jeudi 4 juillet 2013

Actus de l'été à la con

J'étais en train de songer que j'allais évoquer la magie du Tour de France, lorsque l'actualité à la con a soudainement interrompu le cours de mes pensées ; ce qui explique que dans le titre, j'ai commencé par glisser une très légère allusion au début d'été sensationnel que nous connaissons après avoir pleinement profité d'un printemps d'anthologie. Les gens qui ont investi dans le photovoltaïque ne doivent pas rigoler. En sus du déficit d'ensoleillement que nous subissons depuis de très longs mois, les génies qui nous gouvernent ont décidé de raboter les primes et les déductions fiscales dont les investisseurs pouvaient bénéficier encore en début d'année. Mauvais joueurs !

En ce moment, il ne fait pas trop bon vivre en Égypte non plus, malgré le soleil beaucoup plus présent qu'ici. Alors que chez nous, quand on élit quelqu'un, en général on « fait avec » jusqu'aux prochaines élections en dépit des promesses non tenues et autres joyeusetés ; ailleurs, ça ne se passe pas comme ça. Comme quoi la démocratie, le respect du verdict des urnes et l'abus de pouvoir n'ont pas partout la même signification ni les mêmes implications. En Belgique, malgré une crise politique qui a duré plus de cinq cents jours, nous n'avons jamais imaginé faire appel à l'armée pour remettre de l'ordre. Quelque part, je me dis qu'il faudrait être au bord du désespoir pour en arriver à souhaiter voir des chars et des mitrailleuses dans les rues, ce qui me donne donc à penser qu'il ne doit vraiment pas faire bon vivre du côté du Nil, en ce moment.

Alors que là-bas, ils semblent pressés de se débarrasser de ministres et président, démocratiquement élus ou non, chez nous, on accumule les gestes de bienveillance. Nous avions déjà un roi et deux reines, mais dans moins de trois semaines, les effectifs vont presque doubler ! Je ne lui en veux pas, à Albert. Il a fait son temps, comme on dit. Et, contrairement à ce que lancent certaines gazettes, ce ne sont pas de prétendus scandales qui ont motivé sa décision, mais sa fatigue et son état de santé. À près de 80 piges, ça se comprend ! Nous aurons donc trois retraités à nourrir, à présent ; Albert et Paola venant tenir compagnie à Tante Fabiola. Je songe soudain que s'il arrivait malheur à Philippe dans quelques mois, une mésaventure comme tomber sur la tête, par exemple, il pourrait se trouver amené à abdiquer en faveur de sa fille aînée Élisabeth, ce qui nous assurerait une reine supplémentaire dans l'attente d'un roi par alliance, avec vraisemblablement une régence assurée par Tantine Astrid, Élisabeth étant trop jeune.
Ne cherchez pas à comprendre, sauf si vous connaissez un peu notre famille royale. Dites-vous seulement que ça commence à nous coûter bonbon, les dotations royales et princières de tous ces gens-là. Et ne criez pas « Vive la république ! », s'il vous plaît. Je ne voudrais pas chez nous de certains présidents...

Et, puisqu'il est question de présidents, notre oncle d'Amérique n'est pas au mieux de sa forme lui non plus. Très bas dans les sondages, le voilà éclaboussé par une sombre affaire d'espionnage. Alors, là, les bras m'en tombent : on nous espionne ! Que c'est vilain ! Parce que là, comme révélation, ça coupe le souffle. On ne savait pas, nous, que les Américains nous espionnaient. On avait déjà presque oublié que les Russes et les Chinois le faisaient aussi, alors, vous pensez bien, les Américains...
Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que tout le monde essaie de se foutre de notre gueule, quelquefois, à nous autres le pauvre peuple. Ce qui scandalise en haut lieu, ce n'est pas le fait qu'on nous espionne, c'est juste que quelqu'un le dise bien clairement à la face du monde. Tant qu'on n'en parle pas, ça arrange bien les diplomates ; mais qu'on le dise tout haut, là... Bande d'hypocrites ! Je me demande s'ils ne nous prennent pas pour des cons.

