samedi 7 septembre 2013

Correction de manuscrit : le correcticiel (3)

Dans le précédent article, nous avons vu comment le correcteur orthographique intégré dans le logiciel MS Word (version récente !) se débrouillait avec une petite bafouille riche en bévues : passablement bien, mais en ne pouvant tout rectifier. Il proposait de bonnes solutions aux fautes détectées, mais en laissait passer d'autres sans rien signaler. En cause : une ponctuation très approximative qui empêche le correcticiel de bien comprendre ce que l'auteur du texte a voulu écrire.

Cette fois, nous allons voir comment un logiciel de correction plus spécialisé aborde ce même petit bout de texte (une intervention recopiée d'un forum).

Ici, j'ai utilisé Antidote, mais rappelons qu'il en existe d'autres, aussi connus et performants, comme Cordial et ProLexis. Leur interface est différente, mais ils fonctionnent en gros de la même manière. Ce sont des outils très puissants, qui s'adressent principalement aux personnes qui maîtrisent déjà très bien le français. Contrairement aux correcticiels intégrés dans les traitements de texte, ceux-là possèdent des dictionnaires multiples (synonymes, co-occurrences, éthymologiques...), un guide grammatical très détaillé ainsi que des fonctions d'analyse syntaxique.

Antidote possède sa propre fenêtre de correction, qui s'ouvre dès qu'on lance le correcteur depuis son traitement de texte (en cliquant sur une petite icône qui s'ajoute dans la barre de menus lors de l'installation du correcticiel). L'utilisateur agit directement dans cette fenêtre, mais peut aussi intervenir en basculant dans celle du traitement de texte. Les modifications qu'il apporte d'un côté comme de l'autre sont prises en compte par le correcticiel.
Voici la fenêtre ouverte par Antidote HD.



Antidote emploie plusieurs niveaux d'alerte, marqués par l'importance et la teinte des traits de soulignement. À gauche de la fenêtre apparaît une liste de "prismes" (nous y reviendrons dans un prochain article), tandis que sur la droite sont listées les détections, flanquées dans certains cas d'un chiffre indiquant le nombre d'occurrences de l'erreur, et les corrections envisagées. Outre les fautes détectées et corrections proposées, Antidote signale par des traits ondulés jaunes les "ruptures" dans l'analyse des phrases : c'est sa manière d'indiquer qu'il ne comprend pas très bien ce que l'auteur de la phrase a voulu exprimer. Soit la phrase est correcte mais très complexe ou, plus fréquemment, sa construction souffre d'ambiguïtés ou d'erreurs de ponctuation.

En passant le pointeur sur les détections apparaît une première brève explication (identique à celle se trouvant dans la colonne de droite).
"Enter" accepte la modification, qui sera apportée plusieurs fois dans le texte (le chiffre indique le nombre de corrections de cette même erreur). Cette correction "en bloc" est très pratique, mais elle peut être désactivée via une option dans le menu de configuration. C'est aussi un des avantages de ces correcticiels spécialisés : ils peuvent être configurés de différentes façons, tant vis-à-vis de l'utilisateur que du type de texte abordé. Les réglages "par défaut" sont toutefois pertinents. Il y a peu de choses à modifier pour obtenir un logiciel réglé "à sa main".














  Un clic supplémentaire sur la mini-fenêtre qui vient d'apparaître permet d'afficher davantage d'explications :
 













Et si cela ne suffit pas encore, ce bref message d'explication est accompagné du petit dessin figurant un livre à la couverture orange : c'est le guide grammatical, qu'il est possible d'ouvrir directement sur la règle se rapportant à l'erreur détectée.














Le guide grammatical peut aussi être appelé à tout moment en cliquant, en haut à droite de la fenêtre principale d'Antidote, sur le dessin figurant le livre orange. Juste à côté, le livre vert donne accès aux différents dictionnaires (définitions, synonymes, co-occurrences, historique, citations, analogies...) fournis avec le logiciel.

