mercredi 26 octobre 2011

500 jours !

Cinq cents jours qu'on a voté, et on n'a toujours pas de nouveau gouvernement ! Cinq cents jours que ces messieurs-dames se tâtent, jouent les vierges effarouchées, les frustrés, les indignés, les durs, les mous, les froids, les tièdes, les chauds, les indifférents, les intransigeants, les désabusés… Ils jouent, oui. Avec notre patience, avec notre fric, avec nos pieds. Ils jouent la montre, comme je l'ai expliqué.

Qu'est-ce que cinq cents jours, dans la vie d'un Homme ? Ce n'est pas énorme, certes, mais on n'est quand même pas loin d'un an et demi ! Plus de seize mois, plus de septante et une semaines (soixante et onze pour ceux qui ne lisent pas le belge) ; et ça va chercher dans les douze mille heures (parce qu'on n'est pas à la minute près).

Vous voulez des chiffres ?

12 000 heures, c'était pour moi l'occasion d'en passer à peu près 3500 à roupiller. Gaspillage ? J'en avais bien besoin, pour récupérer de mes quelque 2700 heures de travail chez mon employeur et de toutes celles consacrées à des tâches domestiques diverses, fatigantes et pas toujours agréables. J'ai ainsi dû tondre environ 24 fois la pelouse (si j'avais écouté Chérie, 72 fois au moins), charger plus de 400 fois le lave-vaisselle, ramasser 987 œufs dans le poulailler (et sans doute autant de kilos de merde - c'est fou ce que ça chie, ces bestiaux), tailler trois fois les haies, rouler plus de trente mille bornes en bagnole en brûlant près de 1600 litres de gazole.

Avec Chérie, on s'est partagé le boulot d'éplucher plus de cent kilos de patates, cinquante kilos d'oignons et tout un tas d'autres légumes, entretenir le potager, nettoyer la maison, découper en tranches plus de trois cent cinquante pains, vider une centaine de bouteilles de vin (ben oui, on se modère) ; et on est même partis deux fois en vacances (pas longtemps : trois semaines en tout).

Pendant ces 500 jours, je me suis tapé régulièrement la corvée du changement d'eau de l'aquarium (un total de deux fois trois mille litres manœuvrés à l'huile de coude), j'ai bu plus de 3000 tasses de café, pissé à plus de 2500 reprises et chié environ cinq cents fois ! J'ai baisé 54 fois et me suis branlé 440 fois (je sais, le compte n'y est pas, mais j'ai aussi le droit d'être fatigué de temps en temps) ; et j'ai bien dû roter et péter trois mille fois.

On m'a coupé une douzaine de fois les tifs et je me suis rasé (la barbe) quotidiennement, sauf à l'une ou l'autre occasion où j'étais en congé et avais la flemme. Je me suis brossé 500 fois les crocs, c'est bien mais c'est peu, mais si je devais le faire dès que j'ai boulotté quelque chose, je n'en sortirais pas !

Je n'ai pas compté les occasions de virer le chat de mon fauteuil, mais c'était gratiné ; et je n'ai pas compté non plus le nombre de fois où j'ai marmonné « quelle pub à la con ! » avant de baisser le volume de la radio.

Pendant ces 500 jours, j'ai aussi rendu service à des amis, à ma famille… toutes ces choses difficiles à chiffrer parce qu'on ne les compte pas ; et j'ai aussi consacré un peu de temps à ne rien foutre. Mais si peu !

Le bilan de ces cinq cents jours, pour moi, c'est que j'ai été finalement assez mal payé en regard de tout ce que j'ai produit ; ce qui n'est pas le cas de nos élus, qui me donnent pour la plupart l'impression de présenter un bilan totalement inverse.

Avec un peu de chance, on aura notre nouveau gouvernement pour Noël (2011) ! Ce qui nous fera un an et demi bien sonné depuis qu'on a voté.

Sauf si, tout heureux d'avoir réussi, tout ému de devenir enfin premier ministre, notre formateur bien-aimé nous faisait le coup de la crise cardiaque au moment de prêter serment !

Auquel cas tout serait à recommencer.

2 commentaires:

  1. C'est assez drôle, quand on arrive sur Wikipedia (fr), on nous dévoile les "évènements en cours". Et le premier de ces ingrédients est : "Crise politique belge".
    Ensuite, un peu plus loin, y a la "crise de la dette". Et puis plus tard, la famine en Afrique de l'Est et les Inondations en Asie.
    Vous voyez, on pense à vous...

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