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samedi 15 avril 2023

Barres muesli "maison", recette simple et savoureuse

La barre de céréales, autrement appelée "barre muesli", est un des carburants préférés des sportifs pour faire le plein d'énergie avant de ressentir le "coup de barre" qui coupe bras et jambes et fait se demander pourquoi on est là à se traîner lamentablement.

Les barres de céréales proposées dans le commerce ont l'avantage d'être faciles à trouver et à utiliser, avec un emballage commode, mais leur composition laisse souvent à désirer (trop de sucres de qualité douteuse, trop d'additifs potentiellement nocifs, insuffisance de produits simples et sains), particulièrement quand elles sont bon marché. Quant aux produits plus chers, souvent assortis de noms ronflants et de promesses de faire de nous des supermen ou superwomen, s'ils sont parfois effectivement meilleurs, ils présentent l'inconvénient de nous faire "payer la marque".

Sur la Toile, on trouve donc un tas de recettes nous aidant à confectionner nous-mêmes nos barres énergétiques. Toutefois, bon nombre de ces recettes, bien qu'elles mentionnent généralement l'usage de produits sains et de bonne qualité, nous proposent trop souvent des méthodes de préparation qui nuisent aux qualités nutritives du résultat en soumettant les ingrédients à une chaleur excessive ou à des chocs thermiques superflus.

L'usage d'un four pour "cuire" la préparation, par exemple, ne me semble pas indiqué puisque seul l'un des ingrédients doit vraiment être soumis à la chaleur. Il en va de même pour le passage sur le feu, dans une casserole, d'un ingrédient aussi sain et naturel que le miel ! Nul besoin de soumettre ce produit à un tel traitement qui va dégrader certaines de ses qualités. Enfin, le passage au congélateur du produit en cours ou en fin de préparation me paraît être également un choc thermique totalement superflu.

Je vous livre donc ici ma recette, simple et savoureuse, mise au point après divers essais ; et dont bien sûr la liste des ingrédients peut être adaptée en fonction de vos goûts ou de vos éventuelles intolérances alimentaires ; l'essentiel étant de bien suivre la méthode de préparation, respectueuse des produits.

Matériel :

1 grande poêle anti-adhésive

1 spatule

1 plaque à pâtisserie (ou plaque à biscuits ou lèchefrite...)

Du papier-cuisson

Un couteau et une planche à découper

Un grand couteau ou roulette à pizza

 Ingrédients :

2 parts de flocons d'avoine

1 part de céréales éventuellement concassées (corn-flakes ou riz soufflé... au choix)

1 part de fruits à coque concassés (amandes, noix, noisettes, arachides... au choix aussi)

1/2 part de fruits secs coupés en petits dés si besoin (abricots, figues, pruneaux, raisins... toujours au choix)

Du miel (quantité à adapter selon le volume des "parts" ci-dessus)

Un peu d'huile ou de graisse végétale 

Méthode :

Rassemblez et préparez les ingrédients...

Un peu d'huile ou de graisse végétale dans la poêle (je prends de l'huile de coco)

Deux parts de flocons d'avoine

Une part de céréales concassées

Une part de fruits à coque concassés

1/2 part de fruits secs coupés en petit morceaux

Du miel

À feu doux, faites griller les flocons d'avoine avec la matière grasse végétale...

À feu doux !

Mélangez bien

Faites griller doucement les flocons d'avoine

Étalez bien les flocons d'avoine grillés dans le fond de la poêle, versez par-dessus les fruits à coque concassés et les céréales. Aussitôt, coupez la source de chaleur. Les ingrédients n'ont plus besoin de cuire !

Mélangez, ajoutez les fruits secs et le miel, et mélangez encore. Toujours hors du feu. La chaleur résiduelle de l'avoine et de la poêle est suffisante pour faire fondre un peu le miel et permettre un mélange homogène et collant. Cela doit être collant !

Ajoutez fruits à coque et céréales, coupez le feu.

Hors du feu, ajoutez les fruits secs

Incorporez le miel : soyez généreux !

Mélangez bien, ça doit être collant.


Versez immédiatement la préparation sur la plaque à pâtisserie recouverte d'une bonne longueur de papier-cuisson (il faudra replier par-dessus).

Étalez bien avec la spatule sur une moitié de la surface, refermez le papier par-dessus et appuyez bien (avec les mains ou, mieux, en vous aidant d'une planche à découper) pour compacter la préparation.