Nous pouvons accepter ou refuser les corrections proposées, mais aussi intervenir manuellement dans la fenêtre du correcticiel, par exemple si nous préférons utiliser un autre mot ou une autre tournure de phrase.
Cela fait, Antidote passe à la détection suivante.




























Le correcteur signale, en sus des traits ondulés jaunes, que l'analyse est partielle. La mini-fenêtre pop-up qui l'indique est évidemment cliquable, si des explications semblent bienvenues :


















Le guide grammatical qui a été ouvert dans le cas présent est celui relatif aux problèmes de syntaxe.
Laissons Antidote poursuivre son travail de correction :










Nous remarquons que le logiciel de correction spécialisé ne propose pas la bonne correction pour "protèger", contrairement à MS Word qui s'en était mieux sorti à cet endroit du texte. Puisque le logiciel ne donne pas la réponse correcte, nous ne modifions pas et passons à la suite...

 

 Les corrections proposées sont pertinentes et toujours assorties d'explications brèves ou, si on le souhaite, plus détaillées.
Poursuivons...



Les plus attentifs auront remarqué qu'Antidote corrige l'accent sur le "a" dans "qui à publiée", mais pas le mauvais accord de participe passé "publiée". Il passe ensuite à la rectification de l'écriture de la date "02 mai" en "2 mai" et, celle-ci faite... revient sur la faute précédente :












Il propose alors l'accord correct "publié" au lieu de "publiée", mais donne comme justificatif l'absence de complément d'objet direct alors qu'il y a bel et bien un COD, mais placé derrière (et bloqué par une virgule intempestive, raison pour laquelle il n'est pas détecté).
Remarquons au passage une des caractéristiques du correcteur spécialisé : il revient en arrière. Dès qu'un mot, un signe est modifié au sein d'une phrase, toute la phrase est à nouveau analysée, en amont comme en aval de l'endroit où est arrivé le logiciel dans sa correction. Nous avons vu dans l'article précédent que MS Word, lui, continue l'analyse sans plus tenir compte de ce qu'il a déjà examiné.
Voici la dernière détection marquée par Antidote. Les fautes corrigées par le logiciel sont soulignées en vert, les autres marques colorées qui n'ont pas été prises en compte sont à présent grisées.
Une seconde analyse du texte ne donnera plus rien de neuf. "Protèger" sera toujours signalé fautif, mais sans proposer la correction adéquate, et les signes jaunes ondulés indiquant l'analyse partielle seront rétablis.

 Voici donc la version finale du bout de texte (affichée dans Open Office Writer), après correction par Antidote :















Comme je l'avais fait pour MS Word, j'ai surligné en jaune à peu près tout ce qui reste fautif ou douteux. À titre de comparaison, voici à nouveau le résultat après passage du correcteur orthographique intégré à MS Word :














Vous constaterez qu'Antidote ne fait pas mieux que MS Word. Les deux logiciels "oublient" des fautes ; la principale différence étant que, le texte analysé, MS Word indique que la correction est terminée et ne signale plus rien du tout, alors qu'Antidote persiste à signaler qu'il reste des problèmes (analyse partielle) mais ne peut les rectifier lui-même. La seconde différence est que le logiciel correcteur spécialisé fournit d'abondantes explications, utiles à qui souhaite s'instruire.

À la lecture de tout ce qui précède, vous en arriverez peut-être à la conclusion suivante : dépenser cent euros pour un logiciel de correction spécialisé, ça ne sert à rien.
Et vous auriez raison... à quelques nuances près.

La raison principale pour laquelle il reste des fautes... est qu'il y en avait trop au départ ! La ponctuation de ces quelques phrases est désastreuse et rend l'analyse trop complexe pour les correcticiels. Si nous comprenons ce que l'auteur de la bafouille a voulu dire, c'est parce que nous avons de l'imagination alors que notre ordinateur n'en a pas.

La conclusion réelle serait plutôt celle-ci : si vous ne maîtrisez pas les règles de base de la ponctuation, un correcteur orthographique ne vous sera guère utile.

Un correcticiel est là pour nous assister, pas pour écrire à notre place. Les règles de ponctuation, cela s'apprend. Il est indispensable de connaître les virgules interdites (entre sujet et verbe ou entre verbe et complément lorsqu'il n'y a ni énumération, ni proposition incise, par exemple) et de s'astreindre à se relire à voix haute, ce qui permet de mieux sentir les "respirations" dans le texte. L'importance de la pause marquée indique celle de la ponctuation à envisager : légère (virgule), intermédiaire (point-virgule, deux points) ou lourde (point, point d'exclamation ou d'interrogation, points de suspension).

Dans le prochain article, je vous présenterai les avantages d'un correcticiel spécialisé, qui fait bien plus que vous aider à corriger vos textes.

dimanche 1 septembre 2013

Correction de manuscrit : le correcticiel (2)

Dans l'article précédent, je vous avais brièvement présenté quelques options utiles lorsque vient le moment de se lancer dans la correction d'un texte que nous venons d'écrire : le français étant une langue grammaticalement très complexe, un peu d'aide est généralement souhaitable. Mais plutôt que de compter sur la bonne volonté d'autrui, il est plus utile, dans un premier temps, d'utiliser d'abord l'outil qui se trouve immédiatement à notre disposition : le logiciel de correction intégré à notre traitement de texte, ou correcticiel comme disent nos amis du Québec.

Celui qui est intégré dans Open Office ne vaut pas tripette, comme tout ce qui est gratuit en la matière, il est bon de le signaler ; mais c'est toujours mieux que rien. Si vous utilisez une vieille version de Microsoft Office, ce n'est guère mieux, mais les dernières éditions de MS Word offrent un progrès évident, comme nous allons le voir ci-après.

Pour l'exemple, j'ai repris le message que j'avais trouvé quelque part sur un forum et recollé dans la première partie de cet article sur les correcticiels. Le voici à nouveau, tel que je l'avais copié :

« Bonjour.Ce qui est super,c'est que jusqu'à aujourd'hui,je pensais,que pour protèger mes écrits.Et bien,le copyright valait une fortune..Et bien,gràce à la personne,qui à publiée,son commentaire en date du 02 mai 2008.Je puis enfin avoir et ,mais surtout savoir le cout exact,de la protection qui nous aies due....A nous autres écrivains inconnus... »

Cette bafouille ne présente guère d'intérêt en elle-même, mais je l'ai reprise afin de montrer d'une part le fonctionnement de deux correcticiels payants (celui intégré dans MS Word n'est pas gratuit, puisqu'on l'acquiert en achetant le traitement de texte ou la suite MS Office), et d'autre part le peu d'utilité d'acquérir un correcticiel supplémentaire plus puissant, comme Antidote, Cordial ou ProLexis, lorsqu'on ne maîtrise pas les bases du français écrit (il en va bien sûr tout autrement dans le cas contraire). 

Voici comment se présente le bout de texte pris en exemple, recollé dans MS Word, version Office 2010 :

(Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir)

Par défaut, à moins d'avoir désactivé complètement les options de correction dans le traitement de texte, Word souligne en rouge les erreurs qu'il détecte. Deux méthodes existent pour les corriger.
La première, plus pratique lorsqu'on désire rectifier immédiatement après la frappe, consiste à placer le pointeur sur le mot souligné et cliquer ensuite avec le bouton droit de la souris, ce qui fait apparaître une ou plusieurs propositions de modification.



Un clic gauche sur celle qui semble opportune apporte la rectification dans le texte.
La seconde méthode, plus complète, est à appliquer de préférence lorsqu'on a terminé la rédaction du texte. Il suffit de placer le curseur au début de la partie à vérifier et de lancer le correcteur, via l'onglet "révision".


 Puis cliquer en haut à gauche sur "Grammaire et orthographe", ce qui lance le correcteur. Une fenêtre s'ouvre, en superposition, proposant une modification de la première erreur détectée.


