mardi 18 décembre 2012

Wallonie, terre d'accueil

Dans mes articles successifs visant à expliquer la – déjà ancienne – crise politique belge à la lumière de l'Histoire, j'ai rappelé à ceux qui l'auraient oublié et tenté d'enseigner à ceux qui l'ignoraient à quel point la Belgique a souvent été et est encore une « terre d'accueil ».

C'est vrai que dans le Nord, chez nos fournisseurs flamands, on ne cultive pas spécialement l'esprit d'hospitalité. Déjà que, bien souvent, on essaie de se débarrasser des encombrants voisins wallons en affirmant et réaffirmant que certaines communes sont « waar Vlamingen thuis zijn » ; et qu'on s'efforce par la même occasion de jeter des granulés absorbeurs sur cette foutue « tache d'huile » francophone qui n'arrête pas de s'étendre au-delà de Bruxelles en « territoire flamand » ; ne demandons pas en supplément à nos braves Flamands de supporter la présence d'immigrés de tous bords qui viennent, c'est bien connu, chercher asile et sécurité sociale chez nous.

Dorénavant, c'est la Wallonie à elle seule qui cultive le sens de l'hospitalité. D'ailleurs, nos dirigeants à la Région wallonne l'ont répété haut et fort : « Wallonie, terre d'accueil ». Côté flamand, on accepte encore de bon cœur les investisseurs étrangers, mais on trépigne à l'idée de réussir enfin à fermer les frontières aux « réfugiés économiques » et à couper le robinet des finances publiques qui profitent aux « assistés de Wallons » bien soutenus par leurs syndicalistes gréviculteurs et par l'omniprésence socialiste.

Le problème, c'est que les uns après les autres, les investisseurs étrangers retirent leurs billes ; et comme ils en avaient placé pas mal en Flandre (Ford à Genk ; General Motors à Antwerpen), ça fait particulièrement mal au Nord triomphant.

Mais nous, les Wallons, nous gardons le sens de l'hospitalité. Déjà, on est tout contents d'avoir un premier ministre socialiste, même si son gouvernement n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler une coalition de gauche ; de même qu'on était un peu contents de voir arriver un président socialiste, même s'il n'est pas franchement de gauche lui non plus, à la tête de la France.

Si j'ai bien compris, l'impôt sur les grosses fortunes, ce n'est pas une invention de l'actuel gouvernement. C'était déjà en marche du temps de Sarko. Si j'ai bien compris, parce que je suis Belge et pas très futé et que ce n'est pas nécessairement un pléonasme.

Alors, il y a des Français qui demandent asile chez nous. Moi, je ne savais pas que la Belgique était un paradis fiscal. En tout cas, je n'en ai jamais eu l'impression, surtout en recevant mes « invitations à payer » divers impôts et taxes. Et en plus, chez nous, c'est plus cher que chez nos voisins. Tout coûte plus cher. Il vaut mieux faire ses emplettes en France, en Allemagne, aux Pays-Bas...

Mais certains Français demandent asile chez nous. Comme Gégé, par exemple.

On peut apprécier de diverses façons sa décision de s'installer en Wallonie plutôt qu'en France et de devenir contribuable chez nous plutôt que chez nos voisins. Le fait est que Gégé paie des impôts. Comme tout le monde, sans doute, il estime en payer trop et tente de réduire sa contribution.

Gégé, t'es le bienvenu chez nous : Wallonie, terre d'accueil, on l'a dit. Et puisque tu attaches tant d'importance aux plaisirs de la table, c'est que tu n'es pas aussi mauvais que certains le prétendent.

Et si tu ne te plais plus chez nous, tu peux aussi t'en aller. Tu ne seras ni le premier, ni le dernier. De toute façon, tu paieras toujours plus d'impôts que des Mittal et consorts, à qui on n'a pas arrêté d'offrir de somptueux cadeaux fiscaux pour qu'ils viennent et restent, mais qui se tirent quand même en laissant un paquet de chômeurs derrière eux. Toi, tu ne seras pas comme ça.

Et tu ne seras pas non plus comme ces enfoirés de patrons de banque, qui nous ont foutu une belle crise économique sur le dos et qui se sont tirés mine de rien avec leurs parachutes dorés en déclinant toute responsabilité.

Et puis, Gégé, au moins tu m'as déjà fait rire, grâce à ton talent d'acteur et aux nombreux films auxquels tu as participé. Eux, ils ne m'ont jamais fait rire.

Et s'il faut baver sur quelqu'un, je ne le ferai pas sur toi. Aujourd'hui, je n'aurai aucune peine à élire le « couillon de la semaine ». Ce sera même le couillon du mois et, tant qu'à faire, de l'hiver tout entier.