Versez sur la plaque recouverte de papier-cuisson

Étalez sur une moitié de la plaque

Repliez et appuyez (avec une planche à découper)

Laissez refroidir environ deux heures. Inutile d'utiliser le réfrigérateur ou, pire, le congélateur. À température ambiante (sauf s'il fait très chaud), vous obtiendrez facilement une belle "plaque" de muesli, qu'il vous suffira de découper au couteau ou à la roulette à pizza.

Déballage...

On obtient une belle "plaque"...

... qu'il ne reste plus qu'à découper.

Emballage des portions

Les barres muesli se conservent très bien, dans un endroit frais. Il est préférable de les emballer à l'abri de l'air, par exemple dans des petits sachets plastique (j'utilise une soudeuse thermique), afin qu'elles ne puissent pas absorber d'humidité (et perdre leur croquant).

Bonne dégustation !

Et bon sport pour brûler l'énergie que ces barres contiennent !



dimanche 26 mars 2023

Des bavettes souples pour votre vélo !

 Avec le printemps qui tarde à s'affirmer, les routes mouillées et sales, mais l'impatience de partir en balade à vélo, un peu de protection supplémentaire contre les projections d'eau et de boue sur les chaussures et la transmission n'a rien de superflu.

Votre vélo dispose peut-être de garde-boue qui, s'ils empêchent plus ou moins bien la flotte et la crasse d'atteindre le cycliste, n'empêchent généralement pas le bas du vélo et les pieds du pédaleur d'être copieusement éclaboussés.


 

Les garde-boue sont toujours trop courts, tout simplement parce que plus longs ils pourraient toucher le sol dans certaines circonstances de roulage ou gêner la dépose de la roue lors des opérations d'entretien et de réparation. Ajouter des bavettes souples au bas des garde-boue est une petite modification qui apporte beaucoup de confort. Elle est également très simple à réaliser. Je vous propose ma méthode...

 

Fournitures et matériel :

- Un morceau de plastique souple (moi, j'utilise de vieilles fardes à élastiques. Elles ont l'avantage de disposer d’œillets de renforcement. Ce n'est pas indispensable, mais c'est pratique. En outre, les trous sont déjà faits).

 

- Des colliers de serrage ou « serre-câbles ».

- Une latte, un crayon, des ciseaux.

- Une perforatrice de bureau, pour les trous de fixation.

 



Méthode :

- Découper la forme voulue dans la feuille de plastique, en y intégrant les éventuels œillets si, comme moi, vous partez d'une vieille farde (dans ce cas, il faut aussi couper l'élastique).

- J'ai choisi une forme rectangulaire, que je trouve suffisante pour mon usage, mais vous pouvez aussi l'évaser vers le bas... J'arrondis les coins parce que c'est plus joli.

- S'ils ne sont pas déjà présents, percer deux trous à l'aide d'une perforatrice.

- Fixer la bavette contre le garde-boue au moyen de colliers serre-câbles passés au travers des trous et derrière les haubans.


 - Bien serrer et couper l'excédent. Voilà, c'est fait.

 



Un petit bricolage qui ne prend que quelques minutes et qui améliore fortement le confort à vélo quand les routes sont mouillées, sales ou poussiéreuses.

Bon amusement !

mercredi 28 décembre 2022

En attendant le printemps...

 Souvent, on déclare dans un soupir « qu'il n'y a plus de saisons ». Et c'est parfois vrai, bien que je songe parfois qu'en Belgique nous bénéficions encore de deux saisons : la bonne et la mauvaise. Mais, suivant qu'on aime le vent, la pluie, la neige et les sports de glisse ; et qu'on soit allergique au soleil et aux touristes ; on peut considérer que la mauvaise est en réalité la bonne et vice-versa.

Il arrive aussi que la météo pendant la traditionnelle bonne saison se montre un peu pourrie ; et particulièrement clémente pendant certaines semaines de l'année où il est courant qu'elle ne le soit pas. Le « dérèglement climatique » étant pour beaucoup dans ces égarements météorologiques.

Quoi qu'il en soit, en ce moment, j'attends le printemps et, accessoirement au passage, ce nouveau millésime qui me rapprochera inévitablement du dernier qu'il me sera accordé de vivre. N'étant allergique ni au soleil, ni à la vie au grand air, je me réjouis de pouvoir conduire mon vélo en balade un peu plus loin que dans les environs de mon domicile et un peu plus longtemps qu'une heure ou deux entre chacune des dépressions qui se succèdent sur la mer du Nord. En ce moment, et comme le disait Sean Kelly, c'est seulement après qu'on est sorti qu'on sait vraiment à quel point il faisait froid.

 



 Elles sont loin déjà, ces journées printanières et automnales où je parcourais les voies vertes et petites routes de campagne d'un village à un autre, m'arrêtant ici et là pour un pique-nique improvisé ou une pause de récupération au sommet d'une voie pentue ; et ces soirées et nuits passées dans la quiétude parfois précaire d'une aire de bivouac.




