Je ne parle pas de la partie d'échecs
qui se joue en ce moment et qui durera encore longtemps si les
adversaires continuent à s'accorder des temps de réflexion
excessifs sans que l'arbitre moufte.
Non, je ne parle pas de ces
pseudotentatives d'essais de formation d'un éventuel gouvernement
fédéral, non ! Je parle de notre équipe nationale de football
dont nous devrions avoir honte tant elle est pénible à voir lors de
cette phase finale de Coupe du Monde se déroulant au Brésil.
Comme je l'écrivais il y a quelques
jours à peine, je n'y connais rien, mais il me semblait que cette
fois, on avait quand même fait honneur à notre statut de « tête
de série », en éliminant les États-Unis (et même que notre
Élio Di Rupo avait parié une caisse de bière qu'on y arriverait
mais que Barack Obama n'a pas osé tenir), mais pas du tout, comme me
l'a fort justement expliqué un des spécialistes que j'ai rencontrés
au café des sports, chope mousseuse et embuée à la main.
— C'est pas encore ça, hein !
— Quand même ! ai-je répliqué.
Le gardien de but américain a fait le match du siècle, parce que
sans ça...
Mon interlocuteur a reniflé,
dédaigneux.
— Peuh ! Ouais, il a arrêté
des tirs, mais quels tirs ? Une trentaine, la plupart en plein
sur lui, c'était bonnard, il pouvait pas se louper. Si tu veux mon
avis, les Belges ont été maladroits.
— Ils ont bien joué.
— Seize coups de coin. Seize !
Et pas une seule reprise de la tête ou du pied cadrée dans
l'enchaînement !
— Ils ont dominé tout le match. Une
seule équipe sur le terrain, ou presque. Ils ont vachement bien
joué, même si la conclusion manquait un peu.
— Dominer, ça sert à rien. Bien
jouer, ça sert à rien. C'est les buts qui comptent. C'est le
Mondial, mon gars. Peu importe la manière, il faut gagner. Et pas
après cent vingt minutes, quand on domine comme ça. Au bout d'une
heure, le match aurait dû être plié.
Je me suis remémoré la conversation lors de mon précédent passage au café. Il y était question du
triste spectacle offert par les diables rouges
lors de leurs trois matchs éliminatoires soldés par de piteuses
victoires, sans panache, sans saveur et par un seul but d'écart,
contre l'Algérie, la Russie et la Corée.
Et je
me suis dit : un but à zéro ou deux buts à un, ça ne fait en
effet qu'un écart d'un but, mais c'est une victoire, en jouant bien
comme en jouant mal.
Contre
les États-Unis, l'équipe belge aurait pu empiler quelques buts,
mais aussi en prendre deux ou trois. Nous aurions eu un score digne
d'un set de tennis : six à deux ou six à trois.
Est-ce
que ça aurait changé quelque chose ?
Pour
le mec du café des sports, sûrement ! Il nous aurait sûrement
reproché d'en avoir encaissé trois.
En
tout cas, moi, j'aime toujours bien quand les Belges jouent mal.
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