mardi 17 décembre 2013

Le Belge aime bien d'être content

Dans un récent article, je rapportais la satisfaction des porte-parole de notre société nationale de chemins de fer en matière de respect des horaires, eux qui ont estimé que tolérer cinq à six minutes de retard n'était en rien excessif. C'est vrai que quand on s'attribue soi-même les notes du bulletin, il n'y a pas de mal à se servir avec un brin de complaisance.

À la suite de cela, je m'imaginais que les usagers ne partageaient pas ce point de vue, eux que j'entends souvent râler contre l'irrespect des règles de ponctualité des convois, l'abus de droit de grève, la vétusté du matériel et les contretemps liés aux conditions atmosphériques désorganisantes.

Eh bien, je me trompais ! Je viens de prendre connaissance du taux de satisfaction de la clientèle de la SNCB, qui s'élève à un honnête – mais perfectible – 74 pour cent, d'après un tout récent sondage. C'est bien au-dessus de la moyenne européenne, fixée cette année à 56 %, et ça « nous » classe dans le top 5 !

J'en déduis que le Belge aime bien être content. Parce que quand on rouspète presque tous les jours et qu'en fin de compte on se déclare plutôt satisfait, c'est qu'on aime bien être content. Ou alors qu'on aime bien râler.

À cette époque de l'année, les « marchés de Noël » fleurissent un peu partout et je vois que, malgré la crise, les échoppes sont bien fréquentées. Mais j'ai entendu aussi que, pour les fêtes de fin de millésime, les gens n'aiment pas se serrer la ceinture. On fait l'effort, quitte à restreindre un peu par la suite en se disant qu'après les excès, ça ne fait généralement pas de tort de boire et manger moins.

Je n'ai cependant pas l'impression qu'on a besoin des fêtes pour boire un coup et manger gras, même si ce n'est pas du champagne et du saumon fumé. La bière et les frites, ça marche bien aussi dans le genre festif, après le football vécu depuis les gradins ou après une journée bien remplie en travail et en émotions.

Sur un forum, quelqu'un s'interrogeait dernièrement – et interrogeait les autres – quant à la possibilité que les pâtes alimentaires fassent grossir.

Les pâtes, avec ou sans sauce, c'est comme les frites avec ou sans mayonnaise. Ça ne fait pas grossir. Je ne pense pas qu'un aliment ou une boisson fasse grossir. Sinon, nous serions tous monstrueusement obèses, nous les Belges qui aimons être contents, manger des frites, boire de la bière et faire la fête d'une manière plus générale.

Et qu'on ne me dise pas que les végétaliens sont à l'abri. Regardez les vaches : elles sont herbivores, ça n'empêche pas un certain embonpoint.

Les pâtes, ça ne fait pas grossir, mais ça peut y contribuer, voilà tout. Les frites, c'est pareil. C'est une question de dosage.

Les retards de trains, c'est râlant, mais apparemment ça ne cause pas obligatoirement le mécontentement généralisé. Sans doute aussi une question de dosage.

Dosons donc bien nos agapes, dans les prochaines semaines : de tout, raisonnablement... mais de la bonne humeur tout le temps.

À tous, de joyeuses fêtes de fin d'année !

1 commentaire:

  1. ah! que ce biellet est intéressant! Malgré le monde tel qu'il est, et ce n'est pas la joie, il y a quand même des gens heureux, même en Belgique où, parait-il, c'est en tout cas ce que disent certains falimingands -mais pas tous- il y en a qui sont tellement malheureux qui'ils veulent vivre tout seuls dans leur coin, en éjectant tous ceux qui ne parlent pas ou qui ne pensent pas comme eux! Les fous!!! (et je reste poli, n'est-ce-pas, je suis sur un blog de quelqu'un de ben élevé!)

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