mercredi 12 octobre 2016

L'année des records

C'est peut-être parce que 2016 était une année olympique qu'on y a battu des records ?
On parle par exemple de records de températures. C'est vrai que par moments, il a fait chaud. Et qu'à d'autres moments, à défaut de nous faire suer, le climat nous a rarement fait claquer des dents.
C'est le réchauffement climatique. L'effet de serre. La surproduction de dioxyde de carbone causée par la combustion des énergies fossiles, les flatulences des bovidés devant nous fournir notre dose de bidoche et les pollutions industrielles et agricoles, qui ne sont plus compensées par la production d'oxygène de forêts de feuillus dont on rase hectare après hectare.

La terre se réchauffe, donc. Et ce n'est pas bon. Pas bon du tout pour un tas de raisons qu'on nous expose et répète à longueur d'année : hausse du niveau des océans, fonte des glaciers, augmentation des précipitations dans certaines régions et désertification d'autres zones du Globe, recrudescence de phénomènes climatiques violents tels les ouragans, destruction de la faune et de la flore, expansion des zones habitables par des moustiques vecteurs de maladies graves, réapparition d'épidémies que l'on croyait appartenir au passé...

Bien sûr, des gens bien-pensants – et très influents – que je ne citerai pas nous expliquent sans rire que, depuis qu'elle existe, notre Terre a connu un tas de bouleversements climatiques la faisant se réchauffer puis se refroidir pour se réchauffer à nouveau ; et qu'il n'est donc pas étonnant qu'un nouveau cycle apparaisse. Et d'ajouter, toujours sans rire, qu'on n'y peut rien et que, de toute façon, tout ce qu'on pourrait faire pour empêcher le réchauffement, c'est de la roupie de sansonnet à côté de ce que la Nature, la Terre, le Soleil et tout l'Univers peuvent nous imposer sans qu'on ait voix au chapitre.

La vérité, c'est que les bouleversements climatiques qu'a connus notre bonne vieille Terre se sont généralement produits en dizaines, en centaines de milliers d'années, voire en millions d'années ; et pas sur quelques décennies comme nous sommes occupés à le faire actuellement.

Évidemment, quand les grandes catastrophes surgiront, les décideurs actuels ne seront plus là. Leurs enfants et petits-enfants, peut-être bien. Et les nôtres aussi. Mais eux, non. Et apparemment, « après eux, les mouches » semble être leur seule préoccupation.

On atteint donc des records d'hypocrisie et d'égoïsme dans ce domaine-là comme dans bien d'autres, auxquels il convient d'ajouter ceux de la stupidité.

Stupidité, égoïsme et hypocrisie d'utiliser des céréales pour en faire du carburant quand des gens crèvent de faim.
Stupidité, égoïsme et cupidité quand on massacre des millions de civils innocents au nom d'idéologies barbares servant uniquement à masquer haine et soif de pouvoir.
Cruauté et mégalomanie quand on envoie à la mort de pauvres gens qui n'ont plus rien pour vivre ni rêver que l'illusion d'un paradis qui n'existe pas, qui ne peut pas exister quand on le cherche avec du sang plein les mains.

Pour sauver les apparences, ramasser les morts, puis soigner les blessés dans des hôpitaux qui n'existent plus avec des médicaments qui n'arrivent jamais, on conclut un cesser-le-feu hypocrite qu'aucun des belligérants ne respectera.

Pour sauver ce qui leur reste, c'est-à-dire rien à part la capacité d'encore respirer, des millions d'innocents fuient ce « chez eux » devenu un enfer de feu, de famine, de violence et de maladies ; en espérant trouver chez nous un peu d'humanité, de nourriture et d'espoir dans des lendemains moins horribles que leur présent.

Lorsqu'ils arrivent chez nous, quand par miracle ils ont survécu aux pièges d'un long et périlleux voyage très mal orchestré par des escrocs à qui ils ont abandonné au passage l'ensemble de leurs économies, nous ne voulons pas d'eux. Nous battons des records. Des records d'égoïsme, d'hypocrisie, d'aveuglement, de haine gratuite, de stupidité. Quand j'écris « nous », je ne pense pas seulement à nous, les « petites gens », mais aussi et surtout à nos élus, à ceux qui le seront bientôt ou qui voudraient bien l'être. À ceux qui nous fauchent nos emplois, nos économies et notre dignité au profit de nantis toujours mieux nantis, d'actionnaires cupides de multinationales cyniques qui exploitent jusqu'à la moelle les travailleurs les plus modestes, les plus pauvres, les plus démunis.
Je pense à ceux qui se battent à coup de slogans faciles, de coups bas écœurants, de mensonges grossiers... pour accéder aux rênes du pouvoir des grandes puissances de ce Monde.

Oui, cette année, les records tombent les uns après les autres.

Moi-même, je pulvérise involontairement un record auquel je n'imaginais pas m'attaquer, ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais : le record de mes journées de maladie, un record qui s'était contenu, d'aussi loin que je m'en souvienne, à une poignée de jours par an au maximum. En 2016, le compte est passé en semaines.
Cela explique probablement mon humeur morose, le peu de messages postés sur mon blog et une tendance à beaucoup moins rire de tout.
Mais j'aurais néanmoins mauvaise grâce de me plaindre, car il n'est pas nécessaire de chercher bien loin pour trouver plus malchanceux que moi.

Comme le dit le proverbe chinois (il y a un proverbe chinois pour tout) : « J'étais triste parce que je n'avais pas de chaussures, puis j'ai rencontré un homme qui n'avait pas de pieds, alors j'ai été content de mon sort. »

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