lundi 24 mars 2014

Les titres de l'actualité


L'actu, c'est d'abord et avant tout les Municipales, en France. J'ai parcouru pour vous les titres de la presse...


« Mais pourquoi diable les électeurs socialistes sont-ils restés chez eux ? »

Honnêtement, on se le demande. Parce que c'était dimanche ? Parce qu'il faisait trop froid, peut-être ? Parce qu'après l'avant-goût d'été ils avaient droit à un arrière-goût d'hiver ?
Ou alors, peut-être qu'ils en avaient marre de voter socialiste... et je les comprends ! Et qu'ils n'avaient pas envie de voter pour d'autres,  je les comprends aussi.


« Municipales : un taux record d'abstentionnistes. »

En effet. Si les électeurs socialistes sont restés chez eux, ça fait déjà un paquet de gens le cul au fauteuil. À près de quarante pour cent, les abstentionnistes ont donc fait fort. Ils pourraient d'ailleurs défiler dans les rues en criant « on a ga-gné, on a ga-gné... », mais ça ne servirait à rien. Qu'on s'abstienne par paresse, par lassitude, par désintérêt ou par conviction, ça ne sert à rien tant que le taux d'abstention ne sert à rien. C'est juste pour dire, quoi !
Et comme les records, c'est fait pour être battu, autant rappeler aux abstentionnistes qu'ils ont encore de la marge. C'est sûr : la prochaine fois, ils essaieront de faire mieux. Comme ça, ça ne servira toujours à rien, mais mieux.


« Municipales : pourquoi le FN réalise une poussée. »

Je ne sais pas, moi ! Pour faire ch***, peut-être ?


« Malgré leurs casseroles, ils ont brillé au premier tour. »

Eh bien ! C'est que c'était de bonnes casseroles !


Autre sujet, pas drôle du tout, qui fait les gros titres depuis un bon moment déjà : le 777 volatilisé.

« Boeing disparu : l'avion se serait abîmé dans l'océan Indien. »

En effet ! À en croire les dernières informations, il se serait vachement bien abîmé.
Loin de moi l'idée d'ironiser, car je trouve ça bien triste, toutes ces victimes ; et je compatis à la peine de familles et des proches. Et par ailleurs je m'interroge : comment est-il possible de pouvoir désactiver volontairement les systèmes d'identification en vol sur un appareil d'une ligne commerciale ? Est-ce que ça ne devrait pas être impossible ? Quel est l'intérêt de laisser l'accès à la mise hors service d'une chose aussi importante sur un avion civil ?



Pas très drôles non plus, les événements en Crimée...

« Sanctions contre la Russie. »

Je ne sais pas s'il vous vient à l'esprit une impression pareille à celle qui m'assaille, mais il me semble que ces menaces et sanctions ne vont pas servir à grand-chose. À sauver la face dans l'urgence, certes, le temps que d'autres événements, de préférence ailleurs où il ne fait pas plus paisible mais où c'est moins préoccupant pour les Occidentaux, permettent de passer à d'autres sujets de conversation.



On trouve aussi dans l'actualité des sujets assez diversifiés...


« Nantes : une guillotine du XIXe siècle mise aux enchères. »

Ma tête à couper qu'elle trouvera acquéreur !
Pas ma tête, hein !


« Météo : soleil voilé. »

Quand on vous dit que l'islamisme gagne sans cesse du terrain !


« Obama débarque en Belgique cette semaine. »

Il pourrait attendre le 6 juin pour débarquer. Ça ferait d'une pierre deux coups et lui économiserait un déplacement ! Par les temps qui courent, il n'y a pas de petites économies.


« Kate Bush va repartir en tournée, 35 ans après. »

— Après Obama, Bush ? Je croyais que c'était l'inverse.
— Yes, Sir. But her name is Bush. Kate Bush.
— Ah, oui ! La bonne Bush.


« Les pompiers de Bruxelles ne sont plus en grève. »

Ils auraient pu continuer, tout compte fait. Y avait pas le feu.


« Chelsea : Hazard sait comment battre le PSG. »

En somme, le PSG pourrait être battu par Hazard.
Je sais, elle est facile, mais j'avais quand même envie de la placer !


« Tennis : Sharapova souffre mais va en quart aux Masters de Miami. »

Que Sharapova souffrait, ça, j'en étais sûr. À chaque match. Rien qu'à ouïr ses cris à rendre jalouse une parturiente maghrébine, je n'en ai jamais douté.


