Les lois, c'est un peu la médecine de
la connerie. De la même façon que s'il n'y avait pas de douleurs,
nous n'aurions pas besoin de paracétamol ou que s'il n'y avait pas
de maladies nous n'aurions pas besoin de médecins ; si nous
étions débarrassés de notre connerie, nous pourrions nous passer
de lois.
Quelque part, malgré tout, la
médecine, c'est difficile à éviter. En vieillissant, on souffre :
les articulations, le cœur, les intestins, les yeux, les oreilles,
la prostate... L'usure fait du dégât. Mais enfin, quand on y
réfléchit bien, tant qu'on n'a pas mal, il est inutile de prendre
des antidouleurs. Le paracétamol à titre préventif, je ne trouve
pas ça très efficace. C'est un peu comme crier « au feu »
quand il n'y a pas d'incendie. À force, nos appels au feu, les
pompiers vont s'en battre les burnes avec la pelle à tarte ; et
le jour où la bicoque flambera pour de bon, si nous ne grillons pas
avec nous aurons largement le temps d'admirer le spectacle.
Pour la majorité d'entre nous, les
lois, ça ne sert à rien. À nous enquiquiner, de temps à autre,
c'est sûr, mais nous n'en avons pas besoin pour savoir que telle
chose est bien et telle autre pas bien.
Mais évidemment – et
malheureusement, la connerie humaine étant sans limites, l'égoïsme,
la jalousie, la cupidité, le mensonge, la violence, l'avarice et,
d'une manière générale, le manque d'empathie, sont des dérives
qui nous guettent à tout moment et qui font que des lois qui ne
seraient vraiment utiles qu'à une minorité s'adressent à
l'écrasante majorité (je n'ai pas écrit « à tout le
monde », puisque, comme chacun sait, certaines personnes sont
décidément au-dessus des lois). Donc, quelque part, les lois, c'est
souvent une forme de médecine préventive : l'aspirine pour
éviter l'éventuel mal de crâne, le sirop avant de ressentir la
moindre envie de tousser, le laxatif pour prévenir la constipation
et les deux pieds dans le plâtre pour protéger des fractures.
Le Monde est merveilleux, non ?
Comme monsieur Trumpette, peut-être
futur président de notre modèle de société, qui va soigner toutes
les maladies les plus graves grâce à une bonne médecine
préventive : vaccin contre l'immigration, cachets contre
l'homosexualité, sirop contre les Latinos, spray anti-musulmans et,
surtout et avant tout, injecteurs personnels de dragées contre le
banditisme. Tous ces remèdes préventifs étant à utiliser sans
modération, bien entendu.
Enfin, on n'en est pas encore là.
Peut-être même que Hillary va tuer dans l’œuf la prescription
préventive républicaine. Sait-on jamais ?
Si elle y parvient, rappelons-lui
néanmoins qu'il n'y a « no safe sex without latex »,
quelquefois qu'il lui prendrait l'envie, une fois installée à la
Maison Blanche, de vouloir laver un vieil affront avec la complicité
d'un jeune stagiaire.
Ouaip...
RépondreSupprimer(Et bravo pour le stagiaire ! Vingt ans après, tout est possible...)
Comme médecine préventive, le mauvais esprit, c'est encore c'qu'y a de meilleur ! Bonne journée !
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