C’est bizarre, comme question, parce
que Dracula ne meurt pas. Il est déjà mort mais il s'agite la nuit pour de funestes activités. Donc, on ne peut pas dire que le célèbre comte de Bram Stoker soit mort dans le sens habituel du terme.
Cependant, quand on
songe au fameux vampire, on ne peut s’empêcher de penser à
Christopher Lee. Et lui, il est mort. Tout récemment.
Évidemment, il est permis d’entretenir
quelques doutes. Surtout si on ne lui a pas planté dans le cœur un
pieu en bois béni, qu’on ne lui a pas calé les crocs avec des
gousses d’ail, mis un chapelet entre les doigts et, au final,
tranché la tête bien proprement.
Ce n’est pas bien de faire ça, donc
je présume qu’on ne l’a pas fait. Et Christopher Lee, c’était
quand même quelqu’un ! Un physique, une voix et un talent
impressionnants ! La toute grande classe, pour un comédien à
qui l'on a presque toujours fait interpréter le rôle du méchant.
Et Christopher Lee, c’est quand même
quelques scènes mémorables dans les vieux films de la Hammer,
dont cette finale exceptionnelle, dans le premier de la série, qui
le voit affronter Peter Cushing et à l’issue de laquelle il
agonise spectaculairement dans les rayons du soleil, un crucifix
brandi devant lui, pour finir en poussière chassée petit à petit
par un courant d’air (il y a toujours des courants d’air dans les
châteaux).
Imaginez à présent que notre comte
des Carpates revienne, sous les traits du célèbre comédien, hanter
nos longues nuits d’hiver… Bon sang ! Ce ne serait pas de
veine !
Dracula parti, il ne faut cependant pas
croire qu’on ne puisse plus nous saigner. Je connais quelques
vampires haut placés qui s’ingénient à nous pomper le fruit de
notre labeur sans même avoir à visiter nos nuits ! On trouve
de sinistres vampires au sang bleu et au regard glaçant au sein du
gouvernement et des assemblées parlementaires, mais aussi parmi les
administrateurs de sociétés exerçant un monopole de fait ou
acoquinées entre elles pour saigner aux six artères le pauvre
consommateur contribuable : distributeurs d’énergie,
gestionnaires de réseaux de télécommunications ou de transports en
commun, industrie pharmaceutique…
Et comme si ça ne suffisait pas,
d’autres vilains succubes nous assaillent par milliers, remontant
de contrées lointaines et nous apportant, en échange de notre
hémoglobine, quelques maladies aux noms imprononçables et aux
effets néfastes.
Dracula n’a peut-être jamais existé
ailleurs que dans l’imagination d’un écrivain aux cauchemars
inspirés ou devant l’objectif de cinéastes adeptes de grand
guignol ; mais quand on compare ses agissements à ceux des
vilains qui nous pompent à longueur d’année notre sueur, notre
sang et nos larmes, reconnaissons que, même et surtout sous les
traits du grand Christopher Lee, il lui arrive de nous paraître
sympathique.
Saroumane au gouvernement !!!
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