jeudi 12 juin 2014

B & P Paris bat Fortiche !

Je vous ai déjà parlé de mon banquier ?
Oui, assurément ! Là-bas, par exemple.
Je n'ai pas cité son nom, je n'ai pas mentionné l'institution concernée. Rien de tout ça. Je ne l'oserais pas, parce que comme je n'ai jamais eu l'intention de n'en dire que du bien, je me méfie.
« L'œil de Moscou », comme on dit, même si ce n'est pas une banque russe.

Mais je me méfie, oui. On ne sait jamais. Les banques sont très branchées informatique, elles qui veulent toujours nous inciter à passer au « PC banking », ce truc qui devrait nous permettre de gérer toutes nos opérations bancaires à distance, en toute sécurité, et accessoirement de contribuer à la fermeture des agences et au retour sur le marché de l'emploi de guichetiers qui n'en demandaient pas tant !

Les banques, et la mienne en particulier – enfin, celle qui profite de mon pognon puisqu’en sus du déplaisir de devoir presque tout faire moi-même, je lui verse (entendez : elle me ponctionne) des « frais d'équipement mensuels » et autres joyeusetés qu'on n'imagine nulle part ailleurs et qui consistent à payer pour fournir un travail –, les banques, donc, non contentes d'avoir déclenché la splendide crise économique de 2008, n'hésitent pas à récidiver quand il s'agit de placements douteux. On va encore réclamer du fric à la collectivité pour réparer les dégâts, parce qu'on nous répète – libéraux en tête – que la faillite d'une banque serait une catastrophe majeure pour l'État, alors que lui lancer des bouées de sauvetage n'est une catastrophe que pour les petits épargnants. Ça fait quand même une différence !

Ma banque, dont je tairai le nom – j'ai déjà assez d'ennuis comme ça – et qui ferme les agences et accentue d'année en année la médiocrité de ses services, a encore trouvé un moyen supplémentaire de briller au firmament des entreprises les plus méprisantes de leur clientèle.

L'agence que je fréquente (faute de mieux) m'avait déjà habitué – elle qui, comme toutes les autres, nous aménage des « espaces self » où des machines jamais en grève ni en repos mais fréquemment en panne ont remplacé les guichetiers – à ignorer pendant quelques jours des choses aussi élémentaires que les changements d'heure. Voilà qu'elle fait pire. Si, si.

Rappelons avant de poursuivre que le passage à l'heure d'été et son contraire, le passage à l'heure d'hiver, ont lieu chacun une fois l'an, au cours d'un week-end bien défini, en mars et en octobre. L'espace « self », qui permet à la clientèle d'avoir accès aux machines qui lui permettent de faire lui-même ce que plus aucun employé ne fait (ou alors, sur rendez-vous et pas pour tout, avec frais supplémentaires à la clé), n'est pas accessible 24 heures sur 24, mais de 6 heures à 23 heures, ce qui est quand même appréciable.
Pour autant que l'horloge qui commande la gâche électrique de la porte d'entrée soit correctement réglée.

Il m'est arrivé plusieurs fois, lors de ces passages à l'heure d'été, de devoir téléphoner à l'agence quelques jours plus tard pour leur rappeler qu'il convenait d'avancer d'une heure l'horloge qui commande la serrure de la porte d'entrée.

Récemment, un lundi matin, je tente d'ouvrir la porte pour accéder à l'espace « self », mais elle était verrouillée. Il était pourtant sept heures quinze et on n'avait pas changé les heures. Au travers des vitres je voyais les lumières des écrans des terminaux... Un problème ? Je n'en savais rien.

Le lendemain, même endroit, même heure... même problème. Porte close en dépit de l'autocollant indiquant que le service est accessible tous les jours de six à vingt-trois heures. Je cherche une affichette... Rien !

Le mercredi, rebelote. Toujours fermé. Toujours pas d'avis sur la porte indiquant un changement des heures d'accès ; et toujours les machines allumées visibles au travers des vitres.

Dans la matinée, je consulte Internet afin de trouver le numéro de téléphone de l'agence. Pas de numéro. L'agence est dans le répertoire, certes, mais le numéro d'appel n'est pas renseigné. N'auraient-ils pas de téléphone ? Ou alors, serait-ce pour avoir la paix ?

Je dégote un numéro central, à Bruxelles. Après avoir poussé quelques touches en réponse aux instructions du répondeur automatique (bilingue français – néerlandais), je finis par m'entretenir avec « un de nos collaborateurs » qui avait terminé d'être en ligne (après petite musique d'ambiance et message en boucle me priant de patienter), et je lui expose le problème.

Ce collaborateur, qui était en réalité une collaboratrice – fort aimable au demeurant –, semblait trouver normal que les responsables de l'agence aient fait supprimer de l'annuaire leur numéro d'appel, mais anormal que la porte d'entrée de l'espace « self » soit verrouillée pendant les heures où elle ne devait pas l'être.

Après quelques minutes d'attente pendant lesquelles la « collaboratrice » se renseignait, il me fut indiqué qu'un problème technique était survenu avec la serrure de la porte d'entrée, et que la réparation aurait lieu, normalement, dans le courant de la semaine.

Rassuré sur le fait que je savais encore bien lire l'heure à ma montre et que je n'avais pas été victime d'une hallucination, j'ai remercié l'aimable « collaboratrice », non sans avoir décliné au passage son offre de m'abonner au « PC banking » (les employés veulent-ils vraiment se retrouver au chômage?), et je me suis accordé quelques secondes de méditation avant d'en arriver à la conclusion suivante : non contents de leur médiocrité, les responsables de banque (en tout cas, ceux de mon agence) sont aussi des malpolis. Une affichette sur la porte, avec un texte du genre « en raison d'un problème technique... bla bla bla... nous vous prions de nous excuser... bla bla bla », ça leur coûterait trop cher ?

Et je ne peux même pas changer de banque.
Je tiens de source sûre que les autres sont médiocres, elles aussi.

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