 L'année qui se termine aurait pu être plus joyeuse si nous n'avions eu à déplorer, après tous ces mois pénibles à lutter contre un virus tenace, le déclenchement de ce qui ressemble à une amorce de Troisième Guerre mondiale.

Peut-être est-ce de ma part une vision pessimiste de l'actualité, mais une relecture de l'Histoire du vingtième siècle m'incite à penser de la sorte, si j'opère un rapprochement entre certains événements graves de 1939 qui ont vu des conflits éclater plus à l'est de l'Europe pour finir par s'étendre chez nous dans les mois et années qui suivirent.

Le champ de bataille est aujourd'hui en Ukraine, comme il se situa autrefois en Pologne. Nous brandissons menaces et sanctions, nous tentons des médiations ; mais nous sentons à quel point c'est vain. L'Histoire repasse les plats, mais nous espérons qu'ils seront moins indigestes.

En cette fin d'année, le bilan de mon blog me paraît bien terne également, même si c'est sans commune mesure avec l'actualité. J'ai peu écrit, mais j'ai souvent songé à le faire. La procrastination peut être malsaine, je l'évite dans la vie de tous les jours ainsi que dans mes obligations familiales et professionnelles, mais ici même, elle me paraît bénigne.

Je me souhaite donc une année 2023 plus inspirée en matière d'écriture ; et à tous je la souhaite remplie de bonheur, de paix et de prospérité.

À bientôt pour d'autres bafouilles !

lundi 6 juin 2016

La juste dose de sport

La juste dose de sport, c'est un sujet à la mode. Je ne parle pas du sport qu'on regarde à la télé, style match de foot avec sac de chips sur les genoux et canette de bière à la main. Je parle du sport qu'on pratique soi-même, à la sueur de son front, de ses aisselles et de ses pieds.

Je ne sais pas ce qu'il leur prend, à tous ces toubibs et ces scientifiques à la gomme, mais ils n'arrêtent pas de réaliser des études statistiques sur l'état de santé des gens, du patapouf de canapé au plus acharné des triathloniens, sur leur espérance de vie, sur les trucs qu'ils avalent pour satisfaire leur goinfrerie ou qu'ils s'abstiennent d'avaler dans le respect de leur chasse aux kilos, sur le temps qu'ils passent à glander ou à suer... enfin, toutes ces données qui sont supposées dresser le bilan de ce que nous faisons et qu'il ne faudrait pas faire, et vice-versa.

En gros et sans jeu de mots, voici de quoi il retourne :

— Primo, que l'image que donne le mec svelte et sportif, toujours en mouvement et surveillant son alimentation, c'est l'image d'un mec en bonne santé. Un exemple à suivre.

— Deuzio, que l'image que donne le gus affalé sur son gros cul et qui bouffe en regardant la téloche, c'est l'image d'un gus qui creuse sa tombe avec ses dents. L'exemple à ne pas suivre.

— Troisio, que le truc que les statisticiens et les toubibs ont découvert, c'est que le mec a priori en bonne santé ne l'est pas autant qu'il en a l'air ; et que le lourd du cul ne creuse pas sa tombe aussi vite qu'on pourrait être amené à le penser.

Et paf.
Dans notre tronche à tous, chiffres à l'appui.
Je sais bien que les chiffres, on leur fait parfois dire ce qu'on veut ; mais ils sont quand même là, qui montrent que le gaillard qui galope ses vingt bornes d'affilée ou qui en pédale cent en une seule sortie joue davantage avec sa santé que le touriste peinard qui sirote son pastis en terrasse avant d'aller dîner tranquille puis de se taper une bonne sieste.
J'exagère ?
Presque pas.
Ce qu'il ressort de ces études, c'est que quand on fait zéro exercice physique et qu'on grossit tranquillement, on joue probablement avec son espérance de vie ; mais que quand on s'entraîne assidûment pour un marathon ou la Vasaloppet, c'est à coup sûr qu'on joue avec.

Bref, le sport, c'est comme le reste. Un peu, c'est bien. Beaucoup, c'est trop.
Comme disent les sages quand ils passent à table : « De tout, avec modération ».

