lundi 23 avril 2012

Ne tournons pas autour du pot !

Non, ne tournons pas autour du pot ! Si j'avais voulu écrire un nouveau chapitre d'actualités à la con, j'aurais échappé à l'embarras du choix, puisque ce week-end tous les feux de l'actu – à part une dramatique collision ferroviaire aux Pays-Bas et la démission imminente du gouvernement de ces mêmes Pays-Bas – étaient braqués vers le premier tour de l'élection présidentielle française.

Déjà, la France, ce n'est pas rien. C'est le pays le plus important du M de l'Europe – ou à peu près – si on oublie les Teutons, les Rosbifs et le Vatican. Et la Suisse, aussi. Mais la Suisse, c'est autre chose. Tout d'abord parce que ce n'est pas un pays de l'Union ; et ensuite parce qu'un peuple qui refuse par référendum une proposition visant à l'octroi de deux semaines supplémentaires de congés payés, ça force le respect. Donc, on ne se moque pas.

Vraiment, si j'avais voulu...

Mais je n'aurais pas lancé à l'avance des chiffres à la secoue-moi-le-noeud. J'aurais attendu vingt heures, comme tout le monde ici en Belgique. Par « tout le monde », j'entends tous ceux qui n'ont pas assez de fric ou assez de pouvoir ou de je-m'en-foutisme pour oser rompre la loi du silence avant l'heure dite.

Comme je l'ai écrit, la France est un grand pays. J'aime bien la France. En Wallonie, on s'intéresse à nos voisins du sud-ouest. Tout d'abord parce qu'ils parlent français, ensuite parce qu'ils aiment bien se payer notre tête et qu'on leur rend volontiers la pareille. Et puis, il y a plus à entendre et à raconter avec eux qu'avec nos autres voisins. Déjà, les autres, on ne comprend pas leur sabir, leurs marottes et leur culture ; ou alors quand on les comprend à peu près bien, comme les Luxembourgeois, on n'a pas trop envie de parler d'eux. Et on ne se moque pas d'un paradis fiscal. Le Grand-Duché, c'est un peu la Suisse du pauvre, pour nous autres les Belges.

Mais pour en revenir à la France, au premier tour de l'élection et aux actus à la con, je dois bien reconnaître que la tentation était grande de rigoler un peu ; mais en même temps j'avoue les avoir trouvés très dignes, François et Nicolas. Dans le genre « on a gagné mais ce n'est pas encore gagné alors prudence » et dans le genre « on n'a pas gagné mais on n'a pas encore perdu alors courage », ils étaient bien. Très bien.

Je ne vais pas davantage rigoler des autres, parce que dans l'ensemble ils ne m'ont pas fait rire. Mélenchon, un petit peu quand même avec sa consigne de vote pour le second tour. Il y en a d'ailleurs un, à la suite de ça, qu'on pourrait surnommer « celui dont on ne prononce pas le nom ».

[Edit : Ah ! Oui, j'oubliais que Marine Le Pen avait annoncé sa volonté de s'opposer à « la gauche ultralibérale ». La gauche ultralibérale, c'est un truc bien français, sans doute, parce que j'ai du mal à appréhender ce genre de notion. Ou alors, c'est qu'au FN, on considère que la droite s'arrête à l'extrême-droite et que le reste est de gauche. Ce qui laisse peu de place au centre, même avec neuf pour cent. Et donnerait raison à Lionel Jospin, qui comparait jadis le centre au Triangle des Bermudes : qui s'en approche est appelé à disparaître.]

Non, franchement, les candidats, ils ne m'ont pas fait rire.

Ceux qui m'ont fait un peu marrer, par contre, ce sont les autres. Les copains de parti, les responsables de campagne et autres conseillers ; tous ceux qui sont venus étaler leur science sur les plateaux de télévision. Et en direct, s'il vous plaît.

Chez nous, en Belgique, nous assistons parfois à des débats houleux, mais en général on parvient à comprendre ce que racontent les uns et les autres. Je ne sais pas si nos politiciens sont plus disciplinés ou respectueux d'autrui, ou s'ils ont compris que quand tout le monde parle en même temps, personne ne comprend quoi que ce soit, mais souvent ça se passe mieux que ça. Peut-être que c'est à cause de nos animateurs qui parviennent à recentrer le débat quand les échanges partent en vrille...

Par moments, hier soir sur France2, c'était un joyeux salmigondis. Je me suis demandé pourquoi j'avais suivi ça jusqu'au milieu de la nuit. Peut-être que j'espérais qu'ils en viendraient aux mains ! Ma femme aussi m'a demandé pourquoi je suivais ça au lieu d'aller me coucher.

« J'aime bien », ai-je dit. Mais je ne sais toujours pas vraiment pourquoi, même si je me suis marré de temps à autre.

C'est peut-être du masochisme intellectuel.

4 commentaires:

  1. C'est vrai ? Jacques Cheminade, il t'a pas fait rire ?

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  2. Cheminade ?
    En Belgique, on ne l'a pas beaucoup vu/entendu. Nous ne sommes évidemment pas soumis aux règles de temps d'antenne dans les médias ; donc il était surtout question des NS, FH, MLP, JLM et FB.

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  3. Non, mais Cheminade, on l'a pas beaucoup entendu en France non plus, t'en fais pas.

    Voici ce qu'en dit Dieu :

    "Sa candidature n'est pas prise au sérieux par la presse française, qui retient surtout sa proposition de coloniser Mars.

    Il obtient 0,25% des suffrages exprimés (89 545 voix), contre 0,28% en 1995 (84 969 voix), de nouveau le plus faible résultat du premier tour. À l'annonce de ce résultat, il déclare ne pas être étonné."

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  4. Coloniser Mars ! Mais quelle bonne idée ! Curieux qu'on n'y ait pas encore songé sérieusement (on pourrait envoyer certaines personnes la coloniser, d'ailleurs) !

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