous faisons de la figuration ; et voilà qu'en football, alors que je croyais que nous étions occupés à redorer notre blason, nous ne cassons pas des briques non plus !

Inquiet de la situation de mon pays dans ces domaines vitaux, je me suis donc demandé si je ne devrais pas envisager de me réfugier en France, histoire au moins d'être fier de mes sportifs à défaut de m'enflammer pour mes politiciens.

Mais, semble-t-il, l'herbe n'est pas plus verte dans le pâturage voisin...

« On a déjà eu de la malchance en tombant sur l’Espagne lors du tirage" mouai... faut arreter les calimeros, si on se tape l'espagne, c'est qu'on degringole au classement fifa depuis 2006 !! et que dire de 2010 ou on se tape l'afrique du sud comme chapeau 1 mais on est pas fouttu de sortir de la poule, de 2012 ou on se tape l'ukraine en chapeau 1 et on passe la poule avec une seule victoire... contre l'ukraine !! de la chance aux tirages, on en a eu, on en a jamais rien fait.... »

Là, je n'ai pas très bien compris cette histoire de poules. C'est sans doute à cause des coqs...
Mais en tout cas, la France semble pourtant avoir, elle aussi, bénéficié d'un tirage au sort clément :

« On a eu la malchance d’être avec l'Espagne, la Finlande, La Bielorussie et la géorgie.....la malchance d’être 2nd au pire des cas..... »

« Je constate que certains ne passent rien à la France et trouve mille excuses au jeu poussif des espagnols ! Ceux là risquent de tomber de haut à la coupe du monde ! »

« dans tous les cas la france et l esagne sont desormais loin du niveau des bresiliens. »

Non, décidément, si j'en crois les spécialistes, en France ce n'est pas mieux :

« vu le classement mondial de la france ils auraient pu avoir l allemagne les pays bas l italie comme adversaire donc la aussi la premiere place aurait ete impossible vu le niveau de L EDF »

Un instant, j'ai cru que l'EDF... Mais non ! Je n'étais pas encore assez au courant des subtilités abrégées désignant l'équipe de France.

Ce que je souhaite, en tout cas, c'est que la France passe les barrages et soit qualifiée elle aussi pour la phase finale de la Coupe du Monde. Comme elle ne devrait pas être tête de série, alors que nous le serons probablement, ça nous permettrait de caresser l'espoir de tomber dans le même groupe, lors du tirage au sort, ce qui doublerait les chances de voir au moins une de nos deux pauvres équipes franchir le cap du premier tour.
Un peu comme à Roland-Garros, par exemple : c'est toujours triste de voir deux Belges ou deux Français s'affronter, mais c'est l'assurance d'en avoir au moins un au tour suivant !

Maintenant, j'espère que Platini ne va pas s'en mêler pour essayer de glisser la France parmi les têtes de série... Sauf si ça se fait à notre détriment, bien sûr !

Tout ce battage médiatique, tout ce bruit sur les forums, ça finit par lasser certains. Ceux qui, par exemple, sont incapables de couper la télé ou d'aller surfer sur des sites où on parle d'autre chose :

« j'espère que la pression médiatique va retomber d'ici le mois de juin
ça me gave , mais ça me gave ! »

Je laisserai le mot de la fin à un philosophe :

« Quand on songe que de l'Antiquité jusqu'à des temps plus moderne, on ne jouait pas au foot, on ne fumait pas, pas de pizzas non plus et ni de facedebook, ni de porno. mais quesqu'on pouvait bien faire pour passer le temps ? »

mercredi 9 octobre 2013

Le capital patience

On présente souvent la patience comme une vertu, mais j'ai remarqué que, contrairement à d'autres, cette vertu-là possède ce petit côté « à la carte » qui peut laisser perplexe.
Quand, par exemple, quelqu'un m'envoie, courroucé, un « t'as pas de patience » bien senti, dois-je comprendre que j'étais planqué derrière la porte le jour où l'on a distribué cette vertu-là ? Et lorsqu'une autre personne me lance, admirative ou étonnée, un « comment t'as la patience de faire ça ? », dois-je déboutonner illico presto mon encolure de chemise ?

Il semblerait que la patience soit une vertu à géométrie variable, soumise à un tas d'influences positives autant que néfastes, un peu comme notre indice de masse corporelle, l'état de notre compte en banque ou l'humeur matinale de notre patron.

Parmi les phrases qu'on prononce de temps à autre figure aussi celle-ci : « Je n'ai plus la patience ». Ce qui laisse entendre sans équivoque qu'on a dû la posséder un jour mais qu'elle s'en est allée pour des raisons qu'on précisera peut-être dans la suite de la conversation, mais qui seront généralement synonymes de lassitude, d'usure.

La patience, ça s'use. On en use et en abuse, comme le dit si bien l'expression « il a abusé de ma patience ». Et quand on abuse, ce n'est pas bon. L'abus de sucreries mène à la prise de poids autrement plus aisément que l'excès de masturbation à la surdité, par exemple.

Au fil des ans, on s'aperçoit donc qu'on n'a plus la patience de faire certaines choses ou de supporter certaines personnes, alors qu'auparavant ce n'était pas un problème. Mais l'inverse existe aussi, l'impatience des enfants contrastant parfois avec l'inébranlable sérénité des seniors.

C'est un peu comme si chaque domaine, chaque situation, chaque personne que nous côtoyons bénéficiaient de notre part d'un certain « capital patience », variable d'une personne à l'autre mais qui possède en commun la propriété de s'épuiser à mesure qu'on y fait appel. Certaines denrées, par exemple, sont placées depuis longtemps sur la liste noire des objets qui énervent.

