Parfois, des gens m'écrivent ou
postent l'un ou l'autre commentaire en réaction aux articles sur le monde de l'édition que je
publie sur ce blog. Certains considèrent que je suis sévère dans
mes jugements.
Je tiens à préciser que je ne porte
pas de jugements. Je n'ai aucune qualification pour ça. Je me borne
à relater des faits, à rapporter mon expérience et à me faire
l'écho de quelques témoignages digne de foi ; et juste après,
j'ajoute mes propres commentaires et je vous fais part de mon
opinion. Ce n'est pas un jugement. C'est juste mon avis que personne
n'est obligé de partager.
Mes articles sur le monde de l'édition
et sur certains éditeurs sont assez bien suivis et ont été l'objet
de nombre d'interventions.
À ceux qui écrivent que je suis
sévère, voire méchant ou trop sarcastique, je répondrai qu'ils
ont peut-être bien raison. J'aime bien me moquer de certaines
pratiques parce qu'elles me semblent douteuses, avis qui n'engage que
moi.
J'ai régulièrement brocardé « Les
Nouveaux Auteurs », dans ces pages, et leur « Comité de
Lecture Citoyen ». Vous connaissez mon avis à leur sujet, mais
je voudrais quand même rappeler certains points :
— Je n'ai jamais écrit que c'était
mauvais, nul, stupide... et qu'il ne fallait surtout pas s'intéresser
à cette maison.
— Je n'ai pas utilisé de mots comme
« arnaque », « escroquerie », « foutaise »,
etc.
— J'ai écrit que je n'aimais pas
certains de leurs procédés, même si, à la base, ça part d'une
bonne idée.
— J'ai écrit qu'il ne fallait pas
signer chez ces gens sans avoir bien lu tous les termes du contrat et
savoir à quoi on s'engage.
— J'ai écrit que cet éditeur
modifie assez souvent ses contrats et ses procédés, ce qu'on peut
mettre sur le compte de la jeunesse de la boîte si on est indulgent
ou sur celui de l'art de nager entre deux eaux si on est plus
méfiant.
— J'ai écrit aussi que leurs
concours permettaient aux lauréats – et seulement aux lauréats –
de bénéficier de quelques mois de visibilité : gros tirage,
bonne distribution, publicité. À ceux-là d'en profiter pour se
faire un nom avant de devoir retourner ramer.
Certains lecteurs lisent parfois ce que
je n'ai pas écrit et m'expriment leur désaccord. Qu'ils ne soient
pas de mon avis, je l'accepte volontiers. Je n'essaie pas de les
convaincre qu'ils ont tort. Chacun se fait sa propre religion avec ce
qu'on lui donne à voir, à lire, à entendre.
J'ai mis en garde contre certains soi-disant éditeurs qui sévissent sur la Toile en promettant monts
et merveilles : référencement Dilicom, Amazon, etc. Là,
clairement, c'est du pipeau. Les éditeurs sérieux ne racolent pas
les auteurs sur Internet ; parce qu'ils en ont déjà par-dessus
la tête avec les manuscrits qu'ils reçoivent sans les avoir
demandés.
Internet et l'édition numérique ont
permis à un tas de petits comiques de se prétendre éditeurs, alors
qu'ils ne sont rien que des illuminés.
Je rappelle que pour savoir si un
éditeur est sérieux, il suffit de visiter quelques librairies
(grandes ou petites, mais bien alimentées) et de s'enquérir des
ouvrages que ledit éditeur publie. Si le libraire ne connaît pas,
ça ne veut pas obligatoirement dire que c'est mauvais, mais
méfiance : ce n'est pas parce qu'une boîte est jeune et pleine
de « promesses d'avenir » qu'elle va y parvenir.
Il y a aussi des gens qui argumentent
en m'écrivant que « Machinchose a quand même été édité à
vingt mille exemplaires, qu'il a été interviewé par telle feuille
de chou et est passé à TéléTruc » et c'est sans doute
vrai ; mais comme en toute chose, l'exception confirme la règle.
Et la règle, en ce domaine, ce n'est pas « vous voyez bien que
ça marche », mais « ça ne marche pas sauf gros coup de
bol ».
Enfin, je préciserai que certains
éditeurs fournissent fièrement des chiffres lorsqu'il est question
de tirages, mais sont beaucoup plus discrets lorsqu'il est question
de ventes.
Et c'est pareil pour les auteurs. J'ai
eu l'occasion d'échanger des messages personnels avec quelques
collègues dont certains sont devenus lauréats de concours. Je les
ai complimentés et leur ai souhaité la meilleure des réussites.
Certains d'entre eux ont un blog où ils racontent la genèse de leur
roman, la remise des prix, les interviews, les séances de
dédicaces... Ils parlent ensuite de la sortie de leur roman, l'année
suivante, en « édition de poche », parfois en se
réjouissant d'avoir pu le retravailler en cours de route... mais
aucun ne m'écrit pour me dire : « Ludovic, tu t'es
trompé, c'est génial, mon bouquin s'est vendu à autant
d'exemplaires... »
Je me dis qu'ils ont fait leur chemin,
qu'ils ont bien d'autres chats à fouetter que de s'intéresser aux
bafouilles d'un scribouillard aigri dans le genre de Ludovic Mir et
que c'est pour ça que je ne reçois plus de leurs nouvelles...
Y a des trucs, quand même, c'est un
peu comme la Sainte Vierge : sans apparition de temps à autre,
on a du mal à y croire.
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