Je ne sais pas si c'est le cas chez
vous, mais par chez moi, ça fait des années qu'on me bassine avec
« la qualité allemande ». C'est peut-être parce qu'on n'oublie pas (c'est notre devoir) qu'on en a pris plein la g... en quarante, mais c'est devenu une habitude
d'évoquer ça, même dans les publicités. Comme si le fait de
coller au dos de l'appareil un label « made in Germany »
assurait d'office une fiabilité sans faille et une longévité digne
de Mathusalem !
C'est à un point tel que les marques
allemandes profitent de cette renommée alors que nombre de leurs
produits sont fabriqués ailleurs en Europe, voire en Asie. Et quand
on le fait remarquer, l'objection courante qui nous est opposée
est : « oui, mais c'est conçu en Allemagne et fabriqué à
l'étranger selon les normes de qualité allemande(s) ». Je
mets la parenthèse autour du « s », parce qu'on ne sait
plus très bien si ce sont les normes ou la qualité qui ont encore
quelque chose de germain. Mais que voulez-vous ? Les idées
reçues ont la vie dure.
C'est fou ce qu'on nous a bombardé de
publicités pour des bagnoles, en ce début d'année. Normal. Ce fut
le Salon de l'auto, à Bruxelles, et tous les fabricants ont du
stock. Sauf les Allemands, naturellement. Du moins ceux dont
« l'image de marque » est synonyme de prestige, de prix
élevé et, on l'espère, de qualité. Là, il faut attendre pour
être servi.
Pendant ce temps-là, les Français
font de la retape pour leurs « super remises » assorties
de « super reprises ». Ils vendent au rabais, quitte à
se rattraper ensuite sur le prix des entretiens. Parce que c'est bien
connu : les voitures françaises tombent davantage en panne que
les allemandes et ont donc besoin de davantage de pièces de rechange
et de main-d’œuvre de mécaniciens.
Ça fait pourtant des années que des
enquêtes sont publiées dans plusieurs pays d'Europe et aussi aux
États-Unis, qui attestent que non, les voitures des marques
allemandes ne sont pas les plus fiables ; et que, non, elles ne
sont pas les moins coûteuses à entretenir. Leur avantage en image
est cependant tellement fort qu'elles gardent une cote supérieure
sur le marché de l'occasion. La fameuse « valeur de revente »,
qui fait clamer à certains que « c'est la première
MerAudPorshMW qui coûte cher. Les autres, elles coûtent beaucoup
moins, compte tenu du prix de reprise de la précédente ».
Il y a toujours des gens qui calculent
comme ça. Des gens qui vous disent, lorsque vous leur demandez
pourquoi ils ont acheté une nouvelle bagnole alors que l'autre
n'avait que trois ans, que « la nouvelle leur coûte moins
cher ».
Crétins ! Elle ne coûte pas
moins cher. Elle coûte le même prix. Parce qu'ils oublient que la
tire qu'ils revendent, ils l'ont payée. Que vous payiez en liquide
ou en bagnole, c'est toujours votre pognon. Sauf si vous êtes un
voleur, mais ce serait s'éloigner du sujet.
En réalité, sauf grosses réparations
imprévues, ce qui coûte le moins cher est de garder sa voiture
longtemps, tant qu'elle fonctionne bien. Faites les calculs comme
vous voulez, le résultat sera toujours celui-là, excepté pour les
gens qui roulent vraiment beaucoup et qui, dans ce cas, font
généralement de leur véhicule un usage professionnel. Pour eux,
les comptes s'établissent différemment. Mais pour l'usage privé,
votre bagnole vous coûtera ce que vous aurez dépensé pour elle :
prix d'achat, intérêts d'emprunt éventuel, taxes, assurances,
entretiens, carburant, nettoyage, réparations... desquels vous
ôterez le prix que vous en obtiendrez lors de la revente. Sauf gros
frais imprévus, une voiture pendant huit ans revient moins cher que
deux pendant quatre ans chacune.
Et, tant que je vous cause de bagnoles,
je suis en train de me dire que j'ai rudement bien fait de ne pas
suivre le mouvement avec les « pneus hiver ». En
novembre, les marchands de gomme se frottaient les mains. Ils
refusaient du monde. Certains ne voulaient même pas me réparer une
simple crevaison, tant ils étaient débordés de travail. Eh !
Des tas de gens voulaient faire monter des « pneus hiver »
sur leur tire, parce qu'on les bassine depuis des années,
boutiquiers et politiciens à la solde de ces boutiquiers en tête,
de la nécessité de le faire. Pour la sécurité et pour la fluidité
du trafic. Il paraît, tests à l'appui, que les gommes hivernales
sont plus efficaces dès que la température descend sous les sept
degrés Celsius. Et qu'elles sont évidemment plus efficaces sur
routes enneigées, ce pour quoi il faudrait les rendre obligatoires,
comme ça on n'aurait plus cette pagaille sur nos routes dès qu'il
tombe quelques flocons, etc.
Foutaises ! Ces pneus ont beau
être plus efficaces en conditions hivernales, faire croire aux gens
que les rendre obligatoires résoudra les problèmes de circulation
sur nos routes quand elles seront enneigées est de l'hypocrisie ou
de la connerie. Le chaos sera inévitablement de la partie parce que
notre réseau routier est dense, saturé aux heures de pointe et à
moitié impraticable lorsque l'hiver fait sentir ses effets.
Ce n'était pas obligatoire, donc j'ai
laissé mes pneus « été ». Moins efficaces quand il
gèle mais pas dangereux pour autant, et franchement meilleurs quand
il pleut. Et là, depuis quelques mois, je vous assure que de la
pluie, on en a. Comme souvent.
Vous savez quoi ? En Belgique, les
pneus « pluie », ça devrait être obligatoire.
Ha ha ha !!! Bravo ! J'adore ! Et souscris à donf !
RépondreSupprimerMais tu sais, moi je fais l'inverse : je roule toute l'année avec des pneus hiver ; tous les garagistes m'ont engueulé, et m'ont promis que j'allais ruiner mes pneus et mon portefeuille, eh ben c'en est presque drôle : ils me durent deux à trois fois plus longtemps que des pneus normaux.
Enfin, maintenant, comme tu dis, il me faudra bientôt plutôt des chenilles et des flotteurs...
Un des arguments pour justifier le surcoût du second train de pneus, c'est "quand vous roulez avec les uns, vous ne roulez pas avec les autres". En effet. Mais il y a des gens qui parcourent moins de dix mille bornes par an. Il leur faudrait du temps pour amortir tout ça ; et tenir des pneus sept ou huit ans, je ne sais pas si ça ne les dégraderait pas d'office.
SupprimerLes législations avec les pneus sont... gonflantes. Même si c'est pour la sécurité.
On doit monter deux profils identiques, identiquement usés, sur le même "essieu". Moralité : soit on passe son temps à opérer des rotations incluant la roue de secours, soit cette roue de secours ne peut être utilisée que le temps de réparer le pneu crevé. Sans parler des "profils" qui n'existent plus (ou alors, faut faire le tour des démolisseurs)...
Vive le vélo !