jeudi 20 juillet 2017

Le sex(ism)e est dans tout, même dans la connerie

C’est un peu dingue, parfois, ce qu’on découvre dans les médias. Il n’y a guère, j’ai entendu que, dans certains pays, les femmes se plaignent de la place occupée par les hommes dans les transports en commun. Et quand j’écris « la place occupée », c’est relatif à l’espace pris individuellement par un individu mâle normalement (et moyennement) constitué. Il ne s’agit pas d’une question de parité hommes/femmes. En principe, tous les voyageurs payants sont les bienvenus. En principe.

Par contre, tous les comportements ne le sont pas. Et ça se comprend. La politesse devrait rester de mise, l’hygiène également. Bref, le respect d’autrui.

Or, dans certains pays, comme je l’écrivais, l’homme a tendance, apparemment, à occuper davantage que l’espace qui lui est normalement dévolu, par exemple sur une banquette dans une rame de métro. On a même, paraît-il, institué dans certaines villes une réglementation assortie de pictogrammes pour la rappeler.

Un homme, quand il s’assoit, occupe trop de place. Avec ses jambes. Si, si. Nous, les mâles, lorsque nous nous asseyons, nous avons tendance à les écarter, et les femmes trouvent que ça envahit l’espace qui leur est normalement dévolu. Nous avons de grandes guibolles et de gros genoux ; doublés d’une tendance machiste et virile consistant à bien faire comprendre que quelque chose d’important niche au milieu qui a besoin d’avoir ses aises. D’où la réglementation et les pictogrammes : Messieurs, asseyez-vous et serrez les genoux, s’il vous plaît. Les écarter, c’est limite indécent et surtout franchement envahissant.

Soit. Ce n’est pas faux, pour le côté envahissant. Mais ces dames ne semblent pas réaliser – fort logiquement compte tenu de leur constitution différente de la nôtre – que nous devons faire face à plusieurs problèmes à la fois, nous les messieurs.

Tout d’abord, en moyenne, nous sommes plus grands qu’elles. Afin de rendre les places assises accessibles sans trop de gymnastique aux moins athlétiques des voyageurs, aux enfants, aux personnes âgées… les banquettes sont plutôt basses. Personne ne peine à s’y installer. Les pieds des enfants ne toucheront cependant pas le sol, ceux des adultes de petit gabarit non plus. Ou de justesse. Les dames bénéficieront, en moyenne, d’un soutien correct de leurs cuisses par l’assise lorsqu’elles se tiendront bien droites.

Ce ne sera généralement pas le cas pour les hommes de taille moyenne ou supérieure. Les pieds à plat sur le sol, leurs creux de genoux seront surélevés et leurs cuisses ne bénéficieront d’aucun soutien efficace. De manière naturelle, elles s’écarteront dès que leur propriétaire songera à autre chose qu’à les maintenir soigneusement serrées l’une contre l’autre. C’est inévitable. Rester assis ne devrait d’ailleurs pas exiger de tension musculaire constante.

Un moyen simple d’éviter à nos jambes de s’écarter naturellement est de les croiser. Cela fera peut-être plaisir à notre voisine de banquette, mais certainement pas au voyageur installé en face et peu soucieux d’accueillir contre ses tibias une pointe de chaussure de grande pointure, même soigneusement cirée.

Cette réglementation stupide est donc inadaptée aux hommes de taille moyenne ou grande.

En réaction, certains collectifs masculins ont, paraît-il, fait réaliser des pictogrammes indiquant que les banquettes, dans les transports en commun, c’est réservé aux postérieurs des voyageurs et voyageuses ; et que les sacs à main – très appréciés des dames – n’ont rien à y faire aux côtés desdits postérieurs.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je trouve qu’on vit une époque à la con. Il faut des réglementations pour tout, y compris l’insignifiant, parce que nous sommes globalement égoïstes et qu’il faut sans cesse nous rappeler que les autres existent, qu’ils ont droit au respect, à un espace vital, à la décence.

Tout est devenu sérieux à l’excès, puisque même l’humour est réglementé. La distinction entre taquinerie et sexisme, observation et racisme, humour et politique… est devenue impossible à établir.

Nous ne devrions pas avoir besoin de toutes ces règles puisque, de manière simple et pourtant très connue, notre liberté individuelle s’arrête là où commence celle des autres ; mais voilà : ça ne semble pas facile à comprendre et appliquer, comme principe.

Nous pourrions peut-être consentir quelques efforts ? Cela nous permettrait sans doute d’avoir beaucoup moins l’impression d’être constamment fliqués, non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire