Au hasard de mes promenades sur la
toile et de la lecture de quelques messages sur l'un ou l'autre blog
consacré à l'écriture, aux auteurs amateurs et au monde obscur de
l'édition, j'ai un jour pu prendre connaissance de l'intervention
suivante :
« Bonjour.Ce qui est
super,c'est que jusqu'à aujourd'hui,je pensais,que pour protèger
mes écrits.Et bien,le copyright valait une fortune..Et bien,gràce à
la personne,qui à publiée,son commentaire en date du 02 mai 2008.Je
puis enfin avoir et ,mais surtout savoir le cout exact,de la
protection qui nous aies due....A nous autres écrivains
inconnus... »
Comme ce n'est pas bien de se moquer
d'autrui, surtout régulièrement, je vais m'abstenir de tout
sarcasme concernant ces quelques lignes que j'ai copiées et
recollées telles que je les ai trouvées.
Qu'une personne ait de l'imagination et
aime raconter des histoires en les écrivant, qu'elle ait des rêves
et des souhaits, qu'elle envisage un avenir d'auteur de romans... je
n'y vois rien de mal. Au contraire : quand on est motivé,
inutile de se priver de son plaisir, d'autant que le passe-temps n'a
rien de malsain. Tout au plus une accoutumance qui, parfois, incite à
rester chez soi au lieu de vivre au grand air, de pratiquer le sport
ou de rencontrer des gens.
Le problème est que, lorsqu'on écrit
et qu'on publie quelque part – blog, forum, fichier téléchargeable
ou impression sur papier – le fruit de nos cogitations, c'est dans
le but que d'autres personnes puissent en prendre connaissance et,
éventuellement, réagir.
Je ne pense pas que tous les auteurs se
prennent au sérieux et souhaitent être pris au sérieux ; je
ne pense pas non plus que tous considèrent que leur hobby, voire
leur passion, est quelque chose de très sérieux. Par contre,
beaucoup sont prêts à saisir la chance lorsqu'elle passe à leur
portée ; et cette chance s'appelle « contrat d'édition à
compte d'éditeur ». Un vrai contrat. J'ai déjà abordé le
sujet dans cet article, par exemple.
Et même si l'auteur ne cherche pas de
contrat, s'il ne cherche pas la gloire et la fortune, s'il ne
souhaite pas être pris au sérieux... la moindre des courtoisies de
sa part, dès qu'il donne à lire ce qu'il a écrit, est de respecter
le lecteur en lui présentant un texte bien rédigé, correctement
orthographié et mis en page.
Bien sûr, en tant qu'auteur, vous
pouvez vous soucier de la grammaire comme un poisson d'une pomme,
mais si vous êtes au moins un tout petit peu inquiet de la qualité
rédactionnelle de ce que vous écrivez, tant au niveau du contenu
que de la présentation et de l'orthographe, c'est déjà de votre
part une marque de respect envers le lecteur.
Est-il vraiment utile de rappeler que
lorsqu'on écrit, il faut le faire correctement ? Si vos potes
sur les réseaux sociaux s'accommodent peut-être d'une orthographe
approximative, il en ira tout autrement pour l'amateur de lecture ou
l'éditeur auquel vous présenterez votre manuscrit. Les textes mal
torchés filent à la poubelle. C'est un des tout premiers critères
de sélection. Et ne croyez pas que l'auto-édition ou l'édition
numérique changeront quoi que ce soit à l'affaire : mauvaise
orthographe équivaut à mauvais roman. Et même si vous ne publiez
qu'en épisodes sur votre blog, vous ne serez « pris au
sérieux » que si vous respectez votre lectorat. Je mets les
guillemets autour de « pris au sérieux », parce que ça
ne veut pas nécessairement dire, je le rappelle, que vous êtes
sérieux comme un pape ou que vous vous imaginez futur génie de la
littérature, mais simplement que vous avez à cœur de faire les
choses convenablement. Un bon travail est d'autant plus appréciable
qu'il est réalisé avec soin mais sans prétention.
Une recherche sur la toile vous
conduira vers divers sites qui vous délivreront astuces et conseils
quant à la présentation et la correction de votre prose, mais
nombre de ces espaces ont un caractère commercial et vous y
apprendrez, si vous ne le savez pas déjà, que s'offrir les services
d'un correcteur professionnel n'est jamais très bon marché.
Relectures et corrections prennent du temps, comme vous l'aurez
sûrement noté si vous prenez souvent la peine de relire et corriger
votre propre production ; et le temps, c'est de l'argent.
Vous pouvez bien sûr faire le travail
vous-même, en gardant à l'esprit quelques bonnes bases que vous
trouverez en suivant, par exemple, les quelques liens ci-après :
Il est souvent plus malaisé de repérer
nos propres erreurs que de les corriger ! Nous en laissons
toujours passer, même si notre orthographe est excellente, parce que
nous ne savons pas tout, parce que nous pouvons être distraits et,
surtout, parce que nous connaissons trop bien ce que nous avons créé.
