À l'une ou l'autre reprise déjà, j'ai raconté dans ces pages quelques-unes de mes tribulations dans les allées des grands magasins ou le long du tapis roulant, au moment de payer l'addition. Comme je n'ambitionne pas d'être une exception à qui il arriverait plein de choses hors du commun, je suppose que nombreux sont ceux qui pourraient se reconnaître quelque part dans ce que j'ai raconté à ces occasions.
Récemment, j'ai eu le plaisir de lire toute une collection d'anecdotes, pêchées elles aussi dans les arcanes de la grande distribution, mais racontées depuis le petit siège pivotant de celle qui a pour mission de nous présenter la note de frais lorsqu'elle a fini d'encoder dans la machine (lisez : de scanner, tout au moins quand ça veut bien) la liste des denrées que nous avons choisies d'acquérir, et qu'on appelle, en langage moderne et respectueux, « l'hôtesse de caisse ». En effet, on ne dit plus « une caissière ». Ce n'est pas joli. Et lorsque la caissière est un caissier, je présume qu'il faut parler d'un « hôte de caisse »…
Caissière ou hôtesse, cette personne oublie rarement, même quand l'un ou l'autre client difficile a fini par la mettre de mauvaise humeur, de vous dire « bonjour », « s'il vous plaît », « merci » et « au revoir ». C'est sympa. Et puis, je m'en suis rendu compte à plus d'une occasion, ça ne doit pas être un travail reposant pour le système nerveux. Surtout quand il faut dire « bonjour », « s'il vous plaît », « merci » et « au revoir » à des gens qui ne le méritent pas : prétentieux, grossiers, malpropres, sans-gêne, indécis, traînards, agités, râleurs, durs à la détente et autres personnes pénibles que je n'ai pas mentionnées.
Après les quelques (més)aventures d'un client ordinaire, l'occasion vous est offerte d'aller lire celles d'une hôtesse de caisse, sans doute ordinaire elle aussi, mais qui, de manière très sympathique, a choisi de les partager avec ceux qui le désirent.
Lilly C a donc créé son blog, où vous pourrez découvrir le monde de la grande distribution vécu depuis l'autre côté du tiroir-caisse et du lecteur de cartes de paiement. Sur sa lancée, elle a également compilé dans un petit bouquin toute une collection d'anecdotes qui font rire ou sourire, mais qui n'ont probablement pas dû, pour une bonne partie d'entre elles, provoquer le même effet au moment où elles se sont déroulées dans la réalité.
Nombreuses sont les situations que j'avais déjà vécues, de près ou de loin, mais dans la plupart des cas en tant que spectateur plutôt que dans le rôle, souvent peu enviable, d'acteur ou de victime. Je ne voudrais pas lever le voile sur tout cela en vous racontant ici ce que vous pourrez découvrir là-bas, mais je tiens néanmoins à jeter ici quelques mots au sujet de deux problèmes évoqués par Lilly dans son recueil et sur son blog.
Le premier a trait au « self scanning ». Un truc que je n'aime pas. On a déjà le « do it yourself », le « self bank », le « self service » et même, chez nous, le « tax on web » pour remplir en ligne sa déclaration de revenus. Moi, je déteste scanner moi-même mes marchandises à la sortie du supermarché. Je l'aime bien, l'hôtesse de caisse, derrière son tapis roulant, son lecteur de codes-barres, son clavier, son écran et son tiroir à monnaie. Si je faisais son job moi-même, j'aurais l'impression de contribuer à l'envoyer au chômage. Sans doute que ça plairait à son patron, mais pas à moi. J'aime mieux parler à une personne qu'à une machine.
Le second a trait à l'anecdote des écolos qui se débarrassent des emballages superflus avant de quitter le magasin. Je sais que l'hôtesse de caisse n'est pas responsable de ce gaspillage, mais il y a là matière à réflexion. Parce que parfois…
J'ai une p… d'imprimante soi-disant écologique parce qu'elle utilise quatre cartouches d'encre (1 noire et 3 couleurs) et que, grâce à cela, on ne remplace que la cartouche vide au lieu de tout remplacer quand il manque une couleur, dans le cas des cartouches combinées.
Je ne citerai pas la marque, mais c'est du foutage de gueule. La contenance des cartouches est ridicule, il faut tout le temps les remplacer, elles coûtent la peau du cul et elles sont emballées dans de très grosses boîtes en plastique qu'on n'arrive à ouvrir qu'en les éventrant et en se blessant les doigts. C'est donc de l'écologie qui produit une masse incroyable de déchets à la con que j'irais bien déverser directement chez l'importateur Epson (tant pis, je l'ai écrit quand même !), parce que j'en ai plein la poubelle, de cette merde en plastique.
Voilà. C'était mon coup de gueule.
Mais n'oubliez pas l'hôtesse de caisse, s'il vous plaît.
Merci et au revoir.
Bonjour,
RépondreSupprimerOn dirait que ce petit livre vous a plu... J'en suis ravie.
Avez-vous fait le test du client idéal ?
Merci, bonne journée.
je suis allé sur le blog de Lily C: sympa et sans prétentions, elle raconte un quotidien que, pour ma part, je n'ai aucun mal à imaginer.
RépondreSupprimerEt puis le truc qui consiste à scanner soi-même ses achats, c'est un vrai "scaindâle" comme disait GM. Et surtout , c'est rentrer dans le jeu des dirigeants de ces grandes surfaces qui préfère payer des robots plutôt que des caissières (j'aime bien ce mot, bien plus que hôtesse de caisse; c'est aussi idiot que de dire "technicienne de surface" au lieu de femme de ménage. Mais nous vivons dans une société qui se veut égalitaire et qui n'est qu'égoïste). Ces mêmes dirigeants qui osent truander leurs employés pour leur temps de pause: voir la condamnation de carrefour en 1ère instance)...
Merci Paniss pour votre passage sur mon blog.
RépondreSupprimerJe préfère "hôtesse de caisse" à "caissière", cela fait moins "machine". Même si je dois bien reconnaitre que (presque) tous les clients persévèrent dans la mauvaise voie...
J'ai suivi la petite affaire (qui a été quasiment passée sous silence, malheureusement !) de l'hôtesse de caisse contre Carrefour. Elle a gagné. Quelle honte d'enlever le temps de pause sur le salaire des caissières, déjà qu'elles n'ont pas lourd à la fin du mois.
Dommage que je ne peux pas parler de ma direction sur mon blog, il y aurait beaucoup de choses à dire.
A bientôt,
Lilly C.
@ Paniss : Nous nous comprenons. Toutes ces machines sont essentiellement des machines à fabriquer du chômage et à travailler à moitié à n'importe quelle heure de n'importe quel jour sans râler. Je dis "à moitié" car ces machines ne font qu'une partie du boulot (l'addition). Le reste de l'ouvrage, c'est le client qui le fait. Et il n'a qu'à regarder son reflet dans l'écran pour avoir un sourire. Quant aux appellations qui fleurissent aujourd'hui (technicienne de surface, malentendant, moins valide, hôtesse de caisse, agent d'entretien, etc.), elles ne changent qu'une seule chose : le nom.
RépondreSupprimer@ Anne Onyme : JE SUIS le client idéal.
Ah ! Je vois que nous avons la même imprimante...
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