« Le Japon va envoyer des centaines de kilos d'uranium aux États-Unis. »

Comme c'est bizarre. Auraient-ils un excédent de stock de matériau radioactif ?


« Oscar Pistorius faisait peur à son amie, montrent des SMS.

Elle n'aurait pas dû prendre ses menaces par-dessus la jambe, finalement.


« Madonna se lance dans la beauté avec une vidéo sexy. »

Un juste retour des choses ?


« L'envie pressante d'uriner, problème tabou. »

Ah, ben non ! On dit « problème ton bout ».
« Bout » est masculin.


« Omar Sy : l'acteur français est introuvable. »

J'ai d'ailleurs essayé moi aussi de lui téléphoner. Mais bernique ! Intouchable, le mec !


« Goodyear : trois salariés condamnés à six mois avec sursis pour violences. »

C'est quand même un peu gonflé, je trouve.

Et, pour terminer, dans le cadre de ma série « on en apprend tous les jours », une inquiétante révélation :

« Vous ne mangez jamais vos peaux de bananes ? Vous êtes gastro-raciste. »

Voilà. Je l'ignorais. Maintenant, je le sais. Je suis gastro-raciste.
À force de m'instruire, je finirai peut-être par ne pas mourir idiot.

mardi 11 mars 2014

La réussite est dans le nom !

Dominique Leroy, nouvelle administratrice déléguée de Belgacom ayant récemment remplacé le très controversé (et révoqué) Didier Bellens, vient de frapper un grand coup pour marquer de son empreinte son accession à ce poste à haute responsabilité : changer le nom de la boîte. Fini Belgacom, trop vieux, trop démodé, trop belgicain et donc peu apprécié des néerlandophones à tendance séparatiste ; et bienvenue à Proximus.

Bon, Proximus existait déjà. C'était jusqu'à présent une filiale de Belgacom, chargée essentiellement des communications mobiles, services Internet et autres bidules bien dans l'air du temps. Une image plus moderne, donc, avec un nom plus jeune et plus dynamique, sous lequel désormais seront regroupés tous les services de l'entreprise.

On nous explique qu'une seule enseigne, c'est plus simple et plus économique à gérer, qu'il n'y aura plus qu'une seule sorte de boutiques, qu'un seul sigle, etc. Et d'ajouter que l'image plus dynamique, plus moderne de Proximus par rapport à Belgacom ne pourra qu'être bénéfique. Le but de la manœuvre est de revenir à la croissance, aux bénéfices plantureux et aux juteux dividendes à verser aux actionnaires.

Changer de nom, c'est une opération salutaire bien dans l'air du temps. Voyez Dexia, par exemple, et sa gestion catastrophique ayant amené les États belge et français à son secours : aujourd'hui, en Belgique, elle s'appelle Belfius. Quand on a annoncé ce nouveau nom, tout le monde a bien rigolé. Comme si ça allait changer quelque chose !

Eh bien, oui ! Pour Belfius, les affaires marchent bien. Pour les petits actionnaires ayant perdu leurs maigres plumes dans la mésaventure, on ne peut pas en dire autant, mais que voulez-vous ? On ne fait pas d'homme-lettre sans caser le facteur, n'est-il pas ?

Donc, oui, parfois, il suffit de changer de nom pour que les affaires reprennent ou que la santé financière s'améliore miraculeusement.

J'en arrive à me demander s'il ne serait pas judicieux de me pencher sérieusement sur ma propre personne, et d'envisager un petit changement d'identité. Je ne sais pas, moi, mais si, par exemple, au lieu de Ludovic Mir, je décidais de me faire appeler Aristote Rothschild-Crésus ou Sir Paul Gates, vous croyez que ça renforcerait mon image et remettrait du caviar sur mes canapés ?

mardi 4 mars 2014

La pub sur le maillot

Dimanche dernier, alors que je transpirais en pédalant sur une de nos petites routes nationales encore en bon état – je sais, il faut chercher –, plusieurs cyclistes m'ont rattrapé et dépassé. Cela n'a rien d'exceptionnel, car généralement les autres adeptes de la petite reine que je rencontre au hasard de mes sorties matinales vont soit plus vite que moi et me doublent, soit viennent en sens inverse. Dans ce dernier cas de figure, il m'arrive parfois d'être plus rapide qu'eux pour autant que ça descende bien dans la direction que j'emprunte.

