mardi 21 juin 2016

Actus sportifiques

Les MGM, vous connaissez ?
Aucun rapport avec la célèbre firme cinématographique au lion rugissant, bien sûr. Il s'agit tout simplement de Moustiques Génétiquement Modifiés.

J'ai entendu cette info ce matin : dans des labos, des scientifiques – on ne les arrêtera jamais, ceux-là – tripotent l'ADN des moustiques pour en faire de supermoustiques qui détruisent eux-mêmes les vilains virus qu'ils transportent parfois et qu'ils transmettent à l'Homme en le piquant. Rien que ça !
Et mieux encore : les chaînes d'ADN modifiées sont stables et transmissibles. Ce qui veut dire que ces charmantes bestioles piqueuses-suceuses transmettent à leurs descendants la même caractéristique génétique, qui fait qu'ils se débarrassent eux-mêmes tranquillement de ce qui pourrait nous nuire en cas de vampirisme. Alors, fini la malaria, la dengue et toutes ces saloperies, grâce aux moustiques génétiquement modifiés ! Génial, non ?

À la réflexion, pas tant que ça. Parce qu'avant de lâcher ces bestioles dans la nature (rassurez-moi : certaines ne vont pas s'échapper d'elles-mêmes du labo, n'est-ce pas ?), il est indispensable de réaliser d'importantes études d'incidence.
C'est que ces moustiques d'un nouveau pedigree, non contents de piquer aussi efficacement que les autres, seront aussi toujours consommés par leurs prédateurs (si, si, ils en ont d'autres que le spray insecticide et la tapette électrifiée). Et là, on ne sait pas.
C'est un peu comme le soja transgénique et les bricoles du même tonneau : on ne sait pas trop si c'est bien d'en manger, même si on est sûr que ça rapporte gros à ceux qui en produisent.

Imaginez que des touristes, qui viennent innocemment visiter votre pays où on a lâché quelques nuées de MGM, bouffent un morceau d'animal qui a bouffé un animal qui a bouffé quelques MGM et ramassent un truc tout neuf et pas du tout maîtrisé qui leur ramollit la cervelle et les change en bêtes furieuses à défaut de leur refiler une sale maladie bien connue qu'ils auraient attrapée en se faisant piquer pendant la sieste...

Et voilà ces braves touristes occupés à tout casser en ville, à balancer des canettes, à hurler des insanités... un peu comme des hordes de hooligans avec lesquels on risquerait de les confondre, alors que ce sont seulement de pauvres victimes de notre science, contrairement aux hooligans qui, eux, sont une variété d'Homo Sapiens pas tellement sapiens puisque non équipée d'un cerveau.
Ce serait vilain, non, comme résultat, pour les scientifiques ?

Je sais, je fais un peu mon vilain pessimiste catastrophiste, mais c'est l'ambiance du moment qui veut ça : avec le sport à toutes les heures et sur toutes les chaînes, puis la violence aussi à toutes les heures et partout dans le Monde, difficile de garder toujours le sourire.

Pourtant, le sport, j'aime bien. En faire (pas trop, j'y veille) et en regarder (pas trop, Chérie y veille).
Ça met un peu d'ambiance dans les soirées télé. Et puis, ça change des téléréalités pas très inspirées et de la musique encore moins inspirée dont Coluche, s'il était encore là, dirait sans doute à nouveau : « Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vende pas ! »

J'aime bien le sport, écrivais-je, et cette glorieuse incertitude du sport dont on trouve fréquemment l'illustration et qui permet de répondre « non, pas tant que ça » à ceux qui prétendent que « c'est couru d'avance ». Combien de matchs de football où un but est marqué quelques secondes avant que l'arbitre ne donne le coup de sifflet final ? Combien de courses cyclistes où le vaillant échappé, qui méritait la gagne, est rejoint puis dépassé à deux cents mètres de la ligne d'arrivée ?
Et ces incroyables dix dernières minutes des récentes 24 heures du Mans, où tout d'abord le second, incapable de rattraper le premier, est rappelé au stand pour un changement de pneus en vue d'assurer tranquillement la deuxième place ; quelques minutes avant que ledit premier, qui croyait course gagnée, s'immobilise au bord du circuit et regarde le drapeau à damiers s'abaisser devant son rival ?

J'aime bien aussi le « Café des Sports », sur Internet, où les entraîneurs sur clavier énoncent leurs vérités, leurs conseils tactiques, dénoncent, encensent, conspuent tout en s'injuriant les uns les autres.

Il est surtout intéressant de comparer ce que nous disons des nôtres avec ce que les autres disent des leurs ; comparaison qui illustre à merveille le sage dicton : « nul n'est prophète en son pays ».
Quand nous gagnons, c'est parce que l'adversaire était faible. Nous recevrons d'ailleurs notre branlée bien méritée des œuvres du premier adversaire sérieux que nous rencontrerons. Alors, pas la peine de s'imaginer qu'on est les meilleurs et qu'on va tout gagner les doigts dans le nez ; pas la peine d'attraper le melon après un match gagné in extremis face à une équipe de culs-de-jatte...
À l'inverse, lorsque nous perdons, c'est parce que nous sommes mauvais, comme on nous l'avait bien dit. Et sans les largesses de l'arbitre, le talent du gardien de but, un poteau salvateur ou la flexibilité de la queue de la vache au moment d'entrer dans l'étable, nous aurions été aussi ridicules dans les chiffres que dans la manière.

Regardez les autres équipes : ça, c'est du talent ! Ils n'ont pas, comme nous, hérité d'un tirage au sort favorable voire carrément arrangé. D'ailleurs, ils se réjouissent de nous rencontrer au prochain tour, car il vaut mieux nous rencontrer, nous, que certains cadors bien plus talentueux, travailleurs et mieux entraînés.

Bon, moi, je parle de l'équipe belge de football. De ce qu'on en dit chez nous. De sa faiblesse maladive quand il s'agit de rencontrer une équipe convenable.

Je ne parle pas des autres équipes, mais j'ai pu lire un peu ce qu'on raconte en France. Et puis en Angleterre, aussi. Et vous voulez que je vous dise ? À en croire les intervenants sur leurs forums, ils ont aussi des joueurs qui manquent de talent, qui ne mouillent pas le maillot et qui ont du bol de rencontrer des équipes faibles. Faudrait pas qu'ils attrapent le melon !

Non, vraiment, on n'est pas prophète chez soi. Juste oiseau de mauvais augure.

2 commentaires:

  1. Bel enchaînement ! des zombies mangeurs de MGM vers le foot, c'est rigolo !
    Ça me fait penser que je n'ai encore jamais vu de film de zombies où les créatures seraient des footballers ou des supporters de foot. Mais c'est vrai, c'est ce que tu dis, ça serait pas drôle, on serait trop proche de la réalité...

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    1. Y a quand même un film pas mal dans le genre : "À mort, l'arbitre !" de J-P Mocky.

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