lundi 6 février 2012

La revanche des actualités à la con

* Honte sur moi ! Je me suis trompé lourdement, dans un précédent article, et prie humblement le lecteur de bien vouloir me pardonner cet égarement.

Moi qui vous tartine ma science à longueur de pages, comment n'ai-je pas songé à ce retournement de situation pourtant prévisible ? Comment me suis-je laissé aller à émettre de tels doutes ? Comment ai-je pu un seul instant supposer que le brave Andy Schleck ne remporterait peut-être jamais la Grande Boucle à moins de se débarrasser de l'encombrante présence de son frère ?

Le déclassement (définitif ?) de Contador offre au cadet des frères luxembourgeois, sur un plateau à cinquante-deux dents, la victoire finale au Tour de France 2010 ! Voilà qui me fait penser à la victoire puis au déclassement de Floyd Landis, en 2006, et à la victoire de... heu... de je ne sais plus qui et j'ai la flemme de chercher, mais en tout cas c'était un Espagnol. Mais ça n'avait pas pris autant de temps ! Je vais faire ma langue de pute : ça semble plus facile de déclasser un Américain qu'un Espagnol, en cyclisme. Mais c'est un hasard.

Sur les entrefaites, le nom m'est revenu : Oscar Pereiro. Un asthmatique qui prenait des produits autorisés pour soigner ce mal, très très répandu au sein des pelotons cyclistes. C'est fou, ça, quand même, tous ces asthmatiques qui décident de faire du vélo. À moins que ce ne soit l'inverse ? Le vélo qui rend asthmatique ? Du coup, j'ai la trouille de monter sur ma bicyclette, des fois que je le deviendrais aussi, moi dont on dit généralement que je ne manque pas d'air !


* Ceux qui ne manquent pas d'air, en Belgique, ce sont les marchands de bagnoles.
Moi, comme je n'avais pas nécessairement besoin de changer de voiture, et que je n'ai pas assez de pognon pour m'autoriser seulement à en avoir envie, j'ai cru à un moment donné que je venais de louper la super bonne affaire de la décennie.

Le nouveau gouvernement belge, par mesure d'économie, avait décidé fin 2011 que les primes fédérales allant jusqu'à 15 % du prix d'achat d'une voiture neuve « écologique » seraient supprimées dès janvier 2012. Paf ! Comme ça, d'un seul coup ! Et que pour prétendre pouvoir en profiter encore, il fallait commander, payer et recevoir sa nouvelle tire avant les douze coups de la nuit du réveillon.

À la télé, à la radio, dans les journaux, dans les rues... les grandes marques ont fait le forcing, à grands coups d'annonces publicitaires : « on a des véhicules de stock, achetez avant le 31 décembre et profitez des 15 % de prime fédérale » ! Sous-entendu, en janvier, ce sera plus cher.

Là, j'ai eu un doute. Et si je loupais la bonne affaire ? J'ai regardé ma vieille caisse (5 ans et demi) et je me suis dit : tant pis ! Je la garde.

En janvier, les annonces ont continué à fleurir à la télé, à la radio, dans les journaux, dans les rues... les grandes marques ont fait le forcing à grands coups d'annonces publicitaires : « profitez de nos super conditions salon, super remises, super reprises, etc. »

Eh non ! Plus de prime fédérale de 15 % ! Mais qu'à cela ne tienne, comparés à ceux de décembre 2011, les prix de vente finaux n'avaient pratiquement pas augmenté. Juste un peu, juste pour dire...

Mais janvier 2012, c'était le mois du Salon de l'Auto. Une période toujours sujette à fortes remises, alors j'ai songé que c'était assez normal, ces prix pas tellement différents sans déduction de la prime.

Nous sommes en février, et les annonces continuent à fleurir à la télé, à la radio, dans les journaux, dans les rues... les grandes marques font le forcing à grands coups d'annonces publicitaires : « prolongation exceptionnelle des conditions salon... » Bref, les prix ne changent toujours pas.

Ce qui donne légitimement à penser, même si je fais encore une fois ma langue de pute, que les marchands de bagnoles se sont bien engraissés pendant plusieurs années avec ces primes fédérales, eux qui ont scandaleusement gonflé le prix de leurs voitures rendues « écologiques » à peu de frais (artifices aérodynamiques, transmissions longues, systèmes « stop & start », pneus spéciaux et autres broutilles plutôt que de proposer des évolutions technologiques aussi coûteuses que novatrices), et qu'ils peuvent et doivent à présent fourguer leurs tires à des prix décents en arrêtant de plumer l'État au passage.


