Vous vous êtes peut-être déjà
demandé, comme il m'arrive fréquemment de le faire, si tous les
homo sapiens sapiens sont
vraiment équipés d'un cerveau...
L'actu
regorge de faits divers stupides, de drames affreux, de crimes
sordides, de comportements débiles et autres joyeusetés dues
uniquement au manque de cervelle de certains de nos congénères.
Entre ceux qui se laissent laver l'unique neurone par des fanatiques
avant de se faire sauter le caisson au milieu de la foule, ceux qui
s'en prennent aux petits enfants qui n'ont jamais fait de mal à
personne et les imbéciles qui sévissent sur le bord des routes lors
du passage de coureurs cyclistes...
...les cas d'étude ne devraient pas
manquer afin de décrire une nouvelle sous-espèce humaine qu'on
pourrait appeler homo sapiens cretinensis.
Ou carrément homo cretinensis
tout court, en supprimant le sapiens,
bien qu'il soit malgré tout question d'une sous-espèce vraiment
sous-espèce. Ces gens ne sapiens
pas grand-chose, apparemment.
Moi,
je ne suis pas un spécialiste du cerveau, mais j'ai déjà remarqué
que cette matière grise possède des caractéristiques vraiment
curieuses. En discutant de la question avec d'autres personnes, j'ai
par exemple noté que notre mémoire et celle d'un ordinateur
possèdent certains points commun dans leur fonctionnement.
Dans
un ordinateur, nous trouvons de la mémoire vive : c'est la
mémoire « de travail » qui se vide dès que le courant
est coupé ou la machine mise à l'arrêt. Il existe aussi de la
mémoire dite morte, qui est une mémoire de stockage de données, de
programmes... et qui ne se vide que si on l'efface volontairement.
Quand
nous utilisons un ordinateur, nous plaçons des choses « en
mémoire » avant de l'éteindre, sinon notre travail (un texte,
des images...) est perdu. De la mémoire vive, nous déplaçons les
informations dans la mémoire morte.
Quand
nous ouvrons l'armoire à provisions et que nous remarquons qu'il va
bientôt manquer de sucre, de café et de farine, nous plaçons cette
donnée dans notre mémoire vive. Si nous ne la mémorisons pas
vraiment, soit en l'écrivant sur un bout de papier, soit en essayant
de la conserver en tête jusqu'au moment où nous irons au magasin,
il est probable que nous peinerons à nous souvenir de tout ce qu'il
faut acheter.
À la
différence de la mémoire vive des ordinateurs modernes, la nôtre
est vraiment limitée. Alors que vous pouvez, sur votre computer,
jongler avec plusieurs pages de texte, plusieurs paragraphes affichés
à l'écran, des monceaux de calculs... rien qu'en utilisant la
mémoire vive ; dans votre tête, vous êtes limité à quelques
lignes pas trop compliquées.
Dans
notre crâne, nous utilisons une forme de « presse papier »
très volatile, dans lequel nous stockons quelques données pour
usage immédiat et qui sont rapidement remplacées par d'autres
données réservées au même usage. La capacité est limitée en
volume, mais aussi en temps.
Pour
reprendre l'exemple de la liste de courses, je pourrais dire que si
nous partons vers l'épicerie du coin pour acheter du beurre, de la
farine et des œufs, sans avoir noté ces quelques mots sur un bout
de papier, il est probable que nous n'oublierons rien. Surtout si ces
trois ingrédients sont nécessaires à un dessert que nous voulons
préparer en rentrant.
Si la
liste est plus complexe, nous pouvons, en chemin puis en attendant
notre tour d'être servi, la répéter mentalement inlassablement :
« Deux tranches de jambon, six œufs, un litre de lait, deux
cent grammes de gruyère râpé, un tube de dentifrice au menthol, un
briquet, une éponge à récurer ».
Si, en
chemin, nous sommes distrait par un voisin qui vient nous saluer, il
est probable que nous oublierons quelque chose ; et même sans
être distrait, retenir la petite leçon reste malaisé.
Se
rendre au supermarché pour les courses de la semaine sans emporter
d'aide-mémoire, c'est une course à l'oubli ou aux achats superflus.
À moins de s'appeler Chérie, mais là c'est un autre débat.
Nous
n'avons donc pas beaucoup de mémoire vive. Combien de fois ne nous
déplaçons-nous pas d'une pièce à l'autre de la maison dans un but
bien précis pour constater, une fois sur place, ne plus savoir
quelle était notre intention : « Bon. Qu'est-ce que
j'étais venu chercher dans cette chambre ? »
Notre
mémoire vive est minime et volatile.
Nous
mémorisons pourtant beaucoup de choses dans notre « mémoire
morte » : ce que nous avons appris à l'école, comme
l'écriture et la lecture ; nos données personnelles pourtant
assez complexes, des épisodes de notre vie, des images, des lieux
visités, des visages et des noms... mais aussi des méthodes pour
accomplir des tâches longues et difficiles, de longs textes appris
« par cœur », etc.
Toutes
ces choses, nous les ressortons si nécessaire – mais parfois avec
peine – pour les utiliser avec ce que nous plaçons dans nos
quelques secondes de mémoire vive. N'est-ce pas merveilleux ?
Eh
bien, l'homo cretinensis,
j'ai peine à croire qu'il puisse fonctionner comme ça. C'est la
raison pour laquelle je ne l'appellerais pas homo sapiens
cretinensis.
Ouaip...
RépondreSupprimerOn en a des bons, nous, par ici...
Sur les plages dans l'ouest, en ce moment, y a du lourd !
On devrait peut-être les inscrire à un concours tous ensemble, qui aurait lieu en ***biiiiipp*** (inscrire ici le nom d'un pays bidon) diffusé sur TF1.
Bah... je retourne à la plage quand même, tiens...
Je voulais écrire une réponse, mais j'ai déjà oublié l'idée que j'avais eue. C'est c*, non ?
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