Une veuve imbécile vient d'interdire l'utilisation en Belgique de l'image de son défunt mari au profit d'une institution qu'il avait lui-même mise en place et qu'il avait encouragé à créer au-delà des frontières de la France. Les malheureux qui crèvent de faim et de froid et ceux qui voulaient chanter pour recueillir des fonds pour les nourrir doivent sans doute la remercier ?

Michel, pourquoi ne viendrais-tu pas lui tirer les pieds toutes les nuits ?
Elle essaie de détruire ton œuvre.

dimanche 9 décembre 2012

Les couillons dans l'Histoire (4)

Avant toute chose, je tiens à rappeler que lorsque je parle de « couillon », le terme est à prendre au sens large. Vous trouverez dans ce message un paragraphe explicatif à ce sujet.

C'est en feuilletant un bouquin consacré aux inventeurs, ces génies – connus et méconnus, encensés ou ignorés de leur vivant – ayant émaillé l'histoire de l'Homme moderne, que je me suis rendu compte qu'on trouve parmi eux quelques exemplaires couillons.

Alfred Nobel, par exemple. Un phénomène, celui-là. Un Suédois.
Ce type était obsédé par la nitroglycérine, ce truc qui peut vous péter à la figure pour un oui ou pour un non, et passait son temps à jouer avec dans l'usine familiale. Évidemment, ce qui devait arriver arriva : une belle explosion pour envoyer ad patres cinq malheureux dont Emil, le petit frère de notre génie.

Très marqué par cette tragédie, Alfred se remet au boulot. Mais pas au jardinage, non. Il continue de jouer avec la nitroglycérine pour la rendre moins dangereuse. Moins dangereuse pour celui qui la manipule, bien entendu.

En mélangeant sa substance avec une autre, plus lourde, inerte, Alfred est tout content qu'il soit alors nécessaire d'utiliser un détonateur pour tout faire péter. Alors que jusque-là, on disait de lui qu'il n'avait pas inventé la poudre, voilà que notre bon Alfred nous fabrique la dynamite.

Quelle belle invention ! Fini de creuser à la pioche dans les mines. Fini les coups de pelle pour tracer des routes. Quelques bâtons bien placés et... Boum ! Le gros du boulot est déjà abattu.

Évidemment, dès que vous inventez quelque chose qui peut exploser, péter à la gueule, détruire, tuer, démolir, pulvériser ou hacher menu, soyez certain d'intéresser ces sauveurs du Monde libre que sont les militaires.

Voilà donc notre brave Alfred qui joue le rôle du couillon de service. Parce que dès que vous inventez quelque chose qui peut être récupéré à des fins militaires, même si vous n'y aviez pas songé une seule seconde, vous entrez de plein droit dans la confrérie des riches couillons qui risquent de marquer l'Histoire.

Bourré de remords plus que d'aquavit, Alfred Nobel décide alors de se racheter en léguant toute sa fortune à la création du Prix Nobel.

Il y a à présent des Prix Nobel de n'importe quoi. Même de littérature. Ça vaut ce que ça vaut, mais c'est quand même grâce à un couillon qui s'est enrichi grâce à une invention qui a tué des tas de gens par le truchement d'accidents, de conflits divers, d'attentats, de vols avec violence, de sanglantes scènes de ménage et même de guerres qu'est attribué chaque année un Prix Nobel de la Paix.


Moins marquant dans le genre « génie impérissable », nous avons Joseph Cayetty. « Qui c'est celui-là ? » vous demanderez-vous en songeant peut-être en passant à la moustache de Pierre Vassiliu. Eh bien, Joseph Cayetty, ce serait l'inventeur du papier hygiénique ! Le célèbre PQ. Oui, monsieur ! Rien de moins que ça.

Vous remarquerez qu'on n'a pas appelé ça du Cayetty ou du Joseph Cayetty. Non. Ce n'est pas comme la poubelle de monsieur Poubelle. Nous n'avons pas de rouleaux de Cayetty comme nous avons des couvercles ou des poignées de poubelles. Modeste, donc, notre inventeur. Ce qui est étonnant, parce qu'il était quand même Américain. L'avantage de l'affaire c'est que « Cayetty » est resté un nom propre. Tandis que « poubelle » est devenu un nom aussi commun que l'objet qu'il désigne.

À l'époque de son invention (aux alentours de 1855), le PQ était un produit de luxe. Oui, de luxe. Qui songerait à ça aujourd'hui ?

