lundi 28 novembre 2011

Le processus créatif

Le processus créatif a quelque chose de mystérieux. Tous ceux qui écrivent le savent : s'il existait une recette infaillible apportant l'inspiration, on en userait et abuserait.

Mais quand bien même une telle recette existerait, serait-elle applicable à tout le monde ? Peut-être que chaque scribouillard a besoin d'une recette personnalisée.

Étrangement – ou logiquement – les choses qui m'inspirent sont d'origine si variée que ce que je vous donne à lire peut aussi bien avoir été suscité par la lecture ou l'audition d'un simple mot qu'être le fruit de longues heures de méditation.

Une mésaventure sur le chemin du travail, un pataquès du présentateur des infos à la radio, un fait d'actualité, une conversation entre collègues, une engueulade avec le boss...
Parfois, il suffit de quelques minutes d'inspiration pour que le clavier crépite et que les mots s'enchaînent sur l'écran.

Il m'arrive d'écrire quelques sarcasmes sur l'état des routes du pays, le talent des gestionnaires des sociétés de transport en commun, la maîtrise imparable du français de nos orateurs...
Les frasques d'une poignée de moines peuvent m'inciter à leur offrir une volée de bois vert ; de même qu'un échange verbal un peu nerveux avec Chérie peut m'inspirer quelques considérations sur les joies de la vie conjugale. Sans parler de quelques très chaudes séances agitées – parfois consécutives à l'échange verbal précité – que la nature de ce blog m'interdit de décrire en substance et sur lesquelles donc je m'abstiendrai de m'étendre ici, ce qui ne veut pas dire qu'elles ne m'auront pas inspiré là-bas.

Bizarrement, il arrive que tout un article découle d'un simple titre ou d'une phrase qui sonne bien ; alors qu'en d'autres circonstances, trois ou quatre pages d'écriture dans mon traitement de texte ne m'auront pas encore inspiré le moindre mot d'introduction.

Dans ma série d'articles sur la crise politique belge, j'ai assez souvent évoqué l'art du compromis dont nous avons toujours fait montre, dans mon petit pays. Malgré plus de cinq cents jours de crise politique et institutionnelle, malgré le contexte économique difficile, le chômage galopant, les banques qui jouent avec notre fric et les spéculateurs qui en profitent, le Belge garde son calme. Il reste patient. Il ne cogne pas sur ses voisins, sur ses compatriotes. Il manifeste sans grands débordements, sans violence. Le Belge est patient, optimiste et – il faut bien l'admettre – un peu fataliste.

Mais il sait que le compromis arrivera. Le compromis à la belge. Celui qui nous distingue, fait notre renommée et suscite la perplexité, les grattements de crâne, les soupirs, les yeux au ciel et les tapotements de l'index sur la tempe. Le Belge est simple, mais la Belgique est compliquée. Elle a été rendue si compliquée par la succession de compromis que nous avons faits pour contenter les uns sans fâcher les autres, et vice-versa.

Après plus de cinq cents jours de crise, donc, nos élus sont enfin parvenus à un accord, tant sur le communautaire que sur le budgétaire. Dans quelques jours, moins peut-être, nous aurons notre nouveau gouvernement de plein exercice.

Mais quel est cet accord ? Quel est ce compromis ?

C'est, en réalité, un ensemble de compromis qui fait que ceux qui étaient fâchés sont encore fâchés, mais un peu moins. Que ceux qui étaient contents sont encore contents, mais un peu moins.

À l'issue de ce formidable compromis à la belge, de cet ensemble d'accords qui ont enfin été conclus et qui vont nous sortir de l'embarras, que constatons-nous ?

Il fallait prendre des décisions budgétaires lourdes (plus de onze milliards d'euros à économiser), qui font que Les Flamands sont mécontents, les Wallons sont mécontents, les Bruxellois sont mécontents, les syndicats sont mécontents, les patrons sont mécontents, les travailleurs sont mécontents, les allocataires sociaux sont mécontents...