Plusieurs options sont possibles, tant au niveau de la correction envisagée (souvent plusieurs choix) que de la décision de l'appliquer ou non. Il est préférable de vérifier chaque détection individuellement et d'opérer le choix le plus pertinent plutôt que de cliquer sur "correction automatique", qui laisse le correcteur agir à sa guise, ce qui n'est ni la méthode la plus efficace, ni la plus instructive.
"Modifier" ou "ignorer" fait passer le correcteur à la détection suivante ; tandis que "remplacer tout" ou "ignorer tout" modifieront ou non toutes les occurrences identiques (intéressant dans le cas d'un mot utilisé plusieurs fois et mal orthographié ou, par exemple, d'un nom propre inconnu du dictionnaire intégré - il est possible également de l'ajouter au dictionnaire, auquel cas il ne sera plus détecté).







 Il est à noter que les corrections proposées par MS Word sont généralement pertinentes, pour ce petit bout de texte, et que la première option proposée est souvent la bonne.


Parfois, le correcticiel intégré propose une explication, comme dans l'exemple ci-dessus. En cliquant sur le bouton adéquat, voici ce qui apparaît :


 Lorsqu'il arrive au bout, le correcteur propose le choix ci-dessous. Il le fait parce qu'il est possible de lancer une correction à partir d'un point précis de texte, auquel cas il vérifie à partir de cet endroit et jusque la fin, ou de sélectionner (mise en surbrillance) une partie seulement du document.

En cliquant sur "oui", la vérification reprend. Avec MS Word, il est souvent pertinent de soumettre une seconde fois le texte au correcteur d'orthographe, car il détecte au second passage des particularités qui lui ont échappé lors du premier. La cause en est qu'il ne revient pas en arrière, même lorsqu'une modification opérée a modifié le sens d'une phrase et permettrait le repérage d'une faute située plus avant dans le texte.

Dans notre exemple, un second passage semble payant...


... puisqu'il a permis de rectifier deux bévues non décelées la première fois.
MS Word indique ensuite que la vérification est terminée.

Relancer le correcteur n'apportera plus rien. Il reste évidemment bon nombre d'erreurs : la plupart sont dues au fait que l'auteur du message que nous venons de vérifier semble ignorer les règles élémentaires de ponctuation, ce qui se révèle souvent catastrophique quand on utilise un correcticiel, quel qu'il soit.

Voici donc ce qui reste à corriger, sans tenir compte de formulations douteuses et de mots à supprimer. Il faudrait moins de virgules, moins de points, supprimer au minimum un des deux "et bien" et remplacer l'autre par la graphie correcte "eh bien", soit suivie d'un point d'exclamation, soit suivie d'une virgule dans une phrase exclamative... En réalité, il faudrait récrire toute cette intervention, et ce n'est pas le rôle d'un correcticiel, même performant.

Dans la suite de cet article, nous verrons comment fonctionne un correcticiel spécialisé.

mardi 27 août 2013

Correction de manuscrit : le correcticiel (1)

Au hasard de mes promenades sur la toile et de la lecture de quelques messages sur l'un ou l'autre blog consacré à l'écriture, aux auteurs amateurs et au monde obscur de l'édition, j'ai un jour pu prendre connaissance de l'intervention suivante :

« Bonjour.Ce qui est super,c'est que jusqu'à aujourd'hui,je pensais,que pour protèger mes écrits.Et bien,le copyright valait une fortune..Et bien,gràce à la personne,qui à publiée,son commentaire en date du 02 mai 2008.Je puis enfin avoir et ,mais surtout savoir le cout exact,de la protection qui nous aies due....A nous autres écrivains inconnus... »

Comme ce n'est pas bien de se moquer d'autrui, surtout régulièrement, je vais m'abstenir de tout sarcasme concernant ces quelques lignes que j'ai copiées et recollées telles que je les ai trouvées.

Qu'une personne ait de l'imagination et aime raconter des histoires en les écrivant, qu'elle ait des rêves et des souhaits, qu'elle envisage un avenir d'auteur de romans... je n'y vois rien de mal. Au contraire : quand on est motivé, inutile de se priver de son plaisir, d'autant que le passe-temps n'a rien de malsain. Tout au plus une accoutumance qui, parfois, incite à rester chez soi au lieu de vivre au grand air, de pratiquer le sport ou de rencontrer des gens.

