Moi, ça m'épate. Ça me sidère. Je
trouve qu'il faudrait ériger une statue à Berlu, cet impérissable
génie qui égaie les périodes les plus mornes de la politique
européenne et même – n'ayons pas peur des mots –
mondiale !
Outre d'avoir œuvré avec tant
d'assiduité et pendant de si longues années au bonheur de tout un
peuple et à la bonne santé financière d'un État qui lui en est
toujours infiniment reconnaissant, Berlu a contribué plus d'une fois
à amuser la galerie, à nous divertir, à nous faire oublier ces
longues périodes de crise dont le monde de la finance semble détenir
le secret.
Et voilà que de sinistres personnages,
des magistrats en quête de célébrité, des agités du bocal à
soupçons, des réfractaires au sybaritisme, des grands prêtres de
l'ingratitude, des ayatollahs de l'article de loi viennent nous
gâcher l'ambiance avec leurs intimes convictions, leurs preuves à
la noix, leurs témoins à charge, leurs amendes et leurs
condamnations !
Je croyais que ça ne se faisait pas,
des histoires comme ça. Eh bien, si ! Ça se fait, en dépit du
scandale que ça soulève, du tollé généralisé, des cris de
révolte, des hurlements d'effroi et des silences stupéfaits.
Alors, Berlu, grand homme, a trouvé la
seule solution pour mettre en échec les empêcheurs de partouzer en
rond et autres inspecteurs de la dérive financière : il
retient sa respiration et celle de ses potes jusqu'à ce qu'il arrive
quelque chose au gouvernement. Voilà.
Et après, on retourne voter et on met
en place un nouveau gouvernement à Berlu qui va bien réformer cette
justice complètement rétrograde, cacochyme et pourrie jusqu'à la
moelle.
Il était grand temps d'agir ;
Berlu le fait.
Quel grand homme !
Combien de miracles faut-il avoir
accomplis, déjà, pour obtenir la béatification ?
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