Les spécialistes donnent alors des conseils tous azimuts : manger des fruits et des légumes, éviter le café, fuir les sodas et les sucres rapides, éviter les graisses cuites, rechercher les bonnes graisses dans le poisson et l'huile d'olive, limiter sa consommation d'alcool à un verre de vin ou de bière par jour, manger de la viande seulement deux fois par semaine, aller se coucher et se lever à heures régulières, dormir tranquillement six à huit heures par nuit, ne pas mettre la télé dans la chambre, éviter le surmenage et le stress... et pratiquer une activité physique raisonnable (pour la prière avant le repas, ils n'ont pas d'avis). Raisonnable, c'est trois à cinq fois par semaine, pas plus de quarante-cinq minutes par séance, et sans forcer. Et sans oublier d'aller voir le toubib avant pour s'assurer qu'on ne présente pas de contre-indication sérieuse.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, de ces conseils, mais à moi, ils m'inspirent cette constatation : vivre sainement, c'est dur.

Très dur.

Un peu comme un régime amaigrissant. Beaucoup de frustrations, peu de plaisir.

Quand vous avez fini votre apéro, vous n'avez pas envie d'un second ?
Et au barbecue ? Seulement une brochette ? Pas de saucisse à côté ?
Et le steak ? Sans les frites ?
Et comme dessert, une pomme ou une « dame blanche » ?

Et pour l'activité physique ? Trois quarts d'heure, c'est trop ou pas assez ?

Je vais vous le dire, moi : trois quarts d'heure de sport par séance, c'est très dur. Pas sur le moment, non, mais à la longue. C'est un peu comme un régime. Le jour où on commence, ça va. La première semaine, c'est OK. On perd un kilo, on se sent bien. Et puis petit à petit les frustrations arrivent. On craque au bout d'un mois, deux, trois. Et le poids égaré revient dare-dare là où il ne faut pas.

Le sport à petite dose, c'est sain, c'est recommandé par les médecins, mais c'est difficile. Parce que dans le sport, il y a du plaisir. Des endorphines, qu'on appelle ça. Ce sont les hormones du plaisir sportif. Ce sont elles qui donnent envie de refaire du sport le lendemain ou le surlendemain, malgré la fatigue.

Parce que le sport, c'est une drogue. Mais pas avec une séance de quarante-cinq minutes sans trop se fatiguer. Ce genre de truc, ça ne stimule pas. Il n'y a pas de plaisir. C'est donc aussi difficile à tenir qu'un régime amaigrissant. Ce serait un peu comme s'astreindre à faire l'amour sans jamais atteindre l'orgasme. Une fois de temps en temps, pourquoi pas ? Mais systématiquement, ce n'est vraiment pas top.

Vous voulez que je vous dise ? Ces scientifiques, ces statisticiens, ces toubibs... ce sont des rabat-joie.

Pour eux, tout ce qu'on aime bien, c'est mauvais.

Mais le pire, c'est qu'avec leurs études à la noix, on va finir par être convaincus que, finalement, rester le cul dans notre fauteuil, ce n'est pas si mauvais que ça.

Triste époque !

mardi 30 juin 2015

La piste cyclable, lieu où les cyclistes sont en sécurité !

Dans leur immense bonté et dans le but d'offrir aux cyclistes un espace spécialement aménagé pour qu'ils y circulent en toute sécurité, les pouvoirs publics créent, aménagent et entretiennent de merveilleuses pistes cyclables.

Contrairement à ce que certains pourraient songer, ces parties de chaussée ne sont pas là pour interdire ailleurs la présence des modestes deux-roues et de ceux qui les chevauchent, mais pour montrer à quel point, en haut lieu, on se préoccupe de leur bien-être.

Pour vous le montrer, j'ai pris la peine de m'arrêter pour capturer quelques images le long des routes que je fréquente presque quotidiennement à la force des guibolles, à la belle saison.

Comme vous pouvez le constater ci-après, les autorités compétentes, toujours soucieuses de nous enchanter, ont aménagé le long des espaces réservés aux cyclistes quelques parterres abondamment fleuris qui créent de la couleur, de l'odeur et possèdent un petit je-ne-sais-quoi d'attachant qui incite même à opérer de petits détours en leur honneur ! 



Afin de rompre la plus petite amorce de ce que les plus ingrats des cyclistes pourraient qualifier à tort de monotonie, les pouvoirs publics ont songé à installer quelques passages en dévers qui procureront aux plus hardis la sensation de fréquenter un coûteux vélodrome. Ils y ont ajouté fort opportunément, ici et là, des changements d'aspect du revêtement destinés à retenir l'attention de ceux qui, fatigués peut-être, risqueraient l'endormissement.





Émus par tant de sollicitude, les riverains ne sont pas en reste, eux qui désormais agrémentent les abords des mêmes pistes cyclables par de charmantes haies qui procurent un ombrage si bienfaisant que nous ne pouvons résister au réflexe de leur offrir en guise de remerciement quelques respectueuses et admiratives courbettes.