C'est cela, la magie du compromis à la belge : si tout le monde est mécontent, c'est un bon accord.

J'aimerais bien qu'un jour nos éminences grises accouchent d'un accord où tout le monde serait content. Ça devrait être un bon accord, non ?

Mais je suis peut-être naïf. Ou idéaliste.

Ou optimiste et heureux de vivre.

Ben oui, je suis Belge.

vendredi 18 novembre 2011

Westvleteren : p... de moines !

Il y a bien longtemps, les compagnons de la joyeuse robe de bure avaient pris pour coutume de fabriquer de la bière et du fromage, entre autres denrées, à l’abri des murs épais de leurs abbayes. L’échange ou la commercialisation de leur production leur permettait de subsister, dans la chasteté et le dénuement, tout en se vouant à la prière. Un sage programme qui leur valait le doux surnom de « moines trappistes ».

Au fil des ans, les bières d’abbaye se sont si bien répandues qu’elles ont peu à peu échappé à la mainmise des vaillants pères trappistes pour tomber dans l’escarcelle de la grande industrie brassicole. Nous trouvons donc aujourd’hui sur le marché quantité de bières d’abbaye, mais les véritables « bières trappistes », encore brassées par les moines trappistes au sein des murs abbatiaux, sont devenues rares et font l’objet d’une appellation d’origine protégée.

Il resterait donc six véritables bières trappistes de par le monde, dont cinq originaires de Belgique. Hourra ! Voilà donc au moins quelque chose que la Terre épicurienne tout entière nous envie au moins autant que le gratin diplomatique tient en haute estime notre capacité à négocier interminablement pour tenter de former un gouvernement de plein exercice (j’ai réussi à la placer, celle-là) !

La vie suivrait encore paisiblement son petit bonhomme de chemin au pays de la bière catholique, des moules-frites et de la crise politique, si les Américains s’étaient abstenus d’intervenir. Parce que quand il s’agit de foutre le bronx quelque part, ceux-là, ils en connaissent un bout !

Il y a quelques années, quelques illuminés d’outre-Atlantique ont lancé un sondage sur un site Web, sondage au terme duquel la bière trappiste « 12 » de l’abbaye de Westvleteren a été élue « meilleure bière du monde ».
Comme s’il y avait une meilleure bière, un meilleur vin ou les meilleures frites du monde, sinon dans l’esprit de ceux qui les produisent (qu’un producteur soit convaincu de l’excellence de ce qu’il fabrique, c’est compréhensible) ! Il y a tant de plaisirs gustatifs ici et là qu’il faut être particulièrement bas de plafond pour se livrer à ce genre de sondage.

Cela serait purement anecdotique si cette cornichonnerie américaine n’avait pas accouché d’effets particulièrement pervers. Le premier étant un engouement anglo-saxon pour ladite bière trappiste de Westvleteren, entraînant une hausse de la demande.

Bien qu’on le leur ait souvent demandé, ces putains de moines trappistes de Westvleteren, contrairement à leurs confrères des autres abbayes, ont toujours refusé d’augmenter leur production pour satisfaire à la demande ! Ils ne sont pas là pour s’enrichir, disent-ils, et la vente de ce qu’ils fabriquent suffit déjà amplement à couvrir leurs modestes besoins.

Il convient en outre de préciser que cette confrérie de tonsurés refuse de confier la vente et la distribution de son nectar aux brasseurs et aux cafetiers ! La « Westvleteren 12 » est en vente exclusivement à l’abbaye. Et n’imaginez pas pouvoir vous pointer chez les moines pour vous porter acquéreur de six casiers ! C’est strictement contingenté à un ou deux casiers par ménage, sur présentation de documents officiels et autres conneries de haut vol.

Résultat des courses : un trafic monstre dans les parages de l’abbaye, où l’on voit des casiers de bière passer de coffre de voiture en coffre de voiture moyennant espèces (et généreux bakchichs à la clé). En fin de course (lisez : aux States), le breuvage est vendu à un prix exorbitant, pour le plus grand plaisir des petits malins qui se remplissent les poches au passage.

