jeudi 19 janvier 2017

Actus débiles, actus des champs

* Les vérités à géométrie variable, je trouve cela fascinant. Un peu comme tous ces chiffres auxquels ont fait dire n'importe quoi ou ces publicités et recommandations à plusieurs vitesses dépendant du point de vue duquel on se place.
Au boulot, je reçois souvent des messages de fournisseurs invitant notre entreprise à « passer à la facturation électronique », parce que c'est plus rapide, plus sûr et, surtout, plus écologique : moins de papier et d'encre ; aidons à sauvegarder notre planète. On insiste bien sur cet aspect.
Par ailleurs, tout récemment, un dépliant publicitaire imprimé en quadrichromie sur papier glacé nous invitait à faire l'acquisition d'un logiciel dédié à la facturation électronique, solution d'avenir permettant d'économiser du temps et de l'argent : plus de papier ni d'encre, d'enveloppes ni de timbres, de main-d’œuvre pour assurer l'expédition. J'ai remarqué que nulle part dans ce dépliant n'était mentionné le fait de contribuer à la sauvegarde de notre bonne vieille Terre.
L'écologie a donc bon dos. D'ailleurs, la plupart des gens – en tête desquels les dirigeants d'entreprises – ne s'en préoccupent que lorsqu'elle leur permet de réaliser des économies.

* Toujours dans ce domaine, vous aurez certainement remarqué, sinon entendu, que nos villes sont polluées. Trop de bagnoles, trop de gaz d'échappement, etc. Pour y remédier, certaines mairies ont pris des mesures draconiennes : interdire la circulation de certains véhicules. Par exemple, les plus vieilles bagnoles, celles qui polluent le plus et sont, généralement, utilisées par des gens qui n'ont pas les moyens de s'en offrir de plus récentes. On colle donc des vignettes renseignant le degré potentiel de pollution, une sorte de conscience des classes appliquée à l'automobile, sous forme de « cocarde de la honte et de l'exclusion ».
Ce sont peut-être les vieilles tires qui, en théorie, polluent le plus ; mais compte tenu des derniers démêlés des constructeurs avec les normes de pollution et de l'écart qui peut exister entre la quantité de substances toxiques émises sur un banc de test et celle réellement produite en milieu urbain, il n'est point sot d'émettre de sérieuses réserves.
Chez nous, en Belgique, on fait plus simple, en matière de slogan : « l'avenir est à la voiture électrique », nous dit-on. Zéro émission de gaz polluants, moins de bruit, etc.
Ah. Parce que pour produire cette fameuse électricité, on ne pollue évidemment pas ? Et ce n'est pas tout : il y a quelques jours à peine, des nouvelles alarmantes diffusées dans les médias nous avertissaient qu'un « black-out » était possible cet hiver. Chez nous, ce qu'on appelle « black-out », c'est la pénurie d'électricité qui obligerait à « couper le jus » dans certains quartiers (devinez lesquels...) afin de soulager notre production déficiente.
Alors, imaginons cette « solution d'avenir » appliquée à la Belgique : quand tout le monde, en sus de préparer le repas du soir, de faire tourner les appareils électroménagers, le chauffage et le multimédia ; quand tout le monde, donc, en supplément, mettra Choupette en charge dans le garage au même titre que la tablette et les smartphones, aurons-nous besoin d'esclaves pour souffler sur les éoliennes par temps calme et de lucioles pour donner de l'insomnie aux panneaux solaires ?
La vérité est qu'il y a trop de bagnoles. Pour moins polluer, il faut moins consommer ; et pour moins consommer, il faut moins de moteurs. À quand des transports en commun confortables, ponctuels, rapides et desservant à bonne fréquence tous les quartiers habités ?

* « And now, to something completely different... », comme disaient les Monty Python dans leur célèbre show. Ce truc différent, c'est justement les Brittons qui n'en finissent pas de tergiverser pour quitter l'Union. On sent bien qu'ils veulent consommer le divorce, mais pas sans emporter avec eux la voiture, la résidence secondaire, les actions en bourse et les comptes en Suisse ; tout en nous laissant les traites, la vaisselle cassée, les problèmes avec l'immigration, l'organisation du concours Eurovision et la belle-mère Merkel.
Ils ne doutent de rien, donc, eux qui ne font d'ailleurs jamais rien comme les autres.