En ces temps très reculés, on se torchait l'anus avec des bouts de journaux. Celui de la veille ou de l'avant-veille ; parfois même celui du jour en cas d'urgence.

Aujourd'hui, c'est vrai qu'on réserverait bien cet usage à certaines feuilles de chou qui ne méritent guère de meilleur traitement ; mais il faut aussi reconnaître que les journaux se vendent moins, que certaines personnes n'en achètent jamais, et que le papier glacé imprimé en couleurs qu'on nous fourgue dans la boite à lettres n'est pas l'idéal en la matière.

D'ailleurs, aujourd'hui, les nouvelles se lisent essentiellement sur le Web. Et je vois mal les gens se torcher le cul avec leur tablette.

En tout cas, si je n'avais pas trouvé ce bouquin sur les inventeurs, je n'aurais jamais connu le nom du couillon qui a inventé le PQ. Je n'écris pas « couillon » à cause de sa création, que j'apprécie beaucoup en dépit de certains inconvénients relatés dans cet article, mais parce qu'il est passé à côté de la célébrité. Qui donc connaît Joseph Cayetty ?


Dois-je à présent vous parler de Gustave Eiffel ? Il paraît qu'il a inventé le porte-jarretelles.

mardi 4 décembre 2012

Vous en reprendrez bien une louche ?

* À force d'entendre parler d'histoires belges, nous autres les Belges en sommes devenus friands au point d'élever l'autodérision au rang de sport national.

Des centaines de jours de crise politique, un accord gouvernemental conclu presque la mort dans l'âme et des réformes qui ne passent qu'à grand renfort de vaseline, voilà un constat qui a pu susciter autant d'ironie que d'inquiétude.

Pour créer la diversion, après de si longs mois à faire l'actualité de façon si peu reluisante, nous avons parlé d'autre chose. Des élections en France, par exemple.

Hollande à l'Élysée et la gauche au pouvoir, on croyait les esprits un peu apaisés et nous nous préparions à nous intéresser à d'autres choses plus rigolotes que la politique, mais l'actualité nous a rattrapés.

La dernière histoire belge nous vient de France. Là, chapeau : nous n'aurions pas fait mieux ! Les pontes de l'UMP seraient peut-être bien inspirés de convoquer le Guinness Book pour faire entériner ce record de ridicule qu'ils sont en bonne voie de pulvérisation !

Je ne m'étendrai pas sur les détails de l'affaire, mais rien que d'y songer, des larmes de rire me perlent aux paupières.

Aux dernières nouvelles, ils en seraient à un projet de référendum.

Sarko, le retour ? En tout cas, il a déjà tapé sur la table. Par en dessous, toutefois. Il avait oublié son escabeau.


* En ce début de semaine j'ai eu bien peur des embarras sur les routes, suite au retour des conditions hivernales. Mais jusqu'à présent, pas trop de problèmes. Il est vrai que tout le monde a équipé sa voiture de gommes hivernales, donc tout ira bien. Si ça bloque, ce sera à cause de ceux qui essaient encore de rouler avec des pneus « été ».

On annonce cependant un temps plus froid et plus neigeux en fin de semaine. Gageons que, bons ou mauvais pneus, ce sera la pagaille. De nombreuses routes secondaires devenant impraticables en conditions hivernales, tous les automobilistes se rabattront sur les grands axes, seuls bénéficiaires d'un épandage correct de sel de déneigement. Nous aurons donc droit aux bouchons traditionnels.

Je laisserai ma voiture à la maison et prendrai le train.
Pourvu que les aiguillages ne gèlent pas !


* Bart De Wever espère conclure vers la mi-décembre son accord de majorité à Anvers.
Il faut savoir que presque tous les élus des élections communales d'octobre viennent de prêter serment et, donc, de prendre leurs fonctions. Mais pas Bartje-le-donneur-de-leçons, élu à Anvers et qui aimerait bien ceindre l'écharpe mayorale. Mais pour ce faire, il faudrait conclure un accord de majorité, et ce n'est pas encore fait. Ben oui : quand il faut bosser au lieu de parler et d'ironiser sur les incapacités d'autrui à « conclure », c'est tout de suite moins facile.


* On croyait que le film « À mort l'arbitre ! » était une fiction. Et c'est bien vrai, parce que la réalité est bien pire. Quelques adolescents hollandais mécontents de l'arbitrage ont agressé l'homme en noir à l'issue de leur match de foot. Le pauvre homme en est mort.
Quand on voit le comportement des parents au bord du terrain lors des rencontres de jeunes, on comprend bien des choses.


