Cette fois, c'est promis, je vais faire
preuve d'optimisme. C'est un état d'esprit qui se faisait rare chez
moi depuis un bon bout de temps, ne m'incitant pas à poster sur mon
blog. Je me disais « Mir, arrête tes conneries, tes diatribes
pas drôles n'intéressent personne. Alors, si c'est pour broyer du
noir, fais ça tout seul dans ton coin au lieu d'enquiquiner le bon
peuple ».
Et c'est vrai que mes rares bafouilles
ne baignaient pas dans un optimisme béat. Témoin le nombre de
visites sur mon blog, en chute libre depuis belle lurette. J'avais
davantage de lecteurs autrefois, quand mes sarcasmes prenaient pour
cible Les Nouveaux Auteurs ou quand je vous racontais mes déboires
avec le PQ et quelques objets qui énervent.
Non, aujourd'hui, changement de cap :
je vais être positif. Comment d'ailleurs pourrait-il en être
autrement, compte tenu de l'avalanche de bonnes nouvelles auxquelles
nous avons droit ces derniers temps ?
Et justement, parlons-en, du temps.
Évoquons la météo, les températures caniculaires et notre bonne
vieille Terre qui se réchauffe tout doucement quoique de plus en
plus vite...
En voilà, une nouvelle qu'elle est
bonne ! Moi qui n'aime pas le froid, moi qui supporte deux
paires de chaussettes tout l'hiver – pas les mêmes, je vous
rassure – et me contente d'une seule l'été pourvu que les
températures dépassent les vingt degrés ! Moi qui dors toutes
fenêtres fermées, radiateur à fond ! Moi qui n'abandonne mon
écharpe de laine qu'aux alentours de la mi-mai pour la récupérer à
la mi-août !
Moi, cette planète qui se réchauffe,
je vous le dis : c'est une bonne nouvelle. Parce que tant et
tant de gens nous bassinent avec l'urgence climatique et les
particules fines qu'on en perdrait de vue l'essentiel : pour
contrer l'effet de serre, il faut polluer moins. Surtout en brûlant
moins d'énergie fossile : charbon, pétrole, gaz et vieux
squelettes d'Homo Sapiens. Il paraît que ce qui dégage beaucoup de
gaz carbonique, c'est notre chauffage individuel. Il faut chauffer
moins, car chauffer moins, c'est polluer moins. Or, cette année, et
bien que je sois un grand frileux, j'ai déjà fortement réduit ma
consommation d'énergie. Normal : il fait chaud. On bat des
records. La chaudière est en veille depuis des semaines. N'est-ce
pas merveilleux ?
Autre bonne nouvelle : des
maladies des contrées plus chaudes remontent vers le nord. Grâce au
réchauffement climatique, le moustique-tigre, vecteur de sombres
maux, se répand petit à petit en Europe. Malaria, dengue,
chikungunya et autres joyeusetés se pressent à nos portes, prêtes
à s'offrir en notre compagnie quelques pintes de bon sang. Quelle
bonne idée ! Car déjà, nous sommes trop nombreux. Depuis
plusieurs semaines déjà, nous vivons à crédit. Pas parce que nous
avons emprunté pour les vacances, la bagnole, la maison et la
cuisine Ikea ; mais parce que nous avons déjà consommé en
quelques mois tout ce que la Terre peut nous offrir en un an. C'est
ce qui s'appelle vivre à crédit : il n'y a plus assez de
ressources pour nourrir le Monde, alors on entame déjà des réserves
auxquelles nous ne devrions pas toucher.
Donc, les maladies dues au
réchauffement viennent à notre secours : grâce à elles, la
mortalité va augmenter. Et, comme d'un autre côté, notre fertilité
est en régression, nous faisons moins d'enfants. Moins de gens,
c'est moins de chauffages individuels, de voitures qui polluent, de
viande et de légumes à produire ; donc moins de vaches qui
pètent (le méthane est un gaz à effet de serre) et moins
d'agriculteurs qui arrosent leurs champs. Et puis, la Terre qui se
réchauffe, c'est la banquise qui fond, donc le niveau des océans
qui monte. Des îles vont disparaître, des littoraux s'inonder et
des côtiers se noyer. Des ours blancs arriveront dans les villes
pour dévorer les citadins agonisants...
Le Monde finira donc par se dépeupler
non seulement grâce aux maladies, à la famine, au terrorisme, aux
guerres et à la vente libre des armes à feu aux States, mais aussi
parce que les Chinois ont compris que plus on est de fous moins il y
a de riz et qu'il faut limiter la procréation sous peine de n'avoir
pas assez de Huawei pour tout le monde.
Comme la médecine progresse et que
nous vivons plus vieux, alors qu'il y a de moins en moins de
naissances et, par corollaire, de futurs travailleurs qui financeront
les caisses de retraite, la misère va s'installer. Des gens sans
ressources financières vont se retrouver à la rue. Ils seront
malades et la peste, la tuberculose, le choléra se répandront comme
jamais. Des révoltes éclateront, puis des guerres qui décimeront
la population.
Ainsi, au fil des années, la race
humaine sera en déclin, puis finira par disparaître comme avant
elle ont disparu d'autres espèces, petites ou grandes, féroces ou
paisibles mais toujours concurrentes les unes des autres.
Après ce déluge de paroles
rassurantes, une triste nouvelle vient hélas assombrir ce tableau
idyllique : la Belgique est toujours sans gouvernement fédéral
de plein exercice et, jusqu'à présent, on ne parle pas encore de
l'éventualité de retourner aux urnes. Et ça, c'est bien dommage
car, si c'était le cas, les extrémistes de droite comme de gauche
amélioreraient certainement leur score du mois de mai, rendant ainsi
notre Belgique ingouvernable une bonne fois pour toutes. Alors tout
pourrait enfin péter définitivement au pays du Compromis et...
... et je m'interromps ici,
malheureusement, car l'ambulance est déjà là.
Merci pour votre attention.
J'adore !!! Continue à nous en faire des comme ça ! Je bois du petit lait...
RépondreSupprimerBon, d'ailleurs, tu pourrais presque partir de ce pitch-là pour nous faire une belle série en mode surviving sur un site d'histoires qui arbore des couleurs un peu désuètes, par exemple ?