Samedi dernier, Arte consacrait
ses émissions télévisées aux étoiles et à tous les mystères
qui intriguent bon nombre de nos plus grands savants. Pour
l'occasion, des documentaires nous étaient proposés ayant pour
objet les découvertes dues au télescope spatial Kepler et
aux sondes Voyager 1 et Voyager 2,
exploratrices spatiales lancées il y a plus de trente-cinq ans !
Moi, tout ça, ça me fascine.
Ce qui me fascine, ce n'est pas tant
les photographies des grandes planètes du Système solaire envoyées
par les deux sondes depuis la fin des seventies (et qui, pour
intéressantes qu'elles soient, n'en sont pas moins d'une qualité
pas toujours enthousiasmante) ; ce n'est pas davantage l'examen
attentif de milliers d'étoiles entrepris par le télescope Kepler
et les formidables découvertes dont il nous a gratifiés, non. Ce
qui me fascine, c'est l'immensité de l'Univers et, par opposition,
notre taille à nous et celle de notre bonne vieille Terre, tout à
fait ridicules.
Kepler avait pour mission de
tenter de nous aider à répondre à la troublante question qui
obsède tant de chercheurs, aiguise la curiosité des fêlés de
l'Espace et excite l'imagination des auteurs de récits de
science-fiction : « Sommes-nous seuls ? »
Oui, sommes-nous seuls, nous les
Hommes, perdus quelque part au sein de cette immensité ? La
Terre est-elle la seule planète qui abrite la vie telle que nous la
connaissons ?
Depuis longtemps, on suppute, on émet
des hypothèses aussi peu vérifiables les unes que les autres, on
invente des engins sophistiqués afin de nous aider à trouver
réponse à nos interrogations... et puis lorsqu'une découverte
importante est enfin faite retentissent des acclamations de joie
parce que ce qu'on espérait, ce qu'on devinait, ce qui paraissait
probable mais obstinément caché devient tout à coup vérifiable,
observable.
Depuis le temps que nous savons que la
galaxie qui nous entoure (la Voie Lactée) comporte plus d'une
centaine de milliards d'étoiles et qu'au-delà de cette Voie Lactée,
bien plus loin encore, existent des milliards d'autres galaxies
renfermant elles aussi des milliards d'étoiles ; depuis le
temps que nous savons que chacune de ces étoiles est un « Soleil »
plus ou moins gros que le nôtre, ou de taille sensiblement égale ;
depuis le temps que nous savons que des étoiles naissent (elles se
forment), vivent (elles brûlent en émettant chaleur et lumière) et
meurent (en s'éteignant petit à petit ou, pour les plus massives,
en explosant en « supernova ») ; depuis le temps que
nous observons tout cela, nous n'avions pas encore pu vérifier
qu'autour de ces étoiles pouvaient graviter des planètes, comme
dans notre système solaire. C'est à présent chose faite :
grâce principalement aux images captées par le télescope spatial
Kepler, des milliers d'exoplanètes ont pu être détectées
et, parmi elles, certaines semblent remplir les conditions (taille,
distance par rapport à leur étoile) propices à l'apparition de la
vie telle que nous la connaissons chez nous : à base d'eau à
l'état liquide.
Bien sûr, on s'en doutait :
puisqu'une étoile est un soleil plus ou moins semblable au nôtre,
pourquoi des planètes plus ou moins semblables à la nôtre ne
graviteraient-elles pas autour ?
Ce qui me fascine, c'est l'immensité
de cet Univers et la petitesse, à la fois dans le temps et dans
l'espace, de l'existence de l'Homme. Jugeons-en par quelques
chiffres :
— Notre Soleil est vieux d'environ
4,57 milliards d'années, et il devrait pouvoir « vivre »
encore autant d'années.
— Notre Terre et les autres planètes
du système solaire se sont formées à la même époque, la
formation de la Terre n'ayant dû prendre « que »
quelques dizaines de millions d'années.
— La vie sur Terre sous ses premières
formes (bactéries...) remonte à plusieurs milliards d'années, mais
les hominidés n'apparaissent qu'il y a environ sept millions
d'années ; et l'Homo Sapiens n'est là que depuis environ deux
cent mille ans. Une broutille à côté de plus de quatre milliards
et demi d'années !
Alors, existe-t-il quelque part dans
l'Univers une Terre plus ou moins semblable à la nôtre ?
Peut-être ; mais sans aller si loin, pourrait-il seulement en
exister une au sein de la Voie Lactée (plus de cent milliards
d'étoiles, rappelons-le) ? Avouez que c'est probable, car si
l'on tient compte des récentes observations transmises par le
télescope spatial Kepler, ce n'est pas une planète
« habitable » autre que la nôtre que notre galaxie
pourrait abriter, mais bien plusieurs milliards !
Encore faut-il les repérer, ce qui
n'est pas évident puisqu'elles sont plutôt petites et sombres, mais
plusieurs candidates ont déjà été répertoriées. Quant à
pouvoir les observer, en obtenir des images afin de savoir à quoi
elles ressemblent... voilà un tout autre défi ! Ces planètes
sont loin, très loin de nous, puisque l'étoile la plus proche
(Proxima Centauri) est distante de seize années-lumière ! Une
année-lumière représentant approximativement une distance de dix
mille milliards de kilomètres, le chemin à parcourir et le temps
que cela prendrait pour seulement s'en approcher défient
l'imagination.
Peut-être y a-t-il, loin, très loin
de nous, une planète qui abrite la vie ; mais à quel stade ?
Y a-t-il des vertébrés ? Des hominidés ? De la
technologie permettant de communiquer, d'explorer l'Espace ? Des
savants qui se posent les mêmes questions que celles qui nous
assaillent ? Des guerres nucléaires qui ont déjà tout
détruit ? Des épidémies ou des catastrophes naturelles ayant
rayé de la carte toute trace de vie animée ?
Le saurons-nous un jour ? Nous ou
les enfants des enfants de nos enfants ?
Eh bien ! Nous n'en savons rien ;
mais nous pouvons toujours rêver !
L'imagination, c'est ce qui fait que
l'Homme avance et que pour lui, le futur est déjà le présent et
que le présent appartient déjà au passé.
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