Le problème est que, lorsqu'on écrit et qu'on publie quelque part – blog, forum, fichier téléchargeable ou impression sur papier – le fruit de nos cogitations, c'est dans le but que d'autres personnes puissent en prendre connaissance et, éventuellement, réagir.

Je ne pense pas que tous les auteurs se prennent au sérieux et souhaitent être pris au sérieux ; je ne pense pas non plus que tous considèrent que leur hobby, voire leur passion, est quelque chose de très sérieux. Par contre, beaucoup sont prêts à saisir la chance lorsqu'elle passe à leur portée ; et cette chance s'appelle « contrat d'édition à compte d'éditeur ». Un vrai contrat. J'ai déjà abordé le sujet dans cet article, par exemple.

Et même si l'auteur ne cherche pas de contrat, s'il ne cherche pas la gloire et la fortune, s'il ne souhaite pas être pris au sérieux... la moindre des courtoisies de sa part, dès qu'il donne à lire ce qu'il a écrit, est de respecter le lecteur en lui présentant un texte bien rédigé, correctement orthographié et mis en page.

Bien sûr, en tant qu'auteur, vous pouvez vous soucier de la grammaire comme un poisson d'une pomme, mais si vous êtes au moins un tout petit peu inquiet de la qualité rédactionnelle de ce que vous écrivez, tant au niveau du contenu que de la présentation et de l'orthographe, c'est déjà de votre part une marque de respect envers le lecteur.

Est-il vraiment utile de rappeler que lorsqu'on écrit, il faut le faire correctement ? Si vos potes sur les réseaux sociaux s'accommodent peut-être d'une orthographe approximative, il en ira tout autrement pour l'amateur de lecture ou l'éditeur auquel vous présenterez votre manuscrit. Les textes mal torchés filent à la poubelle. C'est un des tout premiers critères de sélection. Et ne croyez pas que l'auto-édition ou l'édition numérique changeront quoi que ce soit à l'affaire : mauvaise orthographe équivaut à mauvais roman. Et même si vous ne publiez qu'en épisodes sur votre blog, vous ne serez « pris au sérieux » que si vous respectez votre lectorat. Je mets les guillemets autour de « pris au sérieux », parce que ça ne veut pas nécessairement dire, je le rappelle, que vous êtes sérieux comme un pape ou que vous vous imaginez futur génie de la littérature, mais simplement que vous avez à cœur de faire les choses convenablement. Un bon travail est d'autant plus appréciable qu'il est réalisé avec soin mais sans prétention.

Une recherche sur la toile vous conduira vers divers sites qui vous délivreront astuces et conseils quant à la présentation et la correction de votre prose, mais nombre de ces espaces ont un caractère commercial et vous y apprendrez, si vous ne le savez pas déjà, que s'offrir les services d'un correcteur professionnel n'est jamais très bon marché. Relectures et corrections prennent du temps, comme vous l'aurez sûrement noté si vous prenez souvent la peine de relire et corriger votre propre production ; et le temps, c'est de l'argent.

Vous pouvez bien sûr faire le travail vous-même, en gardant à l'esprit quelques bonnes bases que vous trouverez en suivant, par exemple, les quelques liens ci-après :


Il est souvent plus malaisé de repérer nos propres erreurs que de les corriger ! Nous en laissons toujours passer, même si notre orthographe est excellente, parce que nous ne savons pas tout, parce que nous pouvons être distraits et, surtout, parce que nous connaissons trop bien ce que nous avons créé. Nous avons donc tendance à lire ce que nous croyons avoir écrit, sans vraiment voir ce que nous avons réellement écrit.

Nous avons besoin d'un œil neuf. Un ami ou un membre de la famille doué pour la grammaire et qui a du temps à nous offrir, beaucoup de temps, ce n'est pas nécessairement facile à trouver.