Mieux encore : certains d'entre eux, préoccupés par l'un ou l'autre défaut de revêtement qui pourrait rendre dangereuse cette aire de pur plaisir, ne reculent devant aucun effort pour nous venir en aide ! Plus prompts encore que les autorités publiques, ils réparent séance tenante les passages devenus dangereux en y ajoutant l'indispensable couche de gravillons qui avait malencontreusement disparu.

Qu'elles sont belles, nos pistes cyclables !

Probablement envieux de notre sort, de nombreux automobilistes n'hésitent guère à franchir le pas : ils délaissent les mornes espaces qui leur sont réservés et viennent s'installer dans nos charmants espaces verts si accueillants, tout en veillant cependant à nous laisser encore en partage la place nécessaire à notre bonne circulation. Quels charmants voisins !



Parfois, dans un moment d'égarement, distraits ou poussés par une bourrasque inattendue, il arrive que nous nous égarions hors de ces pures merveilles que sont nos pistes cyclables. Qu'à cela ne tienne ! Toujours attentifs à notre bonheur, les autres usagers de la route nous rappellent aimablement, d'un discret et musical coup d'avertisseur accompagné de gestes amicaux de la main, à côté de quel plaisir nous sommes en train de passer !

Merveilleuse Belgique !

mardi 26 mai 2015

Selle SMP : pas si bizarre que ça !

Il arrive de temps à autre que des gens s'intéressent à mon vélo et, plus particulièrement, à cet objet bizarre sur lequel je pose le séant et qu'il convient d'appeler une selle, même s'il ne ressemble pas vraiment à l'image qu'on se fait habituellement d'une selle de vélo.


Les questions les plus fréquentes ont évidemment trait à la forme étrange de ce périphérique essentiel au cycliste, ainsi qu'à sa fermeté. Les observateurs s'inquiètent de mon confort : « Et tu n'as pas mal, là-dessus ? »
Si, évidemment, que j'ai mal là-dessus ; mais uniquement si j'y pose le postérieur plusieurs heures sans interruption pour une longue randonnée cycliste. Évidemment également, ce n'est pas là, dans une telle éventualité, que les douleurs seront les plus vives, mais plutôt aux guibolles ; parce que pédaler, c'est assez éprouvant.


Le choix d'une selle est une affaire délicate, car si toute paire de fesses peut trouver celle qui lui convient (un peu comme à chaque casserole peut s'adapter un couvercle), cela ne se fait pas toujours aisément.


Il existe donc des selles de vélo de toutes matières, tailles, formes ; des lourdes, des moins lourdes, des légères ; des chères et des bon marché ; des ordinaires aux franchement bizarres.






Comme la plupart des gens, lorsque j'ai acheté ma bicyclette, elle était équipée d'une selle. Et comme la plupart des gens, j'ai d'abord roulé avec celle-là. Sachant ce que je sais à présent, je n'essaierais même plus : rien qu'en la regardant, je comprends qu'elle ne peut pas me convenir.

Pour une petite balade d'une heure, à la rigueur ; mais pour cinquante, cent bornes... certainement pas !


Alors, maintenant, quand des gens voient ma Selle SMP au profil tordu, au nez en bec d'aigle et toute trouée au milieu, et qu'ils s'inquiètent de savoir s'il est vraiment possible que ce truc qui ressemble à un instrument de torture puisse être confortable, je leur réponds par l'affirmative. Et sans la moindre hésitation !


Bien entendu, il ne s'agit que de l'avis de mon postérieur, mais il fait pour moi autorité.


Parallèlement aux questions que me posent certaines personnes inquiètes de mon intégrité physique, d'autres questions émergent de temps à autre de manière moins désintéressée. Elles émanent de cyclistes qui se demandent – et me demandent – si pour eux aussi, une selle de ce genre-là n'est pas un choix judicieux.


Je ne peux leur répondre directement ni oui, ni non ; car je le rappelle, un postérieur n'est pas l'autre ; mais à ceux-là, voici plus ou moins ce que j'explique...



1. Quand on s'intéresse à une selle de ce type autrement que par simple curiosité, c'est qu'on a déjà envisagé d'en essayer une parce qu'elle pourrait convenir. Et c'est logique : un cycliste qui se sent bien sur une selle « conventionnelle » ne va pas, autrement que par simple curiosité, s'inquiéter d'un objet aux formes aussi torturées.



2. Ce qui intrigue le plus, c'est le centre complètement évidé. Quand on en arrive à penser qu'on pourrait éventuellement se sentir bien, assis là-dessus pour faire du vélo, c'est que précisément on se sent un peu mal lorsqu'on se trouve en appui sur le périnée sur une selle conventionnelle.



