mardi 16 août 2011

Rentrée politique


Salut, Jean-Mi !
Eh ! Dis donc, Joëlle, t’es toute bronzée !
Ah, c’est pas comme toi. T’es allé en vacances dans ta salle de bains ?
Ben non, je suis resté au pays. J’ai fait les festivals de l’été, et tout ça.
Ah oui : les bains de foule… Très peu pour moi pendant les congés.
En fait de bains de foule, c’était le bain tout court. La douche, je veux dire. Au moins, avec mon vélo, j’aurai pas pollué. Tandis que ton avion…
Bah ! Ramené au kilomètre par tête de pipe, ça fait pas tant que ça. Tiens ! Voilà Charlot ! Alors, fiston, on reprend le collier ?
Chez nous, on ne le lâche jamais.
Ah ouais, c’est vrai. Les congés payés, c’est juste pour le prolétariat.
Dis donc, le vert, t’as bouffé quoi pendant tes congés ?
La bouffe, ça allait.
Par contre, il a bu beaucoup d’eau !
C’est vrai ? Eh bien nous, on s’est trouvé une petite auberge, avec un de ces petits beaujolais…
Je croyais que t’avais pas pris de congés.
J’ai pas lâché le collier, mais ça n’empêche pas le changement d’air. Y avait wi-fi et tout ça, pour rester branchés sur l’actu.
Ben moi, aux îles, j’avais pas la tête à ça, mais n’empêche que quand ils ont battu le rappel des troupes, j’ai bien été avertie. Dommage. J’ai dû écourter mon séjour et...
T’tention, voilà le boss. Notre futur premier.
Tu crois ? Oui, peut-être… Hello, Elio.
Salut, la jeunesse ! Alors, on pète la forme ?
On pète ce qu’on veut, hein ! Par exemple, Joëlle, on l’aurait laissé péter sa sieste un peu plus longtemps…
Va t’occuper de ta bicyclette, toi. T’as un pneu pété.
Du calme, à gauche.
Ha ha ha ! Va péter ton beaujolais, toi !
Ce serait pas de refus, mais hélas ! Le boulot nous attend.
Parlez-m’en. Je sors de chez Albert. On va finir par être à tu et à toi, lui et moi.
Albert Frère ?
Albert Deux, tête de nœud ! Je fréquente pas tes copains, moi !
T’énerve pas, Elio. On rigole.
Rigolez tant qu’il en est encore temps. Bientôt, faudra causer avec les Flamands. BHV, et tout ça. Réforme de l’État…
Entre nous, ça pouvait attendre encore un peu. J’ai dû écourter mon séjour et…
Et voilà ! Elle est de mauvais poil, elle va encore dire non.
C’est pas plutôt ton pote Olivier qui va dire non ?
Il n’y a pas de problème avec Olivier.
Eh ben ça reste à prouver.
L’avenir nous le dira, les enfants. J’ai dû programmer des bilatérales pour commencer.
Pffff… Marre des bilatérales !
Ouais. En plus, je comprends pas pourquoi on nous fait rentrer plus tôt. C’est d’un calme.
Et la crise boursière ?
Mais enfin ! C’est un non-sens ! Regardez le peuple. Est-ce qu’il s’affole ? Et il a raison : tout rentre dans l’ordre sans qu’on intervienne. Faisons comme le Belge moyen : laissons les boursicoteurs se bouffer le nez et profitons de la vie. Prenons du bon temps.
Ben justement, question de bon temps… Tenez, ce week-end, je suis passé avec mon vélo près des barrages de l’Eau d’Heure... Y avait personne. Le calme plat.
Tu vas à vélo jusque là-bas ?
Il a dit « avec son vélo », pas « sur son vélo ». Si je ne m’abuse, sa bagnole a des barres de toit.
On va pas se chamailler pour ça, les enfants.
Mais on rigole, quoi !
Oui, profitez-en. Parce qu’avec les Flamands…
Tu vas de nouveau te mettre à table avec Wouter ?
Faudra bien.
Il sait se tenir ?
Tant qu’il n’a pas de voisin, il s’occupe de sa propre assiette, oui.
Et on va faire quoi, avec lui ?
Ben, comme avant les congés : gagner du temps. C'est notre meilleur allié, Wouter. S'il bouge, il est mort.
Ah. Alors, Yves peut rempiler ?
Pas de problème.
Génial ! Moi, je le trouve très bien, comme démissionnaire. Et vous ?
Extra.
Sensas’ !
Ne nous emballons pas. Faudra tenir le coup comme ça jusqu’en 2014.
On peut y arriver, tu crois ?
Sans avoir l’air con, ça va être difficile.
Mais… on n’a pas déjà l’air con, là ?
Heu… Un peu, oui.
On reprendrait pas des vacances ? Un peu de soleil ?
Un peu de beaujolais ?
Et un peu de vélo, peut-être ? Plus pour moi, merci. Mais dis-moi… Il reste pas des places, dans ta petite auberge avec wi-fi et beaujolais ?

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