Dans mes articles successifs visant à
expliquer la – déjà ancienne – crise politique belge à la
lumière de l'Histoire, j'ai rappelé à ceux qui l'auraient oublié
et tenté d'enseigner à ceux qui l'ignoraient à quel point la
Belgique a souvent été et est encore une « terre d'accueil ».
C'est vrai que dans le Nord, chez nos
fournisseurs flamands, on ne cultive pas spécialement l'esprit
d'hospitalité. Déjà que, bien souvent, on essaie de se débarrasser
des encombrants voisins wallons en affirmant et réaffirmant que
certaines communes sont « waar Vlamingen thuis zijn » ;
et qu'on s'efforce par la même occasion de jeter des granulés
absorbeurs sur cette foutue « tache d'huile » francophone
qui n'arrête pas de s'étendre au-delà de Bruxelles en « territoire
flamand » ; ne demandons pas en supplément à nos braves
Flamands de supporter la présence d'immigrés de tous bords qui
viennent, c'est bien connu, chercher asile et sécurité sociale chez
nous.
Dorénavant, c'est la Wallonie à elle
seule qui cultive le sens de l'hospitalité. D'ailleurs, nos
dirigeants à la Région wallonne l'ont répété haut et fort :
« Wallonie, terre d'accueil ». Côté flamand, on accepte
encore de bon cœur les investisseurs étrangers, mais on trépigne à
l'idée de réussir enfin à fermer les frontières aux « réfugiés
économiques » et à couper le robinet des finances publiques
qui profitent aux « assistés de Wallons » bien soutenus
par leurs syndicalistes gréviculteurs et par l'omniprésence
socialiste.
Le problème, c'est que les uns après
les autres, les investisseurs étrangers retirent leurs billes ;
et comme ils en avaient placé pas mal en Flandre (Ford à Genk ;
General Motors à Antwerpen), ça fait particulièrement mal au Nord
triomphant.
Mais nous, les Wallons, nous gardons le
sens de l'hospitalité. Déjà, on est tout contents d'avoir un
premier ministre socialiste, même si son gouvernement n'est pas
vraiment ce qu'on peut appeler une coalition de gauche ; de même
qu'on était un peu contents de voir arriver un président
socialiste, même s'il n'est pas franchement de gauche lui non plus,
à la tête de la France.
Si j'ai bien compris, l'impôt sur les
grosses fortunes, ce n'est pas une invention de l'actuel
gouvernement. C'était déjà en marche du temps de Sarko. Si j'ai
bien compris, parce que je suis Belge et pas très futé et que ce
n'est pas nécessairement un pléonasme.
Alors, il y a des Français qui
demandent asile chez nous. Moi, je ne savais pas que la Belgique
était un paradis fiscal. En tout cas, je n'en ai jamais eu
l'impression, surtout en recevant mes « invitations à payer »
divers impôts et taxes. Et en plus, chez nous, c'est plus cher que
chez nos voisins. Tout coûte plus cher. Il vaut mieux faire ses
emplettes en France, en Allemagne, aux Pays-Bas...
Mais certains Français demandent asile
chez nous. Comme Gégé, par exemple.
On peut apprécier de diverses façons
sa décision de s'installer en Wallonie plutôt qu'en France et de
devenir contribuable chez nous plutôt que chez nos voisins. Le fait
est que Gégé paie des impôts. Comme tout le monde, sans doute, il
estime en payer trop et tente de réduire sa contribution.
Gégé, t'es le bienvenu chez nous :
Wallonie, terre d'accueil, on l'a dit. Et puisque tu attaches tant
d'importance aux plaisirs de la table, c'est que tu n'es pas aussi
mauvais que certains le prétendent.
Et si tu ne te plais plus chez nous, tu
peux aussi t'en aller. Tu ne seras ni le premier, ni le dernier. De
toute façon, tu paieras toujours plus d'impôts que des Mittal et
consorts, à qui on n'a pas arrêté d'offrir de somptueux cadeaux
fiscaux pour qu'ils viennent et restent, mais qui se tirent quand
même en laissant un paquet de chômeurs derrière eux. Toi, tu ne
seras pas comme ça.
Et tu ne seras pas non plus comme ces
enfoirés de patrons de banque, qui nous ont foutu une belle crise
économique sur le dos et qui se sont tirés mine de rien avec leurs
parachutes dorés en déclinant toute responsabilité.
Et puis, Gégé, au moins tu m'as déjà
fait rire, grâce à ton talent d'acteur et aux nombreux films
auxquels tu as participé. Eux, ils ne m'ont jamais fait rire.
Et s'il faut baver sur quelqu'un, je ne
le ferai pas sur toi. Aujourd'hui, je n'aurai aucune peine à élire
le « couillon de la semaine ». Ce sera même le couillon
du mois et, tant qu'à faire, de l'hiver tout entier.
Une veuve imbécile vient d'interdire
l'utilisation en Belgique de l'image de son défunt mari au profit
d'une institution qu'il avait lui-même mise en place et qu'il avait
encouragé à créer au-delà des frontières de la France. Les
malheureux qui crèvent de faim et de froid et ceux qui voulaient
chanter pour recueillir des fonds pour les nourrir doivent sans doute
la remercier ?
Michel, pourquoi ne viendrais-tu pas lui tirer les pieds
toutes les nuits ?
Elle essaie de détruire ton œuvre.
Ludovic, je viens de lire ce billet, et comme à ton habitude, tu dis, ou plutôt tu écris, les choses sérieusement, sans te prendre au sérieux; nous avons déjà discuté toi et moi de l'exilé fiscal, GD, via nos boite aux lettres. Nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur ce sujet, mais bon, on ne va pas en faire un fromage... Par contre, je ne savais pas que vous, les belges, vous payez beaucoup d'impôts. Au contraire des exilés français. Je ne compare pas GD et Mittal bien sûr; mais si comparaison n'est pas raison comme on dit chez nous, je ne suis pas certain que si GD était à la tête d'un empire industriel, il n'agirait pas comme Mittal. Un exilé fiscal reste un exilé fiscal et il tente de se soustraire à l'impôt de son pays en fonction de sa capacité financière.
RépondreSupprimerCela dit, tu sais que je partage ton avis en ce qui concerne les banques et les requins qui les dirigent.
Quant à l'ISF, sa création remonte à 1982: il s'appelait alors l'IGF: impôt sur les grandes fortunes. Après quelques péripéties, c'est aujourd'hui l'ISF que d'aucun voudrait supprimer, d'autres modifier, d'autres supprimer... Mais c'est un autre débat...
Passe de bonnes fête de fin d'année.
Oui, mais tu sais, le fait qu'on prenne les choses un peu différemment alors que sur le fond, on est plutôt d'accord, c'est parce que nous ne sommes pas du même côté de la frontière. Alors, fatalement, les histoires françaises, nous, ça nous fait marrer autant que vous, les histoires belges. Quand nous ne sommes pas les plus ridicules de la planète, ça nous fait rire. Mais compte sur nous pour reprendre le flambeau l'an prochain !
SupprimerMerci pour ton message.
Meilleurs voeux à toi aussi.