lundi 31 août 2015

Actus à la noix

* Kevin De Bruyne vient d'être transféré à Manchester City pour une somme approchant les 80 millions d'euros. Son salaire mensuel devrait s'élever à plus d'un million d'euros, si j'ai bien tout compris. Ces chiffres font de lui le transfert le plus onéreux – à ce jour ! – de l'histoire du football belge. Ramené au poids de la bête, ça fait cher le kilo de viande qui shoote. Il faut dire qu'il n'est pas le seul : plusieurs de ses comparses de l'équipe nationale belge de football bénéficient de confortables émoluments ! Hazard, Kompany, Courtois, Benteke et quelques autres comptent en effet parmi les joueurs les mieux payés de la Planète. En dépit de ces chiffres vertigineux, les résultats de l'équipe belge n'ont rien d'enthousiasmant ! Évidemment, s'il suffisait d'être bien payé pour engranger de bons résultats, ça se saurait ! Nous avons chez nous quelques politiciens – cumulards ou non – et autres administrateurs généraux de services publics grassement rémunérés dont nous attendons toujours en vain qu'ils justifient par de brillantes prouesses les émoluments qu'ils empochent sans la plus petite parcelle de mauvaise conscience.

* Du côté des plus jeunes, les peines sont morales. De plus en plus d'enfants souffrent d'une phobie de l'école. Il paraît qu'on exige trop de leurs petites personnes, qu'on leur met trop la pression, qu'il faut des résultats et que le seul résultat, c'est que ça les bloque. L'angoisse totale.
Je veux bien, moi, qu'on ne bouscule pas nos chérubins ; mais est-ce que ça va servir à quelque chose de les choyer avant de les envoyer, quand ils seront grands, dans le monde cruel du chômage travail ? Bill Gates, à ce qu'on raconte, aurait d'ailleurs lancé un avertissement du genre « Si tu trouves que tes profs sont durs, attends d'avoir un patron ! » ; avertissement qui indique à quel point le fossé se creuse, dans notre monde moderne, entre une enfance douillette et un âge adulte nourri de stress.
D'un autre côté, quand j'entends affirmer qu'on exige de nos rejetons des résultats, c'est l'étonnement qui m'assaille, puisque ce n'est justement pas l'impression que j'avais de l'école d'aujourd'hui. Déjà, on ne donne plus de points (c'est vilain, ça dévalorise, ça crée un climat d'échec là où on voudrait mettre les jeunes dans une spirale de réussite) ; on ne classe plus (c'est vilain, ça traumatise, ça crée et renforce les inégalités) ; on ne fait plus redoubler (c'est vilain et encore plus traumatisant). Jadis, les bulletins, c'était tous les mois (j'en ai même connu qui se donnaient toutes les semaines !) ; les résultats et classements s'annonçaient publiquement en fin d'année ; et quand un enfant ne s'en sortait pas à l'école, on l'envoyait travailler en espérant qu'il pourrait au moins se familiariser avec un métier manuel.
J'apprends par ailleurs que des études très sérieuses démontrent que les étudiants peinent dorénavant à mémoriser. C'est une évolution du cerveau, paraît-il : on mémorise moins. Et cela se justifierait par le fait qu'on dispose de tout un fatras informatique hyper branché qui permet de trouver en deux coups de cuiller à pot – entendez : quelques clics de souris ou papouilles d'écran tactile – les informations dont on a besoin sans avoir pris la peine de les apprendre par cœur auparavant !
Quand je songe qu'on m'envoyait (tout seul et à pied !) chez l'épicier du quartier et que je répétais mentalement en chemin la liste de ce que je devais rapporter (la sanction de l'erreur éventuelle étant une engueulade maison et un second aller-retour, toujours tout seul et toujours à pied, pour rectifier la bévue), j'en frémis rétrospectivement.
Mais quand même, qu'on ose annoncer qu'il s'agit d'une évolution du cerveau, ça me paraît gros ! Les évolutions génétiques sont plutôt lentes, très lentes. Elles exigent davantage qu'une demi-poignée de générations !
Par contre, j'ai aussi entendu que pour lutter efficacement contre l'apparition et l'évolution de la maladie d'Alzheimer, il est essentiel de faire régulièrement appel à sa mémoire, de l'entretenir, de l'exercer le plus possible. Car la cervelle, c'est un peu comme les muscles : ça vieillit, certes, mais ça ne s'use pas quand on s'en sert.