* Exceptionnelle vague de froid sur l'Europe ! En février, ça surprend, bien qu'on soit toujours en hiver. Il faut dire qu'on s'était un peu habitués à la pluie, au vent et à la douceur. Au point que je me marrais en me rappelant la bousculade chez les marchands de pneus, à l'automne dernier : il fallait des pneus « hiver », en hommage à l'exceptionnelle vague neigeuse de l'hiver précédent. Pour quoi faire ? On aura quand même eu quelques flocons. Pas beaucoup, mais trois centimètres, ça suffit pour mettre une pagaille monstre sur notre réseau routier. Pneus hiver ou pas.


* Les croisières Costa se portent bien, malgré le léger froid jeté par le naufrage du « Concordia ». À présent, quand les paquebots de la compagnie passent à proximité du lieu du drame, c'est tout juste s'ils ne prennent pas de la gîte quand tous les passagers se ruent vers le même bord pour jouir du spectacle.

Ça me rappelle un jeu idiot qu'on faisait parfois, jadis, quand l'autobus qui nous conduisait vers l'école s'arrêtait près d'un carrefour encombré. Il y avait toujours bien quelqu'un pour s'exclamer, à ce moment : « Ouah ! L'accident ! Et t'as vu tout le sang ? »
Et le bus tremblait sur ses suspensions quand tout le monde se précipitait du même côté.

10 commentaires:

  1. Au risque de passer pour un grand naïf (j'écris grand, pas vieux... pasque "j'ai dix ans, si tu m'crois pas, t'vas voir ta gueule à la récré"...! donc au risque de passer pour un grand naïf, je n'arrivais pas à imaginer que des types comme Contador (ou d'autres) puissent se laisser aller à se doper et qui plus est se faire prendre les doigts dans le pot de confitures! En plus d'être tricheur, il est con! Lui et ses soigneurs, kiné et autres apothicaires (ou "coupe chiasse"). Bref, tout ça c'est bien dommage et le cyclisme n'avait pas vraiment besoin de ça...
    La question est de savoir si tous les cyclistes pro, et au-delà tous les sportifs, la question est: ont-ils tous recours à la dope? Je passe sous silence les déclarations de Noah (tous des dopés sauf moi...), mais je m'interroge quand même. On dit aussi que le dopage existe depuis la nuit des temps et que les plus grands des champions y sont passés aussi. Vrai? Faux?
    Quand j'étais gamin et même plus tard dans les entreprises, "on" citait souvent les sportifs en exemple pour leur courage, leur tenacité, leur esprit d'équipe et j'en passe... Sauf que les sportifs sont des gens comme les autres et pour gagner, ils peuvent se prêter à toutes les tricheries. Comme les financiers ou les vendeurs de bagnoles, belges ou pas...
    Ton anecdote sur le bus en fin de ton billet me ramène à l'école primaire: dans la cour de récré, on faisait un cercle autour d'un combat imaginaire et on criait "du sang, du sang, du sang". J'étais en CM2 et notre instit, Mme DAVERAT (une pied noir avec un accent à couper au couteau et l'exubérance adéquate) se précipitait et essayait de briser le cercle en criant je ne sais plus quoi, et cela nous faisait bien rire....

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  2. Les bouquins que j'ai lus sur le dopage (dont la bio de Laurent Fignon, ce n'est pas le thème principal mais il en parle) ont tendance quand même à dire que c'est une pratique répandue. Je ne sais pas, je ne suis pas sportif. A mon avis, ils prennent tous quelque chose à un degré plus ou moins important...
    En général le dopage est une institution d'équipe (cf. affaire Festina). Un coureur qui rentre dans l'équipe et qui ne joue pas le jeu ne reste pas dans l'équipe. La faute n'est pas tellement au niveau individuel... Les réactions d'indignation de certains sportifs (comme Monsieur Eddy Merckx) sont surtout liées, à mon avis, au fait que ce genre de condamnation relève d'une immense hypocrisie : tous savent très bien que le dopage est massivement pratiqué. En fait, la sanction est plus une loterie qu'autre chose : qui se fera prendre et paiera pour les autres ?
    Dans une société aussi médicamentée que la nôtre, il devient un peu illusoire de demander aux sportifs de refuser les "apports" scientifiques. Après c'est une question de point de vue... Les femmes prennent la pilule pour ne pas faire d'enfants. Les asthmatiques, les épileptiques, les allergiques, prennent tous les jours des substances pour vivre mieux et sans crise. Musiciens sous coke (comme Freud à l'époque). Qui aujourd'hui n'est pas médicamenté ?
    D'un certain point de vue, demander aux sportifs de ne rien prendre, c'est vouloir les faire courir en hommes des cavernes. A ce moment là, on refuse les baskets aux athlètes du 100 m et on les fait courir pieds nus... Ouais je caricature, mais c'est un peu le fond du problème du dopage.
    Bien sûr c'est une question d'éthique. Qu'est-ce que la performance ? En quoi est-elle justement performance ?
    La seule grosse question d'éthique qui me dérange vraiment dans le dopage, c'est les risques pour la santé des sportifs.

