C'est peut-être parce que 2016 était
une année olympique qu'on y a battu des records ?
On parle par exemple de records de
températures. C'est vrai que par moments, il a fait chaud. Et qu'à
d'autres moments, à défaut de nous faire suer, le climat nous a
rarement fait claquer des dents.
C'est le réchauffement climatique.
L'effet de serre. La surproduction de dioxyde de carbone causée par
la combustion des énergies fossiles, les flatulences des bovidés
devant nous fournir notre dose de bidoche et les pollutions
industrielles et agricoles, qui ne sont plus compensées par la
production d'oxygène de forêts de feuillus dont on rase hectare
après hectare.
La terre se réchauffe, donc. Et ce
n'est pas bon. Pas bon du tout pour un tas de raisons qu'on nous
expose et répète à longueur d'année : hausse du niveau des
océans, fonte des glaciers, augmentation des précipitations dans
certaines régions et désertification d'autres zones du Globe,
recrudescence de phénomènes climatiques violents tels les ouragans,
destruction de la faune et de la flore, expansion des zones
habitables par des moustiques vecteurs de maladies graves,
réapparition d'épidémies que l'on croyait appartenir au passé...
Bien sûr, des gens bien-pensants –
et très influents – que je ne citerai pas nous expliquent sans
rire que, depuis qu'elle existe, notre Terre a connu un tas de
bouleversements climatiques la faisant se réchauffer puis se
refroidir pour se réchauffer à nouveau ; et qu'il n'est donc
pas étonnant qu'un nouveau cycle apparaisse. Et d'ajouter, toujours
sans rire, qu'on n'y peut rien et que, de toute façon, tout ce qu'on
pourrait faire pour empêcher le réchauffement, c'est de la roupie
de sansonnet à côté de ce que la Nature, la Terre, le Soleil et
tout l'Univers peuvent nous imposer sans qu'on ait voix au chapitre.
La vérité, c'est que les
bouleversements climatiques qu'a connus notre bonne vieille Terre se
sont généralement produits en dizaines, en centaines de milliers
d'années, voire en millions d'années ; et pas sur quelques
décennies comme nous sommes occupés à le faire actuellement.
Évidemment, quand les grandes
catastrophes surgiront, les décideurs actuels ne seront plus là.
Leurs enfants et petits-enfants, peut-être bien. Et les nôtres
aussi. Mais eux, non. Et apparemment, « après eux, les
mouches » semble être leur seule préoccupation.
On atteint donc des records
d'hypocrisie et d'égoïsme dans ce domaine-là comme dans bien
d'autres, auxquels il convient d'ajouter ceux de la stupidité.
Stupidité, égoïsme et hypocrisie
d'utiliser des céréales pour en faire du carburant quand des gens
crèvent de faim.
Stupidité, égoïsme et cupidité
quand on massacre des millions de civils innocents au nom
d'idéologies barbares servant uniquement à masquer haine et soif de
pouvoir.
Cruauté et mégalomanie quand on
envoie à la mort de pauvres gens qui n'ont plus rien pour vivre ni
rêver que l'illusion d'un paradis qui n'existe pas, qui ne peut pas
exister quand on le cherche avec du sang plein les mains.
Pour sauver les apparences, ramasser
les morts, puis soigner les blessés dans des hôpitaux qui
n'existent plus avec des médicaments qui n'arrivent jamais, on
conclut un cesser-le-feu hypocrite qu'aucun des belligérants ne
respectera.
Pour sauver ce qui leur reste,
c'est-à-dire rien à part la capacité d'encore respirer, des
millions d'innocents fuient ce « chez eux » devenu un
enfer de feu, de famine, de violence et de maladies ; en
espérant trouver chez nous un peu d'humanité, de nourriture et
d'espoir dans des lendemains moins horribles que leur présent.
Lorsqu'ils arrivent chez nous, quand
par miracle ils ont survécu aux pièges d'un long et périlleux
voyage très mal orchestré par des escrocs à qui ils ont abandonné
au passage l'ensemble de leurs économies, nous ne voulons pas d'eux.
Nous battons des records. Des records d'égoïsme, d'hypocrisie,
d'aveuglement, de haine gratuite, de stupidité. Quand j'écris
« nous », je ne pense pas seulement à nous, les
« petites gens », mais aussi et surtout à nos élus, à
ceux qui le seront bientôt ou qui voudraient bien l'être. À ceux
qui nous fauchent nos emplois, nos économies et notre dignité au
profit de nantis toujours mieux nantis, d'actionnaires cupides de
multinationales cyniques qui exploitent jusqu'à la moelle les
travailleurs les plus modestes, les plus pauvres, les plus démunis.
Je pense à ceux qui se battent à coup
de slogans faciles, de coups bas écœurants, de mensonges
grossiers... pour accéder aux rênes du pouvoir des grandes
puissances de ce Monde.
Oui, cette année, les records tombent
les uns après les autres.
Moi-même, je pulvérise
involontairement un record auquel je n'imaginais pas m'attaquer, ni
aujourd'hui, ni demain, ni jamais : le record de mes journées
de maladie, un record qui s'était contenu, d'aussi loin que je m'en
souvienne, à une poignée de jours par an au maximum. En 2016, le
compte est passé en semaines.
Cela explique probablement mon humeur
morose, le peu de messages postés sur mon blog et une tendance à
beaucoup moins rire de tout.
Mais j'aurais néanmoins mauvaise grâce
de me plaindre, car il n'est pas nécessaire de chercher bien loin
pour trouver plus malchanceux que moi.
Comme le dit le proverbe chinois (il y
a un proverbe chinois pour tout) : « J'étais triste
parce que je n'avais pas de chaussures, puis j'ai rencontré un homme
qui n'avait pas de pieds, alors j'ai été content de mon sort. »
Mais c'est excellent !!!
RépondreSupprimerBravo !