3. Quand le bec plongeant apparaît comme une possible solution, c'est peut-être qu'on connaît des problèmes de frottement du côté des cuisses ou d'appui malencontreux au niveau des parties génitales.




Les médecins vous le diront : une activité sportive, pour autant qu'on la pratique raisonnablement et qu'elle soit compatible avec notre état de santé, c'est toujours bénéfique. La marche, la natation, le cyclisme, un peu de footing ou de gymnastique... qu'importe ! Bouger, prendre l'air, manger sainement sont les meilleurs atouts pour conserver une bonne santé ou tenter de la retrouver.


À ceux qui choisissent le vélo, le médecin conseillera de pratiquer sans excès et, même, modérément s'il ne s'agit pas de leur profession. Un urologue me confiait d'ailleurs récemment recevoir presque tous les jours des cyclistes en consultation. Car c'est bien là un des problèmes principaux en la matière : la bicyclette est bonne pour la santé, mais sévère pour l'entrejambe !



Le coccyx, l'anus, le périnée et les parties génitales ne sont pas conçus pour recevoir des coups, encaisser des trépidations et se faire comprimer pendant des heures. Et sur un vélo, c'est ce qui se produit à moins de ne rouler que très peu et sur de très bonnes routes.


Tant qu'on ne ressent aucune gêne de ce côté-là, une selle conventionnelle ressemble à ce qui se fait de mieux ; mais lorsqu'une heure ou deux de bicyclette suffisent à en créer une dizaine d'engourdissements et douleurs divers, on se dit que quelque chose ne va pas.


On descend la selle, on la remonte, on l'incline, on la fait glisser un peu vers l'avant... mais rien n'y fait ! Quelques kilomètres, et on commence à changer de position, le plus souvent en essayant de se poser vers l'arrière, là où la selle offre la plus grande largeur. Ce faisant, notre postérieur marque clairement son aversion pour le bec de selle (la partie la plus étroite, vers l'avant) et son souhait de disposer d'un appui plus large, qui sollicite les os inférieurs du bassin (les ischions) plutôt que le périnée.


C'est quand on en est là qu'on songe à une selle plus large, plus tendre ou évidée en son centre.


Trop large, elle gênera le pédalage ; trop tendre, on s'y enfoncera et elle deviendra vite inconfortable en augmentant les frottements sans supprimer pour autant l'appui central.


La selle évidée apparaît alors comme une bonne solution.


Mais il existe de nombreuses marques et modèles, certains un peu creusés, d'autres davantage. Le fabricant italien Selle SMP propose l'évidement central sur toute la longueur, le bec plongeant et la forme en berceau. Tout le jargon commercial, tout le pourquoi du comment étant expliqué sur leur site, je ne vais pas me fatiguer à le recopier. Ce n'est de toute façon qu'un jargon commercial et je n'ai aucun intérêt chez ce fabricant, j'ai acheté ma selle avec mes sous et au prix du commerce de détail.


Simplement, pour les cyclistes qui ressentent une gêne au niveau de l'entrejambe lorsqu'ils utilisent une selle « conventionnelle », essayer une SMP est peut-être une solution. À l'intention de ceux-là, je me permettrai d'ajouter ci-après quelques précisions qui pourraient les aider ou répondre à l'une ou l'autre question.



— Personne ne peut dire à votre place si une selle vous conviendra : il faut essayer.


— Le modèle et la largeur qui vous conviendront sont non seulement fonction de votre morphologie, mais également de votre position sur le vélo. Si vous connaissez l'écartement de vos ischions, ça peut être une bonne indication ; mais guère plus fiable que la taille de votre pantalon (SMP se sert de cette dernière donnée). Considérez ça comme un point de départ, sans plus.


— Pour ceux qui lisent l'anglais, un article intéressant a été publié par Steve HOGG, sur son blog. Il y explique les différences entre les modèles proposés par le fabricant italien et donne de précieux conseils concernant les choix les plus judicieux et les divers réglages.


— Si vous envisagez une selle évidée « à titre préventif », armez-vous de courage et de patience, car si vous n'éprouvez ni gêne ni douleur au niveau de l'entrejambe, vous aurez beaucoup de mal à comprendre comment on peut se sentir bien à vélo en posant les fesses seulement « sur deux rails » !


— La largeur d'une selle se mesure à l'endroit où elle présente sa largeur maximale, qui peut être plus ou moins loin vers l'arrière en fonction des modèles (exemple ci-dessous).


