vendredi 18 mars 2016

Médecine préventive

Les lois, c'est un peu la médecine de la connerie. De la même façon que s'il n'y avait pas de douleurs, nous n'aurions pas besoin de paracétamol ou que s'il n'y avait pas de maladies nous n'aurions pas besoin de médecins ; si nous étions débarrassés de notre connerie, nous pourrions nous passer de lois.

Quelque part, malgré tout, la médecine, c'est difficile à éviter. En vieillissant, on souffre : les articulations, le cœur, les intestins, les yeux, les oreilles, la prostate... L'usure fait du dégât. Mais enfin, quand on y réfléchit bien, tant qu'on n'a pas mal, il est inutile de prendre des antidouleurs. Le paracétamol à titre préventif, je ne trouve pas ça très efficace. C'est un peu comme crier « au feu » quand il n'y a pas d'incendie. À force, nos appels au feu, les pompiers vont s'en battre les burnes avec la pelle à tarte ; et le jour où la bicoque flambera pour de bon, si nous ne grillons pas avec nous aurons largement le temps d'admirer le spectacle.

Pour la majorité d'entre nous, les lois, ça ne sert à rien. À nous enquiquiner, de temps à autre, c'est sûr, mais nous n'en avons pas besoin pour savoir que telle chose est bien et telle autre pas bien.

Mais évidemment – et malheureusement, la connerie humaine étant sans limites, l'égoïsme, la jalousie, la cupidité, le mensonge, la violence, l'avarice et, d'une manière générale, le manque d'empathie, sont des dérives qui nous guettent à tout moment et qui font que des lois qui ne seraient vraiment utiles qu'à une minorité s'adressent à l'écrasante majorité (je n'ai pas écrit « à tout le monde », puisque, comme chacun sait, certaines personnes sont décidément au-dessus des lois). Donc, quelque part, les lois, c'est souvent une forme de médecine préventive : l'aspirine pour éviter l'éventuel mal de crâne, le sirop avant de ressentir la moindre envie de tousser, le laxatif pour prévenir la constipation et les deux pieds dans le plâtre pour protéger des fractures.

Le Monde est merveilleux, non ?

Comme monsieur Trumpette, peut-être futur président de notre modèle de société, qui va soigner toutes les maladies les plus graves grâce à une bonne médecine préventive : vaccin contre l'immigration, cachets contre l'homosexualité, sirop contre les Latinos, spray anti-musulmans et, surtout et avant tout, injecteurs personnels de dragées contre le banditisme. Tous ces remèdes préventifs étant à utiliser sans modération, bien entendu.

Enfin, on n'en est pas encore là. Peut-être même que Hillary va tuer dans l’œuf la prescription préventive républicaine. Sait-on jamais ?

Si elle y parvient, rappelons-lui néanmoins qu'il n'y a « no safe sex without latex », quelquefois qu'il lui prendrait l'envie, une fois installée à la Maison Blanche, de vouloir laver un vieil affront avec la complicité d'un jeune stagiaire.

2 commentaires:

  1. Ouaip...

    (Et bravo pour le stagiaire ! Vingt ans après, tout est possible...)

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  2. Comme médecine préventive, le mauvais esprit, c'est encore c'qu'y a de meilleur ! Bonne journée !

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