Je ne sais pas si vous avez déjà
remarqué cette particularité, mais quand on est doué, motivé et
travailleur, le talent et les efforts transpirent de partout et
finissent par déteindre d'une spécialité à l'autre.
Les sportifs de haut niveau, les
champions qui dominent leur discipline, sont rarement limités à
cette dernière. Sans taquiner les meilleurs dans d'autres
compétitions, ils font généralement très bonne figure lors de
joutes amicales ou lorsqu'ils ont l'occasion de tâter d'un autre
sport que le leur.
Eddy Merckx, avant de devenir le
« cannibale » avide de victoires sur deux roues à la
force des guibolles, avait tâté du football. Il en avait gardé le goût, tant comme supporter que comme joueur occasionnel. Lors de rencontres
« pour le fun » ou pour de bonnes causes, il aimait
chausser les godasses à crampons et taper sur le cuir en compagnie
de quelques potes et pour le plus grand plaisir de spectateurs et
journalistes avides de curiosités. Sans avoir la technique d'un
spécialiste, le champion était loin du ridicule. Paul Van Himst
disait de lui que, physiquement, il ne craignait personne.
Jacky Ickx, au temps où on l'avait
surnommé « Monsieur Le Mans », osait parfois accompagner
Eddy Merckx à l'entraînement. Il y faisait, de l'aveu même du
cycliste, beaucoup mieux que se défendre. Et pour cause : ces
gens habitués à l'effort, à l'entraînement, à la compétition...
avaient le goût du défi, l'appétit de victoires et l'inébranlable
volonté de repousser leurs limites.
Aujourd'hui encore, tel champion de
courses automobiles profite de la trêve hivernale pour dévaler les
pentes enneigées sur une paire de skis, tel autre crack du tennis de
table s'en va tâter de la planche à voile ou du hockey sur gazon.
Voyez Oscar Pistorius, spécialiste de
la course sans pied : aux dernières nouvelles, il ferait
beaucoup mieux que se défendre au base-ball et au tir au pistolet !
Ce n'est pas bien de rire de ça, je
sais. Surtout pour la malheureuse victime, qui avait l'air pas mal
dans son genre, même si je n'en ai vu que le haut sur les images
diffusées à la télé. Je ne sais pas ce qu'on écrira sur la tombe
de cette jolie personne, mais ce sera triste, de toute façon. Si
jeune et partir comme ça...
Bon, si c'était l'athlète lui-même
qu'on devait enterrer, plutôt que son ex-compagne, on pourrait
ironiser un peu : « Ci-gît Oscar Pistorius, parti les
pieds devant ».
C'est de mauvais goût ? Oui, sans
doute ; mais j'aime bien le jeu des épitaphes. À défaut
d'imaginer la mienne, je peux toujours songer à celles des autres.
Pour rester dans les sportifs, par
exemple...
Cadel Evans : « Victime
d'une ultime crevaison ». Et le footballeur brésilien Kaka :
« Enfin recouvert ! »
Je songe à Nadal, à sa raquette, à
ses balles et à ses shorts trop longs ; mais sans rien trouver
de drôle comme mot de sa fin. Par contre, avec ses biceps, il
pourrait la jouer gagnante à Munich, aux fêtes de la bière, avec
les chopes d'un litre.
Parmi les sportifs qui ont changé de
milieu, nous avons ce bon Yannick Noah : « Il n'avait
demandé qu'une vie ». Mais ce n'est pas parce qu'on arrive
dans le milieu du show-business que je vais vous refaire le coup de
Johnny, éternel distrait, qui a « oublié de vivre ».
Mais on peut continuer à jouer avec
les épitaphes. En vrac :
Benoît XVI : « Parti en
bonne santé et en pleine possession de ses moyens ».
Depardieu : « Encore une
victime de la retraite de Russie ! »
Copé : « Il l'a eu dans le
fillon ». (Facile, celle-là, je sais.)
Ahmadinejad : « Ci-gît la
première victime du programme nucléaire civil iranien » ou
« Ci-gît un mahmoud du 21e s. »
Anders Brevik : « Des nerfs d'acier, un cœur de pierre, des balles de plomb ».
Salman Rushdie : « Parti paisiblement à 124 ans au Paradis de Jésus ».
Anders Brevik : « Des nerfs d'acier, un cœur de pierre, des balles de plomb ».
Salman Rushdie : « Parti paisiblement à 124 ans au Paradis de Jésus ».
Francesco Schettino : « Il a
bien mené sa barque ».
Lance Armstrong : « Mort
d'avoir raconté des couilles ».
Obama : « Yes ! In the
can ! »
J'arrête là, c'est vraiment trop
pénible. Et d'ailleurs, je suis crevé.
dans la ligne de mire, il y avait Ludovic...
RépondreSupprimerMerci pour ta contribution (comme dit le collecteur d'impôts)!
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