mardi 11 août 2015

Fascination

Samedi dernier, Arte consacrait ses émissions télévisées aux étoiles et à tous les mystères qui intriguent bon nombre de nos plus grands savants. Pour l'occasion, des documentaires nous étaient proposés ayant pour objet les découvertes dues au télescope spatial Kepler et aux sondes Voyager 1 et Voyager 2, exploratrices spatiales lancées il y a plus de trente-cinq ans !

Moi, tout ça, ça me fascine.

Ce qui me fascine, ce n'est pas tant les photographies des grandes planètes du Système solaire envoyées par les deux sondes depuis la fin des seventies (et qui, pour intéressantes qu'elles soient, n'en sont pas moins d'une qualité pas toujours enthousiasmante) ; ce n'est pas davantage l'examen attentif de milliers d'étoiles entrepris par le télescope Kepler et les formidables découvertes dont il nous a gratifiés, non. Ce qui me fascine, c'est l'immensité de l'Univers et, par opposition, notre taille à nous et celle de notre bonne vieille Terre, tout à fait ridicules.

Kepler avait pour mission de tenter de nous aider à répondre à la troublante question qui obsède tant de chercheurs, aiguise la curiosité des fêlés de l'Espace et excite l'imagination des auteurs de récits de science-fiction : « Sommes-nous seuls ? »

Oui, sommes-nous seuls, nous les Hommes, perdus quelque part au sein de cette immensité ? La Terre est-elle la seule planète qui abrite la vie telle que nous la connaissons ?

Depuis longtemps, on suppute, on émet des hypothèses aussi peu vérifiables les unes que les autres, on invente des engins sophistiqués afin de nous aider à trouver réponse à nos interrogations... et puis lorsqu'une découverte importante est enfin faite retentissent des acclamations de joie parce que ce qu'on espérait, ce qu'on devinait, ce qui paraissait probable mais obstinément caché devient tout à coup vérifiable, observable.

Depuis le temps que nous savons que la galaxie qui nous entoure (la Voie Lactée) comporte plus d'une centaine de milliards d'étoiles et qu'au-delà de cette Voie Lactée, bien plus loin encore, existent des milliards d'autres galaxies renfermant elles aussi des milliards d'étoiles ; depuis le temps que nous savons que chacune de ces étoiles est un « Soleil » plus ou moins gros que le nôtre, ou de taille sensiblement égale ; depuis le temps que nous savons que des étoiles naissent (elles se forment), vivent (elles brûlent en émettant chaleur et lumière) et meurent (en s'éteignant petit à petit ou, pour les plus massives, en explosant en « supernova ») ; depuis le temps que nous observons tout cela, nous n'avions pas encore pu vérifier qu'autour de ces étoiles pouvaient graviter des planètes, comme dans notre système solaire. C'est à présent chose faite : grâce principalement aux images captées par le télescope spatial Kepler, des milliers d'exoplanètes ont pu être détectées et, parmi elles, certaines semblent remplir les conditions (taille, distance par rapport à leur étoile) propices à l'apparition de la vie telle que nous la connaissons chez nous : à base d'eau à l'état liquide.

Bien sûr, on s'en doutait : puisqu'une étoile est un soleil plus ou moins semblable au nôtre, pourquoi des planètes plus ou moins semblables à la nôtre ne graviteraient-elles pas autour ?

Ce qui me fascine, c'est l'immensité de cet Univers et la petitesse, à la fois dans le temps et dans l'espace, de l'existence de l'Homme. Jugeons-en par quelques chiffres :

— Notre Soleil est vieux d'environ 4,57 milliards d'années, et il devrait pouvoir « vivre » encore autant d'années.
— Notre Terre et les autres planètes du système solaire se sont formées à la même époque, la formation de la Terre n'ayant dû prendre « que » quelques dizaines de millions d'années.
— La vie sur Terre sous ses premières formes (bactéries...) remonte à plusieurs milliards d'années, mais les hominidés n'apparaissent qu'il y a environ sept millions d'années ; et l'Homo Sapiens n'est là que depuis environ deux cent mille ans. Une broutille à côté de plus de quatre milliards et demi d'années !

Alors, existe-t-il quelque part dans l'Univers une Terre plus ou moins semblable à la nôtre ? Peut-être ; mais sans aller si loin, pourrait-il seulement en exister une au sein de la Voie Lactée (plus de cent milliards d'étoiles, rappelons-le) ? Avouez que c'est probable, car si l'on tient compte des récentes observations transmises par le télescope spatial Kepler, ce n'est pas une planète « habitable » autre que la nôtre que notre galaxie pourrait abriter, mais bien plusieurs milliards !

Encore faut-il les repérer, ce qui n'est pas évident puisqu'elles sont plutôt petites et sombres, mais plusieurs candidates ont déjà été répertoriées. Quant à pouvoir les observer, en obtenir des images afin de savoir à quoi elles ressemblent... voilà un tout autre défi ! Ces planètes sont loin, très loin de nous, puisque l'étoile la plus proche (Proxima Centauri) est distante de seize années-lumière ! Une année-lumière représentant approximativement une distance de dix mille milliards de kilomètres, le chemin à parcourir et le temps que cela prendrait pour seulement s'en approcher défient l'imagination.

Peut-être y a-t-il, loin, très loin de nous, une planète qui abrite la vie ; mais à quel stade ? Y a-t-il des vertébrés ? Des hominidés ? De la technologie permettant de communiquer, d'explorer l'Espace ? Des savants qui se posent les mêmes questions que celles qui nous assaillent ? Des guerres nucléaires qui ont déjà tout détruit ? Des épidémies ou des catastrophes naturelles ayant rayé de la carte toute trace de vie animée ?

Le saurons-nous un jour ? Nous ou les enfants des enfants de nos enfants ?

Eh bien ! Nous n'en savons rien ; mais nous pouvons toujours rêver !
L'imagination, c'est ce qui fait que l'Homme avance et que pour lui, le futur est déjà le présent et que le présent appartient déjà au passé.

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