Mais, comme je le dis souvent en puisant sans honte dans le panier des excuses faites pour s'en servir, je ne fais pas de compète, je roule pour le plaisir, l'important c'est d'arriver au bout de mon parcours, etc.

Et puis, si c'est pour cultiver la mauvaise foi, je vais vous dire un truc : quand je dépasse un autre cycliste, c'est que je suis plus fort que lui ; et quand c'est lui qui me dépasse, c'est parce que son vélo est meilleur que le mien.

De manière plus réaliste, simplement, celui qui rattrape l'autre, c'est parce qu'il roule plus vite. À cet endroit-là et à ce moment-là. Parce qu'enfin, que savons-nous du quidam que nous rencontrons sur la route au hasard de nos randonnées cyclistes ? S'il n'avance pas, c'est peut-être parce qu'il a déjà fait cent kilomètres et doit encore en parcourir autant ; ou parce qu'il reprend le vélo après une longue interruption pour cause de santé ; ou parce qu'il vient juste de démarrer et en est encore à l'échauffement... Et s'il file comme le vent, c'est peut-être parce qu'il est bien échauffé, parce que c'est un compétiteur, parce qu'il est dopé, parce qu'il fait juste un sprint pour épater la galerie...

Après tout, peu importe ! Si je vous entretiens des joies du cyclisme, c'est parce que je me pose des questions au sujet de la tenue vestimentaire d'un grand nombre d'adeptes. Je ne sais pas si le fait de porter un maillot bariolé aux couleurs d'une enseigne commerciale peut aider à rouler mieux, plus vite ou plus sainement ; ou si ça peut seulement servir à se donner l'air d'un compétiteur professionnel ; mais je constate que le port de maillots et de cuissards bardés de publicité est plutôt la règle que l'exception lorsqu'il s'agit de rouler sur un vélo « de sport ».

Vous me direz sans doute que sur un engin comme celui-là une tenue adéquate s'impose, et je ne vous contredirai pas. Dès qu'il s'agit de rouler plus de quelques minutes pour aller chercher le pain, la bicyclette routière ou tout-terrain prend le pas sur le city bike et le cuissard moulant renvoie au placard le duffel-coat et les pinces à vélo.

De là à choisir une tenue bariolée à décoration publicitaire, il y a une marge que beaucoup n'hésitent pas à franchir. Convaincu qu'un maillot et un cuissard unis et sobres font aussi bien l'affaire, je m'interroge : les ensembles décorés coûteraient-ils moins cher ? Ce ne serait que logique, le quidam faisant aimablement la pub pour une marque devrait soit recevoir les vêtements gratuitement, soit les obtenir à prix réduit. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Ce serait même plutôt l'inverse, me souffle mon petit doigt – qui ne manque pas d'air.

Évidemment, si un type dans mon genre se baladait avec un maillot pareil à celui de Chris Froome, ça provoquerait sans doute un effet comique. Honnêtement, je ne mérite pas d'hériter gracieusement d'une tenue de champion, compte tenu de mes performances, ce serait déshonorant pour la firme qui la décore de son nom. D'ailleurs, je ne le fais pas. J'aurais honte. Et puis, je préfère la discrétion.

Mais est-ce que tous ceux qui portent ces ensembles colorés – et les promènent sur leurs vélos tout aussi colorés et ornés de lettrages qu'un myope ne peut louper même s'il a oublié ses bésicles sur la table de la salle à manger – sont plus à même que moi de faire honneur aux champions qui les ont rendus célèbres ?

Jettent-ils leurs bidons vides et leurs emballages de barres énergétiques sur le bas-côté ? Crachent-ils sur l'asphalte ou y soufflent-ils leur morve en se bouchant une narine puis l'autre ? Parviennent-ils à faire pipi en roulant et sans s'asperger la chaussette ou le dérailleur ?

Sportivement parlant et même s'ils roulent plus vite que moi, font-ils pour autant péter le chrono dans la traditionnelle montée de quinze cents mètres à six pour cent de moyenne qu'on trouve facilement un peu partout, même dans le plat pays qui est le mien ?

En tout cas, moi, la pub, je n'aime pas ça. Généralement, elle est mal faite. En plus de nous gâcher le paysage, elle nous gâche les soirées télé et les meilleures émissions de radio.

Alors, à vélo, tenue anonyme. D'autant plus que le maillot d'Eddy Merckx m'irait comme un coup de poing dans l'œil et ne ferait pas avancer ma bécane une seconde plus vite au kilomètre.