Mais attendez : ce n’est pas fini.

Récemment, la troupe de joyeux trappistes s’étant rendu compte de l’état de délabrement avancé de certaines parties de son abbaye et de l’urgence d’entreprendre quelques travaux de consolidation avant que l’édifice ne s’écroule de lassitude, une menue opération commerciale a été lancée : la production d’un lot de packs exclusifs de six bouteilles et deux verres, dont la vente a été confiée à une chaîne belge de magasins d’alimentation.

Cependant, afin d’éviter de faire les choses simplement, les tonsurés ont également mis dans le coup un quotidien et deux hebdomadaires du pays, qui offraient dans une de leurs éditions un « bon » sans lequel il n’était pas possible de se porter acquéreur d’un des précieux packs de « Westvleteren 12 ».

Donc, nanti de l’indispensable bon d’achat et de la somme de vingt-cinq euros, l’amateur avisé n’a pas manqué de se presser, le 3 novembre, avec ses semblables et bien avant l’heure de l’ouverture, devant les portes d’un magasin commercialisant la précieuse denrée.

Faute de pouvoir dénombrer les mécontents générés par l’opération, je me contenterai d’énoncer ci-dessous les principales causes de leur frustration.

Il n’y avait plus, chez le libraire, de quotidien et d’hebdomadaire participant à l’opération.
De nombreux exemplaires desdits quotidiens et hebdomadaires ne contenaient pas le précieux bon.
Il n’y avait plus de packs de bière dans les magasins une demi-heure après l’ouverture.
Les caissiers des magasins étaient inflexibles : pas de bon, pas de bière.

Le résultat des courses est visible dès à présent sur les sites de vente aux enchères. Je ne donnerai pas de chiffres, ils sont continuellement à la hausse. Allez donc voir vous-même.


Immoralité : en refusant d’augmenter leur production de bière sous prétexte du refus de s’enrichir, les moines trappistes de l’abbaye de Westvleteren permettent à des profiteurs de tout poil de se remplir les poches ; alors que fabriquer davantage mettrait fin à la plupart de ces magouilles.
Et si la mise en route de brassins supplémentaires leur rapportait trop de pognon, aux tonsurés, qu’ils fassent don de leurs bénéfices aux nécessiteux : les villes et les campagnes sont pleines de misères à soulager. La charité chrétienne, ça devrait encore exister, non ?

Vous savez quoi ?
Si ces putains de moines de Westvleteren pouvaient se noyer dans leur cuve à bière ou se laisser ensevelir sous les vieilles pierres de leur abbaye, je ne serais certainement pas le dernier à m’en réjouir.

dimanche 13 novembre 2011

Les excuses sont faites pour s'en servir

C'est avec effroi que je me rends compte que la première bougie d'anniversaire de ce blog a tranquillement rôti en mon absence !

Il faut néanmoins que je vous explique que ce n'est pas entièrement de ma faute et, surtout, que ça ne résulte pas d'une crise de mauvaise volonté de ma part.

En réalité, j'ai été puni. Puni d'Internet avec confiscation de mon notebook, dans la foulée. Mes gardiens ne sont pas tendres. Et tout ça parce que j'ai profité d'une période de relâchement de surveillance pour m'autoriser à surfer sur des sites de cul. Ce n'est pas bien grave pour moi, mais pour eux, si. Le règlement est strict.

Et bien sûr, privé de mon PC, il m'a été impossible de tenir à jour mon blog ; comme il m'a été impossible d'ailleurs de lui souhaiter un joyeux anniversaire. Voilà qui est réparé, à présent.

Pendant mes quelques jours de privation, je me suis quelque peu ennuyé, mais j'ai fini par me souvenir qu'il n'y avait pas que l'informatique et le Web dans la vie, et que la lecture et l'écriture pouvaient se passer de tout le fatras technologique dont je deviens peu à peu le triste esclave.

Je me suis donc penché sur mes lectures en retard, une pile de bouquins de divers calibres, et j'ai redécouvert quelques plaisirs simples.