* Un peu dans le même genre que ci-dessus, j'ai lu un autre article où il était question de jeunes gens ayant terminé leurs études et dont la destinée est alors de se lancer dans la vie professionnelle. Apparemment, ils ne sont pas prêts. De longues années passées à étudier, ça marque. Lorsqu'il s'agit de passer à la pratique, de quitter le mode préparatoire pour passer au mode exécutif, ça coince.
Moi qui ai entrepris de très longues études secondaires, j'en sais quelque chose. Il n'a pas été simple de trouver du boulot.
Apparemment, pour les étudiants fraîchement diplômés et promis au monde du chômage travail, il est non seulement très difficile de se dégoter un emploi, mais il est également très compliqué de se lancer dans la recherche dudit emploi. Et ça, c'est quand même nouveau.
En quelque sorte, ça rejoint les propos d'un paragraphe précédent de cette bafouille, où il est question de phobie de l'école, de stress, d'exigence de résultat : on continue à mettre aux jeunes un maximum de pression. Alors que, leurs études terminées, ils aspirent à un repos, à une détente bien méritée (par exemple sous la forme de deux semaines all-in à Ibiza), pourquoi attendrions-nous d'eux qu'ils se lancent d'un seul coup dans la vie professionnelle ?
Apparemment, l'année sabbatique serait plutôt devenue la norme. Cool, cool pendant quelques semaines où il est surtout question de vacances ; puis cool, cool pendant quelques mois hivernaux où il vaut mieux rester dans la chaleur des réseaux sociaux ; pour enfin, à l'approche de l'été, planifier les prochaines vacances tout en se mettant sérieusement en quête d'un emploi – étant entendu que l'éventuel futur patron devra s'accommoder des deux semaines d'indisponibilité de son nouvel employé, qui a déjà « réservé » son séjour estival.
Évidemment, il y a des réfractaires. De ceux qui cherchent tout de suite (et, pour certains, avant même la réussite des dernières épreuves). Ceux-là se retrouveront en concurrence, lors des examens d'embauche, avec d'autres qui auront « décompressé » pendant un an et qui devront faire preuve d'imagination, voire d'audace, au moment de remplir leur CV.
Le Monde évolue, les mentalités évoluent, les monnaies dévaluent. C'est inéluctable.

* Dans un registre plus sérieux au point qu'il en devient dramatique, nous voyons que les réfugiés politiques se bousculent aux frontières de l'Europe comme jadis les manants aux portes des églises et des châteaux : Asile ! Asile !
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ça doit ressembler à ce que j'en pense moi-même : assez !
Assez de réfugiés, direz-vous ?
Assez d'aide aux réfugiés, préciserez-vous ?
Votre bonne âme balance-t-elle entre l'idée de les empêcher d'entrer chez nous et celle de les y laisser entrer mais de limiter l'aide qui leur est accordée ?
Pensez-vous plutôt qu'ils devraient rester chez eux ?
Moi, c'est ce que je me dis : ils devraient rester chez eux. Le problème, c'est que chez eux, ce n'est plus chez eux. On leur démolit tout, on leur prend ce qu'ils ont, on massacre leur famille, leurs amis, leurs voisins… Alors ils fuient, parce que, fort logiquement, ils pressentent que leur tour est proche.
Alors, pour qu'ils cessent d'entreprendre de longs et périlleux exodes, il faudrait tout d'abord éliminer les raisons (guerre, famine, maladies, corruption) qu'ils ont de s'enfuir de chez eux et instaurer d'autres raisons (paix, démocratie, sécurité, prospérité) qui leur donnent envie d'y rester. Et ça, c'est une autre affaire, n'est-ce pas ?

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