* La chanteuse brésilienne qui chantait « La Lambada » a péri carbonisée dans sa voiture. C'est vrai que cette danse-là, c'était plutôt chaud, mais à ce point...

* Cette année, la grippe qui nous assaille s'appelle H3N2. Moins rigolote que H2D2, elle est annoncée comme particulièrement dangereuse, surtout si l'on en croit les labos qui produisent les vaccins. Il n'en reste pas moins qu'une vraie grippe, c'est effectivement assez dangereux. Bien soignée, on en est généralement quitte en une semaine ; tandis que si on laisse faire les choses, on est sûr d'en avoir pour au moins sept jours.

* Selon un rapport de l'OCDE, les gens qui passent moins de temps au boulot sont plus productifs. J'en suis convaincu, mais mon boss ne l'entend pas de cette oreille. Tant pis. Je continuerai à faire de microsiestes sur mon bureau, pour récupérer de mes efforts trop soutenus pendant mes trente-huit heures hebdomadaires.
(Pour ceux qui ignorent ce qu'est une microsieste, je rappellerai que cette pratique, très prisée dans l'Administration, consiste à adopter une attitude de repos qui mime, à s'y méprendre, une attitude de travail.)

* Je ne sais pas si, comme chez moi, vos pages Web sont bombardées avec une publicité pour une lampe-torche Q250 qui doit être à la self-défense de Monsieur et Madame Toutlemonde ce que l'AK-47 est au grand banditisme et au terrorisme ; mais sachez que cet objet (la torche) soi-disant de qualité militaire et qui doit éclairer – par ciel dégagé – jusqu'à Hubble et même plus loin n'est qu'une banale lampe fabriquée en Chine en grande série et que l'on retrouve en vente sur Internet à tous les prix et sous diverses marques toutes plus obscures – pardonnez le qualificatif – les unes que les autres. Sa tête « zoom » est comme toutes les têtes du genre : efficace ni de près, ni de loin, surtout quand on prend la peine de comparer son faisceau avec celui produit par une vraie torche de qualité.
Bien sûr, la publicité annonce que « Les Français se l'arrachent » et autres joyeusetés dont je vous colle, ci-dessous, un bref extrait :

« Depuis quelque temps une lampe torche très spéciale en vente libre a été aperçue de très nombreuses fois en France. Il faut dire que cet objet normalement réservé aux militaires possède plusieurs caractéristiques non banales comme une fonction stroboscope capable de désorienter un individu en cas de menace…
Beaucoup de personnes voient ça comme une sécurité de posséder une telle lampe torche sur soi, en effet se balader seul le soir ou tard dans la nuit n’est pas toujours très rassurant et posséder cette lampe torche est donc un gage de sécurité pour beaucoup d’entre elles…
Toutefois, certains n’adhèrent pas au fait qu’une Lampe Torche aussi puissance soit accessible au grand public a un prix défiant toute concurrence, d’autant plus qu’il faut savoir que ce genre de petit bijou coûte normalement dans les 400 $ de l’autre côté de l’Atlantique… »
Et, largesse suprême destinée à faire craquer les gogos les plus hésitants, le vendeur promet une remise de 75 pour cent, pas moins ! Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?
Je dis ça, moi, mais je m'en fous ; parce que vous faites ce que vous voulez de votre pognon ; mais si vous décidez de l'acheter sans vouloir passer pour un pigeon, prenez-la au meilleur prix sur les plateformes de vente en ligne bien connues, plutôt que de la commander sur le site vers lequel vous renvoient ces messages publicitaires ronflants !

* Dans le genre débile, il y aurait une photo (très floue) d'une créature nocturne en forme de démon qui fait trembler les États-Unis. Visionnée des milliers de fois sur les réseaux sociaux et ailleurs, l'image suscite toutes les interprétations, toutes les suppositions. Mais, ange ou démon, à mon avis, tout le monde se Trump.

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