— Il y a un tas de manières de mesurer la largeur de ses ischions. Certaines boutiques disposent d'un kit permettant de la mesurer, mais c'est payant. Si la dépense vous rebute, utilisez la méthode scientifique courante nécessitant ce qui suit : une surface horizontale, plate et dure ; un morceau de carton épais mais tendre ou une petite plaque de polystyrène ou une serviette de bain pliée surmontée d'une feuille d'aluminium ménager ; un mètre.

Vous posez le carton (ou le polystyrène ou la serviette de bain) sur la surface plate ; vous vous y asseyez (sans pantalon) en douceur puis remontez les genoux vers les épaules ; vous vous relevez précautionneusement. Le carton, le polystyrène ou la feuille d'alu garderont les marques de vos os (l'écartement maximal de vos ischions). Vous mesurez l'écart en millimètres du centre d'un des creux à l'autre (éventuellement en y faisant rouler une bille). En ajoutant 20 mm au chiffre obtenu, vous obtiendrez un chiffre de base vous indiquant quelle largeur de selle pourrait vous convenir.

Rappel : pour SMP, utilisez plutôt votre taille de pantalon (S, M, L, XL...).



— Même si vous êtes nanti de tous ces chiffres, aucune garantie de succès ne sera donnée. Il faut essayer, prendre le temps de peaufiner les réglages (hauteur, recul, inclinaison) avant de décider si ça convient ou non.


— Si vous pouvez emprunter un selle pour essai, c'est une excellente chose ; mais bien souvent, vous devrez acheter et revendre ce qui ne convient pas. Songez au marché de l'occasion : on y trouve des selles neuves à très bon prix. Et pour cause !


Une bonne selle de vélo, ça ne se trouve pas sur le dos d'un cheval.

mercredi 22 avril 2015

Le courage ou la patience, pour le vélotaf ?

Susciter l'admiration et recevoir des compliments sont des choses agréables, mais souvent embarrassantes quand on ne cultive pas l'art de « se la péter ». La tendance est alors de minimiser l'importance de l'acte accompli, même si cette attitude est dictée autant par l'hypocrisie que par la modestie.

À un collègue qui me félicitait d'emprunter de temps à autre ma bicyclette plutôt que ma voiture pour me rendre au boulot ; et ajoutait qu'il serait bien incapable d'en faire autant, j'avais répondu que « c'est une question d'habitude ».

« N'empêche ! avait-il insisté. Je n'aurais pas ce courage. »

En y réfléchissant un peu, je me suis dit que « non, décidément, ce n'est pas du courage ». Pas dans mon cas. Si je faisais ça tous les jours, même quand il fait froid, même quand il pleut, même quand le vent devient méchant... ce serait réellement du courage. Mais comme je ne me hasarde sur ce trajet à vélo que lorsque je pressens que les conditions météorologiques ne transformeront pas l'exercice en séance de torture, je préfère éviter d'évoquer le courage.

— Ce n'est pas du courage, qu'il faut. C'est de la patience, ai-je affirmé.
— De la patience ? s'est étonné mon collègue.
— Parfaitement. Parce qu'à vélo, tu vas moins vite qu'en voiture et que ce qu'il te faut, ce n'est pas le courage de faire le trajet, mais la patience de le faire au rythme qui te convient.
— Ouais, ouais. Je vais quand même pas partir la veille, hein ! Parce que trente bornes...

Trente bornes, ce n'est pas rien, mais nul besoin de rouler toute une nuit pour arriver à l'heure le matin au boulot.

Évidemment, quand on n'a jamais enfourché sa bicyclette que pour aller chercher le pain à quelques centaines de mètres ou faire une petite balade en famille le dimanche après-midi, trente bornes, c'est presque le bout du Monde.

— C'est sûr, ai-je expliqué à mon collègue, que tu ne vas pas rouler trente kilomètres le matin, faire ta journée de boulot, puis te taper la même distance au retour sans un minimum de préparation. Avant d'envisager ça, il faut d'abord voir plus petit. C'est pour ça qu'il faut de la patience.

À bicyclette, tout est question de patience. S'il suffisait de courage, je connais des gens qui rouleraient plus et mieux que moi. Chérie, par exemple, est une femme courageuse, travailleuse, dure à la tâche. Mais la patience n'est pas sa vertu première lorsqu'il s'agit de se déplacer ; que ce soit en voiture, à vélo ou à pied. Pour Chérie, un déplacement, c'est du temps perdu. Elle préfère rester une demi-heure de plus dans son lit et utiliser le moyen de transport le plus rapide. Le vélo, ça ne l'intéresse que pour la petite balade en famille.