Nous avons donc tendance à lire ce que nous croyons avoir écrit,
sans vraiment voir ce que nous avons réellement écrit.
Nous avons besoin d'un œil neuf. Un
ami ou un membre de la famille doué pour la grammaire et qui a du
temps à nous offrir, beaucoup de temps, ce n'est pas nécessairement
facile à trouver.
Voilà pourquoi quelques « trucs »
sont souvent répétés qui aident à changer le regard qu'on porte
sur notre prose : imprimer le manuscrit et le relire à voix
haute, changer de police de caractères, utiliser le correcteur
orthographique du traitement de texte, demander à un proche de le
lire...
Collaborer avec un autre auteur peut
s'avérer amusant et instructif. Nul besoin de l'avoir rencontré ni
même de le connaître autrement que par le truchement de ce qu'il
écrit : il suffit d'échanger les manuscrits et chacun donne
son avis. Il ne s'agit pas de dire que le roman est « bien »
ou « pas bien », mais d'attirer l'attention sur des
bizarreries, des fautes passées inaperçues, des régionalismes (la
francophonie est vaste – si l'auteur n'habite pas votre région,
c'est un avantage non négligeable), des choses trop difficiles à
comprendre...
Le bémol du système est qu'il demande
du temps, une fois encore. Il faut pouvoir tenir le rythme, ne pas
traîner de longues semaines sans donner la moindre indication...
Il existe sur le marché des logiciels
spécialisés dans l'analyse et la correction des textes. On les
appelle parfois des « correcticiels ». Ils sont plus
performants et offrent davantage de fonctionnalités que le
correcteur intégré à nos traitements de texte, mais ils ne sont
pas bon marché. Et ceux qui sont bon marché ne valent pas
grand-chose.
La langue française est compliquée,
sa grammaire truffée de pièges vicieux et son vocabulaire orné de
subtilités exigeant de garder constamment le dictionnaire à portée
de main. Les gens qui conçoivent les correcticiels abattent un
travail colossal, il n'est que juste de les rétribuer à hauteur des
efforts consentis.
Pour un bon logiciel de correction,
tablez sur une dépense minimale d'une centaine d'euros. Ce n'est pas
rien, certes, mais n'oubliez pas que cet outil sera disponible dès
que vous le souhaiterez, qu'il vérifiera et revérifiera votre
manuscrit autant de fois que vous le voudrez, imperturbablement. Il
verra des choses qui vous échappent mais, d'un autre côté, il
laissera passer quelques énormités. Ce n'est pas la panacée, mais
lorsqu'on a apprivoisé la « bête », on apprend vite à
en tirer le meilleur. C'est un travail en collaboration avec un
partenaire qui ne rouspète pas et n'est pas chiche de son temps.
Les correcticiels les plus connus sont
Antidote, Cordial et ProLexis. Ils sont tous
très bons et offrent le même genre de fonctionnalités (correcteur,
dictionnaires, analyse de style...), avec chacun leur ergonomie
propre. Préférer l'un ou l'autre est affaire de goût ou
d'habitude.
Si vous êtes nul en orthographe, si
vous ne pouvez pas écrire deux lignes sans offenser la grammaire,
inutile de dépenser une centaine d'euros dans un tel logiciel. Non
seulement il ne corrigera pas toutes vos fautes, même les plus
énormes, mais il arrivera même de temps à autre à en ajouter !
Ce n'est pas une faiblesse, c'est le mode de fonctionnement du
correcticiel qui induit ces approximations. Pour déceler les fautes
et les corriger, il faut d'abord qu'il comprenne ce que vous avez
écrit : quand les phrases sont bancales, mal ponctuées, mal
construites, qu'il y a trop d'erreurs... le logiciel comprend ce
qu'il peut ou vous indique carrément qu'il ne comprend pas.
Si vous commettez beaucoup de bévues,
contentez-vous dans un premier temps du correcteur intégré à votre
traitement de texte et essayez de vous améliorer. Lisez beaucoup de
bons livres : à force de voir des choses bien écrites, on
finit par progresser (ou alors, mieux vaut renoncer).
À l'inverse, et même si ça semble
paradoxal, plus votre orthographe est bonne, plus ces logiciels sont
utiles. Ils deviennent même indispensables, une fois qu'on y a
goûté, car ils font gagner du temps et jettent un regard froid et
implacable sur notre prose.
Dans l'article suivant,
j'expliquerai, dans les grandes lignes, comment utiliser un
correcticiel et quels sont ses meilleurs atouts.
ah, que voilà un article intéressant et intelligent! Et sans fautes en plus! Utilises-tu un correcticiels?
RépondreSupprimermerci à toi
Quand on y a goûté, difficile de s'en passer ! Alors, oui, je l'utilise, mon correcticiel.
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