Comment ne supportons-nous plus les écarts de notre partenaire, les sautes d'humeur de nos collègues, les caprices de nos enfants, la négligence de nos voisins ? Comment tout cela peut-il conduire à la séparation, au licenciement ou à la démission, à la brouille familiale et à un procès en bonne et due forme ? Comment pouvons-nous en arriver là ? Et comment pouvons-nous encore tolérer des négligences comme celles-ci ?

Nous en arrivons là parce que notre capital patience face à une personne ou à une situation s'est progressivement épuisé.

Je ne sais pas pourquoi j'écris tout ça au sujet de la patience, parce que ça n'est pas très important, en fait.

J'espère en tout cas ne pas avoir abusé de la vôtre.

mercredi 2 octobre 2013

Actus (à la con) d'automne

* Je viens de lire dans le journal que les Russes envisageaient sérieusement de proposer Poutine comme Prix Nobel de la paix, en vertu de ses interventions en faveur de l'apaisement de la crise syrienne. C'est vrai que les Syriens doivent accueillir avec soulagement cette annonce d'apaisement. Il ne leur reste plus qu'à espérer vivre assez longtemps pour en voir un jour les premiers effets sur le terrain.

* En Belgique, il y a une profession qui accomplit des miracles : la royauté. Avant d'accéder au trône, un prince est toujours trop ceci ou pas assez cela, si l'on en croit les journaux, les sondages et les avis des spécialistes ; mais une fois bien assis sur son trône, l'héritier devient soudain « un bon roi ». C'est magique. C'est pour ça qu'en Belgique, on conserve une monarchie. C'est pour avoir toujours de bons rois et de bonnes reines. Alors qu'avec une république, c'est souvent l'inverse : c'est une fois qu'il accède à la fonction qu'on s'aperçoit que l'élu n'est pas un bon président.

* Et, puisqu'on en parle, j'ai plusieurs fois songé que François Hollande devait de temps à autre se sentir bien embarrassé d'être tombé aussi bas dans les sondages, et que de savoir que son pote des États-Unis ne se portait pas au mieux lui non plus devait lui mettre du baume au cœur, mais tout compte fait, rien n'est moins sûr. Obama ne sera pas réélu parce que c'est interdit par la Constitution, alors que François risque de ne pas l'être parce que ça lui sera interdit par la Population. Tout est dans la nuance.

* Après les Championnats mondiaux de cyclisme sur route, des gens ont soulevé, sur Internet et dans les journaux, la question de savoir si le Portugais Rui Costa méritait son titre. Bien sûr que non ! Tout le monde a bien vu que ce parasite restait au sec bien peinard pendant que les autres se faisaient crever ou prenaient des gamelles sous la pluie sur un circuit où certains concurrents franchissaient les bosses à moins de dix kilomètres à l'heure ! En plus, il n'a pas donné un coup de pédale, ce paresseux qui s'est laissé remorquer jusqu'en vue de l'arrivée ! C'est vilain, n'est-il pas ?
Plus sérieusement, ce mec s'est sorti les tripes autant que les autres et, sur la finale, en sus d'être l'un des quatre meilleurs physiquement, il s'est montré le plus malin tactiquement. Il n'a certainement pas volé sa victoire.
Dommage quand même pour Nibali qui, après avoir fait connaissance de près avec l'asphalte glissant et être revenu vaillamment en tête pour disputer la victoire, a échoué au pied du podium. On aurait pu donner deux médailles de bronze, histoire de récompenser les quatre courageux gaillards.
D'un autre côté, je m'autorise à penser que si Rodriguez ne s'était pas entêté jusqu'au bout à jouer sa propre carte au détriment d'une vraie bonne tactique d'équipe, le vainqueur aurait très probablement été Espagnol. Mais voilà : ça n'aurait pas été lui.

* Le parc animalier Pairi Daiza, à Cambron-Casteau, près de Brugelette, accueillera bientôt deux pandas géants, prêtés par la Chine. Cambron-Casteau étant situé en Wallonie, la nouvelle fait quelques mécontents du côté des agités du bocal flamingants, qui auraient souhaité que les sympathiques animaux trouvent asile au parc animalier d'Antwerpen, in Vlaanderen ; car il n'y a pas que la Wallonie qui doit être une terre d'accueil pour les immigrés, même s'ils n'y viennent pas trouver du travail mais se faire entretenir à grands frais. L'initiative (et les fonds nécessaires) émanant du secteur privé, notre premier ministre Ponce Pilate Elio Di Rupo a déclaré d'un ton neutre qu'il n'était pas intervenu dans ce choix.

* Finalement, il n'y aura pas de taxe de trois euros sur les billets d'avion des voyageurs partant de l'aéroport de Charleroi (Bruxelles South Charleroi Airport, pour les intimes). Le boss de Ryanair n'en a pas voulu, brandissant l'habituel chantage à l'emploi, à la délocalisation, etc. C'est dommage parce que ça prive les caisses wallonnes d'une bonne rentrée d'argent, d'autant plus que les voyageurs interrogés à ce sujet se montraient dans l'ensemble assez favorables à la mesure, même en sachant que Ryanair mettrait les trois euros entièrement à leur charge. L'opposition de Michael O'Leary peut donc sembler étrange, a priori, mais elle participe de sa logique commerciale low cost : le pigeon, c'est moi qui le fais voler, donc c'est moi qui le plume.

* Un train de marchandises a déraillé, hier, à Remersdaal, peu avant le tunnel de Fourons, dans le Limbourg (province flamande). Trois wagons de transport de voitures neuves se sont écrasés en contrebas d'un pont avec leur cargaison. C'étaient des Fiat 500. Pour ceux qui espéraient un sarcasme facile ayant pour objet des pandas en pays flamand, c'est raté.