Voilà pourquoi quelques « trucs » sont souvent répétés qui aident à changer le regard qu'on porte sur notre prose : imprimer le manuscrit et le relire à voix haute, changer de police de caractères, utiliser le correcteur orthographique du traitement de texte, demander à un proche de le lire...

Collaborer avec un autre auteur peut s'avérer amusant et instructif. Nul besoin de l'avoir rencontré ni même de le connaître autrement que par le truchement de ce qu'il écrit : il suffit d'échanger les manuscrits et chacun donne son avis. Il ne s'agit pas de dire que le roman est « bien » ou « pas bien », mais d'attirer l'attention sur des bizarreries, des fautes passées inaperçues, des régionalismes (la francophonie est vaste – si l'auteur n'habite pas votre région, c'est un avantage non négligeable), des choses trop difficiles à comprendre...

Le bémol du système est qu'il demande du temps, une fois encore. Il faut pouvoir tenir le rythme, ne pas traîner de longues semaines sans donner la moindre indication...

Il existe sur le marché des logiciels spécialisés dans l'analyse et la correction des textes. On les appelle parfois des « correcticiels ». Ils sont plus performants et offrent davantage de fonctionnalités que le correcteur intégré à nos traitements de texte, mais ils ne sont pas bon marché. Et ceux qui sont bon marché ne valent pas grand-chose.

La langue française est compliquée, sa grammaire truffée de pièges vicieux et son vocabulaire orné de subtilités exigeant de garder constamment le dictionnaire à portée de main. Les gens qui conçoivent les correcticiels abattent un travail colossal, il n'est que juste de les rétribuer à hauteur des efforts consentis.

Pour un bon logiciel de correction, tablez sur une dépense minimale d'une centaine d'euros. Ce n'est pas rien, certes, mais n'oubliez pas que cet outil sera disponible dès que vous le souhaiterez, qu'il vérifiera et revérifiera votre manuscrit autant de fois que vous le voudrez, imperturbablement. Il verra des choses qui vous échappent mais, d'un autre côté, il laissera passer quelques énormités. Ce n'est pas la panacée, mais lorsqu'on a apprivoisé la « bête », on apprend vite à en tirer le meilleur. C'est un travail en collaboration avec un partenaire qui ne rouspète pas et n'est pas chiche de son temps.

Les correcticiels les plus connus sont Antidote, Cordial et ProLexis. Ils sont tous très bons et offrent le même genre de fonctionnalités (correcteur, dictionnaires, analyse de style...), avec chacun leur ergonomie propre. Préférer l'un ou l'autre est affaire de goût ou d'habitude.

Si vous êtes nul en orthographe, si vous ne pouvez pas écrire deux lignes sans offenser la grammaire, inutile de dépenser une centaine d'euros dans un tel logiciel. Non seulement il ne corrigera pas toutes vos fautes, même les plus énormes, mais il arrivera même de temps à autre à en ajouter ! Ce n'est pas une faiblesse, c'est le mode de fonctionnement du correcticiel qui induit ces approximations. Pour déceler les fautes et les corriger, il faut d'abord qu'il comprenne ce que vous avez écrit : quand les phrases sont bancales, mal ponctuées, mal construites, qu'il y a trop d'erreurs... le logiciel comprend ce qu'il peut ou vous indique carrément qu'il ne comprend pas.

Si vous commettez beaucoup de bévues, contentez-vous dans un premier temps du correcteur intégré à votre traitement de texte et essayez de vous améliorer. Lisez beaucoup de bons livres : à force de voir des choses bien écrites, on finit par progresser (ou alors, mieux vaut renoncer).

À l'inverse, et même si ça semble paradoxal, plus votre orthographe est bonne, plus ces logiciels sont utiles. Ils deviennent même indispensables, une fois qu'on y a goûté, car ils font gagner du temps et jettent un regard froid et implacable sur notre prose.

Dans l'article suivant, j'expliquerai, dans les grandes lignes, comment utiliser un correcticiel et quels sont ses meilleurs atouts.