Tant qu'on reste dans le domaine du raisonnable, on peut utiliser la comparaison entre l'engin motorisé (voiture, moto, transports en commun) et l'usage de ses propres guibolles (marche, vélo) : la majorité des gens bien portants opteront pour le moyen le plus rapide ou le plus économique avant de se poser la question de l'opportunité de se fatiguer un peu.

Un exemple ? Si vingt minutes de marche suffisent là où quarante de voiture et la recherche d'un emplacement de stationnement mettent les nerfs à vif, seuls les indécrottables paresseux choisiront la voiture lorsqu'il fait beau.

Quand une option est plus rapide qu'une autre, même si elle est moins confortable, nous opterons généralement pour celle-là. La plupart des gens qui voyagent en avion détestent cela, mais c'est si rapide... L'autoroute n'a aucun charme, elle est souvent payante, mais généralement plus rapide que les routes ordinaires...

Évidemment, quand le moyen le plus rapide est aussi le plus fatigant, il faut se motiver un peu pour franchir le pas ! Imaginons alors ce qui se passe quand le moyen le plus fatigant n'est pas le plus rapide mais seulement le plus économique, écologique, favorable à la santé...

Donc, à la patience, il faut ajouter la motivation. Mais la motivation, il la faut pour beaucoup de choses, sinon nous serions tous réfractaires à l'effort, aussi modeste soit-il. À partir du moment où on se motive, où on décide de se mettre au vélo, la patience est la qualité qui s'impose. Il faut s'accorder du temps. Le temps de s'habiller confortablement pour la pratique du vélo, le temps de vérifier avant de partir que le matériel est en bon état (pneus, freins...), le temps de s'échauffer avant de tenter un effort violent, le temps de rouler à un rythme qu'on peut soutenir sans souffler comme un phoque.

— Suppose, dis-je à mon collègue, une boucle de cinq kilomètres à parcourir comprenant une partie plate, une petite bosse, une seconde partie plate, une côte, une descente et retour sur le plat au point de départ. Ce n'est pas long. Le soir en rentrant, tu prends ton vélo et tu fais le tour. Tranquille. Sans forcer. Si tu es essoufflé en arrivant au-dessus de la petite bosse, prends le temps de récupérer. Tu t'arrêtes s'il le faut. La côte, plus loin, si tu la termines à pied en poussant ton vélo, ce n'est pas grave. Tu profiteras ensuite de la descente avant de revenir au point de départ. L'important, c'est de faire la boucle en entier. Même si ça te prend trente minutes.

— Et si ça me prend une heure ?

— Une heure, c'est comme si tu faisais tout à pied. Mais peu importe ! Dès que possible, un autre jour, tu fais le même trajet à vélo. Sans forcer. Si tu as la patience de faire le tour le plus souvent possible, toujours à ton rythme, tu constateras que tu progresses : plus d'arrêt en haut de la petite bosse, la côte sans mettre pied à terre... et soudain l'envie de tenter une seconde boucle ou un parcours un peu plus long. Parce qu'une fois qu'on s'est lancé et qu'on progresse, la motivation s'entretient plus aisément. L'important, c'est de rester patient.

— Ce sera difficile.

— La patience, ça ne coûte rien. C'est juste psychologique. Ne pas forcer dans les côtes, car elles sont toujours plus longues qu'il n'y paraît. On a souvent l'impression de s'être hissé en haut, mais parfois, juste après, ça monte encore légèrement. Il faut la patience de gérer l'effort, de ne pas rouler trop vite avant d'être sûr d'arriver au bout du parcours. C'est en vue de l'arrivée qu'on peut « se lâcher » et donner tout ce qu'il nous reste.

— Ouais, mais ce n'est pas avec ma boucle de cinq kilomètres, même si je réussis à la faire deux ou trois fois, que je vais pouvoir me taper deux fois trente bornes comme tu le fais !

— C'est sûr. Mais personne ne te suggère de rouler trente bornes. Pas dans l'immédiat. D'ailleurs, moi-même, la première fois que j'ai tenté le coup (un essai, un dimanche), j'ai fait demi-tour à mi-chemin ! Je pensais que je n'y parviendrais pas, mais c'est venu. Quelques semaines plus tard, après avoir progressivement allongé mes petites boucles près de chez moi.

— Ouais... Mais quand même !

— Et toi, c'est pas trente kilomètres, non ? Une quinzaine, à tout casser. Alors, qu'est-ce que t'attends ?

— Heu... en bagnole, c'est quinze à vingt minutes seulement ! À vélo, je mettrais une heure, au minimum.

— Ah ! Tu vois que c'est la patience, qui te manque le plus !