Je suis tombé tout récemment (sans me faire de mal) sur un dépliant publicitaire d’une chaîne de magasins « multimédia ». Cela n’aurait rien de particulièrement fascinant si, avec ma marotte de conserver des tas de trucs à la con, le dépliant ne datait d’une dizaine d’années. Estampillé « février 2001 », cet honorable vestige d’un début de millénaire encore balbutiant m’a permis de constater à quel point le monde tourne vite, trop vite pour le primitif que je suis (je rappelle que je suis démodé).
Ce mini-catalogue en couleurs, rempli de photos d’appareils hi-tech, ne comportait même pas un seul prix en euros ! Eh non ! En 2001, nous nous échangions toujours des francs. Regards francs, sourires bien francs, billets de cent francs… mais parachuté à cette époque, Clovis aurait quand même été dépaysé.
En convertissant en devises actuelles (soyons modernes) les prix de l’époque et en tenant compte d’une modeste inflation de deux pour cent l’an, ça nous donnerait aujourd’hui un téléphone portable de base (petit écran monochrome, répertoire, vibreur, sonneries monophoniques, fonction alarme et rédaction de SMS), laid et encombrant, pour la modeste somme de 125 euros. Un peu plus haut en gamme un Nokia 3310 (plus joli et ayant eu son petit succès) s’échangeant pour environ 185 euros.
Un PC de base (sous Windows 98 ou Millénium) avec 64MB RAM, 15GB de disque dur, un processeur Intel Celeron à 600 MHz, un graveur CD-RW et un écran de 17 pouces, valait environ 1600 euros au cours actuel ; tandis qu’un haut de gamme équipé d'un Pentium III à 800 MHz, 20GB de disque dur et 128 MB RAM allait chercher dans les 2500 euros, pareillement équipé.
On vendait aussi des portables, à écran de 12 ou 13 pouces, moins performants que les PC de bureau et à plus de 2000 euros en prix de départ.
La photographie était encore essentiellement argentique (si, si… rappelez-vous : avec des films). Il existait quelques compacts numériques de 900 euros (2,1 MP ; zoom optique 2x ; pas de stabilisation, pas de vidéo, avec carte flash 8MB) à 1600 euros (3,3 MP ; zoom optique 5x ; 10 minutes de vidéo)... mais pas encore de reflex pouvant se passer de pellicule.
Pas de GPS pour votre voiture, mais une bonne vieille carte routière, assez facile à étaler quand on disposait de la place pour le faire, mais généralement récalcitrante au moment de rentrer dans ses plis. Agaçant, mais on « faisait avec ».
Actuellement, et malgré tout notre fatras technologique, nous sommes toujours en proie à de menus problèmes contre lesquels la science, apparemment, ne peut rien. Ou ne veut rien.
Il existe des objets particulièrement agaçants et dont nous ne pouvons que difficilement nous passer. Ce sera l'objet d'un prochain article.
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