* On vient d'effectuer des prélèvements sur la dépouille de Yasser Arafat, décédé il y a huit ans, afin de déterminer s'il a été empoisonné ou non. Aux dernières nouvelles, aucun résultat n'a été divulgué, mais il paraîtrait que la moitié des spécialistes qui s'étaient penchés sur les restes ont dû être hospitalisés pour début d'asphyxie. C'est louche.


* La banquise serait occupée à fondre plus vite que prévu, entraînant une hausse annuelle de trois millimètres du niveau de la mer. D'après mes calculs, ce n'est pas encore assez rapide pour que nous soyons débarrassés de la Flandre dans un proche avenir.
Si les vaches pouvaient accroître leur production de flatulences, grosse responsable du réchauffement climatique, ça m'arrangerait bien.


* L'agence de notation Moody's vient de dégrader la note de mon fonds monétaire personnel de AAA en AA-.
Mais je m'en fous.


* Je viens de lire deux nouvelles alarmantes.
Tout d'abord, la Belgique manque d'ingénieurs. On manquait déjà d'Hommes d'État, de banquiers compétents et de fric pour réparer leurs conneries, de candidates sur les listes électorales, de curés et de vicaires, de gardiens de prison, de cellules pour les détenus, de champions du monde de sport et de vainqueurs de l'Eurovision ; et voilà qu'on manque d'ingénieurs. Déjà qu'en raison de la mauvaise récolte de patates, on va manquer de frites, il y a de quoi se demander où on va.

Mais la seconde nouvelle alarmante est pire encore : « Les cerveaux fuient la Belgique ».
Là, c'est vraiment grave de chez grave. Quoique, en y songeant bien, ça garde un petit côté rassurant, puisque je pensais qu'ils étaient déjà tous partis depuis longtemps.


* Plus d'un tiers des Français avouent avoir déjà commis une infidélité avec un collègue de travail lors d'une réception de Noël organisée au bureau, si on en croit un récent sondage. Incroyable, non ?
Il faut dire que le sondage a été réalisé par un site de rencontres libertines.


* En Belgique, sept jeunes sur dix auraient un job d'étudiant, y compris en dehors des périodes de vacances scolaires.
Quand on dit que les jeunes ne foutent rien, il faut donc nuancer. Bien sûr, un étudiant qui bosse, c'est peut-être la contrepartie d'un travailleur qui chôme. Et si en plus c'est ce dernier qui doit payer les études et fournir l'argent de poche, c'est peut-être préoccupant.


* William et Kate attendent un enfant. Ils sont donc normalement constitués. Kate, en tout cas. Elle en a même des nausées. En ce qui concerne William, on attendra quand même la publication des tests ADN.


* Ne riez pas : Benoît XVI va avoir son compte Twitter. Il enverra même son premier tweet le 12 décembre, paraît-il. On n'a par contre pas encore précisé si ce serait avant ou après la messe.

* L'Université d'Anvers vient de publier une étude qui fera date : elle divulgue qu'un Belge sur sept vit dans la pauvreté. En raison de la crise économique, de plus en plus de Belges éprouveraient des difficultés à boucler les fins de mois.
L'étude conclut sur une stupéfiante révélation : le fossé entre riches et pauvres n'a jamais été aussi grand.
Remercions l'Université d'Anvers de nous avoir soudain ouvert les yeux, à nous qui croyions que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.
À part ça, je me demande quand même si c'était bien sérieux, cette histoire de cerveaux qui fuient la Belgique...


* Depuis le début de l'année, nous en sommes à plus de dix mille faillites d'entreprises, en Belgique. Dont beaucoup plus en Flandre qu'en Wallonie. C'est quand même étonnant, parce que selon Bart De Wever, c'est en Flandre que ça va bien et en Wallonie que ça ne va pas.
Je vais vous faire une confidence : c'est à cause des Wallons, que les Flamands sont en faillite.
Et je vais vous en faire une seconde : il n'y a plus grand-chose à faillir, en Wallonie, donc les choses s'expliquent peut-être d'elles-mêmes.


* Terminons sur une bonne nouvelle : Greg LeMond, ancien triple vainqueur du Tour de France, s'est porté candidat à la présidence de l'Union Cycliste Internationale. Il avoue vouloir « changer le cyclisme », pour redonner confiance au public et aux sponsors.
C'est vrai que le cyclisme a bien besoin de ça. Avec à sa tête un homme qui a du plomb dans la cervelle, l'UCI devrait redresser la barre. Quoique...
Si ma mémoire m'est fidèle, c'est plutôt dans les fesses que LeMond s'était pris les éclats de chevrotine lors de l'accident de chasse qui avait interrompu sa carrière professionnelle.
Donc, ce n’est pas gagné d'avance.