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  3. Un sportif de haut niveau qui veut remporter des compétitions importantes va tout mettre en oeuvre pour être "au top" au moment adéquat. Cela veut dire : préparation physique et mentale, entraînements planifiés, régime alimentaire étudié, épreuves secondaires pour parfaire la mise au point...
    Dans ces conditions, il est facile de considérer que tout ce qui n'est pas expressément interdit... est autorisé. Les "tricheurs" ont toujours un coup d'avance, et je mets "tricheurs" entre guillemets, parce que tant que le produit ou l'équipement n'est pas proscrit, ce n'est pas de la triche : tous peuvent faire pareil sans encourir de sanctions. Que ce soit l'EPO, les maillots de natation "intégraux", les selles de vélo avec appui à l'arrière... Avant d'être de la triche, c'était des découvertes, des progrès techniques ou médicaux. Les gens qui y recouraient n'étaient pas des tricheurs au sens strict du terme. Ils étaient juste en avance sur leur temps.
    Merckx a dit un jour qu'on ne gagnait pas le TDF en buvant de la limonade. Ce n'était pas avouer la triche, mais simplement affirmer que le régime alimentaire devait être bien pensé.
    Avec "l'affaire Contador", je comprends que beaucoup de gens s'indignent. Sanctionner aussi tard, c'est ridicule. Il aurait fallu le faire avant le départ du Tour 2011. Je crois que les couillons de l'année, on les a déjà, non ?

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  4. Autrement, on les laisse courir en ayant le droit de bouffer tous ce qu'ils veulent, et on les regarde crever en se marrant...

    Non ?


    Bon, sinon, bravo ! J'aime beaucoup le ton (à peine un tout petit peu très légèrement) moqueur de l'article.

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  5. Bouffer tout ce qu'ils veulent, je veux bien, moi, cher Monsieur Umgolawe (marabout) ; mais quand même pas les spectateurs !
    Si ?
    Ah ! Oui. Ceux qui courent à côté des vélos dans les montées de cols. Les coureurs devraient pouvoir les mordre.

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  6. Ceux-là, peut-être que si on les montrerait pas à la télé, eh ben que ils arrêteraient de faire les gros connards juste pour se faire voir à la télé.

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  7. Ne pas montrer ceux)là à la télé, ça voudrait dire ne pas montrer les cyclistes non plus. Ou alors interdire le public dans les cols, ce qui serait idiot : le cyclisme est un sport populaire. Et puis que seraient les champions sans leur public ?
    Faut-il mettre des barrières partout ? Des grillages, comme au football ? Un flic tous les trois mètres ?
    C'est peu réaliste. J'espère toujours qu'on puisse miser sur l'éducation : respect, civisme, convivialité.

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  8. http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/02/15/affaire-contador-l-hypothese-du-tas-n-est-pas-credible_1643452_3242.html

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  9. Ben oui. C'est ridicule, cette affaire. Et les sanctions sont idiotes parce que très lourdes et très tardives.

    Et puisqu'on parle du Tour de France à vélo, je suppose que vous avez remarqué à quel point les coureurs français se font couillonner, sur cette épreuve...

    Quasi tous les jours, une longue échappée avec deux, trois, quatre Français. Et parfois même rien que des Français dans l'échappée. Généralement, l'échappée ne va pas au bout malgré les efforts soutenus desdits Français. Et quand elle va au bout... ce n'est presque jamais un des Français qui l'emporte. Ils se font toujours couillonner pour cause de grosse rivalité entre eux et, il faut bien le dire, parce qu'au bout de l'effort, ils n'ont plus de "jus".
    Les coureurs les moins "chargés" du peloton, ce sont probablement les Français. Et ce n'est pas un Français qui le dit.

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