Et tout ça m'a éloigné de ce dont je voulais vous entretenir au départ : la magie du Tour de France. Parce qu'on a beau râler, soupçonner, rigoler... cette course est irremplaçable. L'épisode corse était d'ailleurs de très haut vol : le car coincé sous le portique, les chutes spectaculaires, le suspense des arrivées...
Chaque étape est une « Classique ». En gagner une, c'est mieux que deux au Giro ou trois au Tour d'Espagne ; c'est mieux qu'un titre national.

Un rush final comme lors de la seconde étape, il n'y a qu'au Tour qu'on voit ça ! Un gars qui se sort les tripes pendant un kilomètre avec le peloton aux trousses, et qui passe la ligne en vainqueur avec une seule toute petite seconde d'avance sur la meute, c'est un spectacle ! Et quand c'est un Belge qui réalise l'exploit, ça fait d'autant plus d'effet de ce côté-ci de la frontière.
Ça nous a aussi donné une bonne occasion de rigoler, puisque la liste des six coureurs échappés pendant les derniers kilomètres, énoncée par Radio-Tour et affichée sur les écrans de télévision, n'incluait pas le nom du vainqueur. Les commentateurs d'A2 ont d'ailleurs parlé d'Irizar jusqu'à l'arrivée. Jalabert, au moins, il regardait les dossards !

Quelques frissons, aussi, pendant ces étapes. Les chutes qui se sont produites, bien sûr, mais aussi celles qui ont été évitées de justesse. Il me revient ces instants où un gus s'est soudain lancé sur la chaussée pour y ramasser sa casquette, puis s'est ravisé in extremis parce que les coureurs arrivaient plein pot ! Et ce clebs, au milieu de la route...

— Le chien ! Le chien ! s'écriaient les commentateurs à la télé belge.

Les cyclistes arrivaient, le clebs a quitté la chaussée... pour y revenir illico. Un mec a voulu traverser pour le récupérer, puis les deux bêtes sont reparties chacune de leur côté tandis que le peloton passait au milieu à soixante kilomètres à l'heure ! Ouf ! Sur le moment, on ne rit pas, mais comme ça s'est bien terminé, on peut se rattraper en le racontant.

En tout cas, ça prouve une chose : comme spectateurs d'une course cycliste, les chiens sont presque aussi dangereux que les gens.

3 commentaires:

  1. Voui...

    Une bonne idée serait sans doute de marier quelques gugusses de chez nous à vos couronnés et de faire un rapprochement de conjoints... de votre côté, bien sûr, hein... non ?

    Mais tu as vu ? c'est un sud-africain qui tient le maillot jaune ; ce n'est encore jamais arrivé, c'est bien. (Et celui-ci n'a encore tué personne, semble-t-il...)

    Mais c'était mieux avec Jalabert, oui...

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  2. En effet l'éviction de Jalabert est un drame national dont il faut tenir l'Equipe pour responsable.
    Un jour, des comptes seront réglés. Oh oui. Un jour des comptes seront réglés.

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  3. Surtout que je trouvais Jalabert meilleur au commentaires que sur un vélo !
    Bon, mais il avait quand même un truc, quand il courait, qui prouvait qu'il n'était pas con du tout : comme tout le monde savait qu'il était trop "court" pour gagner le Tour mais qu'on le mettait chaque année dans les favoris, il se laissait rapidement larguer au général, de cette manière, il bénéficiait de "bons de sortie". Étape de montagne ? Jaja passait à l'attaque. Tôt. S'il était repris, il "laissait aller", quitte à finir avec quinze minutes dans la vue, pour s'économiser un max ; et le lendemain, il remettait le couvert. Il n'a pas gagné le Tour, mais il a remporté des étapes. Et aussi le maillot vert, il me semble. Et peut-être bien aussi un maillot à pois (là, je n'en suis pas sûr) ?
    Mais qu'on nous le rende aux commentaires, ça oui ! Déjà qu'on a perdu Fignon...

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