Comme les occasions de rire sont assez rares de nos jours – surtout lorsqu'on n'est pas privé de journaux et de télévision –, j'ai jeté mon dévolu sur de la littérature divertissante.

En même temps que des oranges et quelques biscuits, un visiteur m'avait offert un petit livre intitulé « Mots d'excuse » et sous-titré « Les parents écrivent aux enseignants ».

Patiemment constituée, pendant une bonne vingtaine d'années d'exercice de la profession d'enseignant, par Patrice Romain, cette collection m'a fait sourire et rire à de nombreuses reprises ; et je m'en voudrais de ne pas épingler ici quelques perles que j'ai trouvées dans ce livre.

L'auteur de ce recueil précise, en avant-propos, que si tous les noms et prénoms figurant dans les « mots d'excuse » ont été modifiés, l'orthographe originelle a, quant à elle, été maintenue en l'état.

Voici quelques menus extraits de ce florilège...


« Monsieur,
Je vous remercie de bien vouloir confirmer à la dénommée Cécile que je ne suis ni une prostituée, ni une fille facile, comme elle a tendance à le dire à ma fille.
Salutations distinguées. »


« Monsieur,
Je m'escuse pour le retard a Tony, mais on a fait la fête hier avec la victoire de l'OM. Vous qui aimé le foot vous devez comprendre.
Sur ce bon courage pour se matin. Moi je retourne me couché. »


« Monsieur,
Mon fils était en retard hier, mais il navait pas de mot parsse que si je fesais un mot il serait encore plus en retard et vous aurez été encore plus en colère. »


« Madame,
Ne gronder pas Mélanie pour la rature sur son devoir : s'est moi qui est mis 12 au lieu de 10 parce que vous vous êtes tromper, mais ne vous en faite pas, sa arrive a tout le monde.
Salutations distinguées. »


Et je termine avec ce mot d'excuse, que j'ai trouvé particulièrement émouvant :


« Monsieur,
Vu son poid, Jordan ne mange pas de bonbon. Pourquoi il faut qui ramasse les papiers dans la cour ? Il est deux fois punis !
Merci d'avoir pitié de lui. »



J'ai passé d'agréables moments avec ce petit recueil, que je vous recommande si vous aimez rire et sourire avec les petites choses de la vie :


par Patrice Romain
Éditions François Bourin

jeudi 3 novembre 2011

Locafoot

Locafoot, bonjour !
Heu… Bonjour, Mademoiselle. Je… je suis bien chez Locafoot ?
Tout à fait, Monsieur. Que pouvons-nous faire pour vous venir en aide ?
Heu… voilà. Je suis Jean-François Dupont, président du Racing Club de Trifouilly-les-Oies, et nous avons un petit problème de… heu… de personnel. On m'a dit que je pouvais m'adresser à vous…
Bien sûr, Monsieur Dupont. Quel est votre problème ?
Eh bien… nous avons eu un petit différend avec notre entraîneur de l'équipe première, et c'est actuellement l'entraîneur des équipes de jeunes qui assure l'intérim… mais… c'est une charge un peu trop lourde pour lui, donc...
Vous avez pensé à nous.
Voilà.
Et vous avez fort bien fait, monsieur Dupont, car quel que soit votre problème, Locafoot vous proposera la meilleure solution. Je suppose que vous n'avez pas encore eu recours à nos services, monsieur Dupont, donc vous vous posez certainement quelques questions sur notre manière de fonctionner.
Ben… un peu, oui.
Ne vous inquiétez pas, monsieur Dupont. Je vais me faire un plaisir de vous expliquer nos méthodes de travail…


Voilà le genre de conversation qui vous attend si, comme monsieur Jean-François Dupont, vous envisagez un jour de recourir aux services de Locafoot.
Mais tout d'abord, connaissez-vous cette société jeune, dynamique et surprenante ?
Pour tenter d'en savoir plus, j'ai pu rencontrer monsieur Louis Lecuir, directeur de Locafoot, qui a fort aimablement accepté de répondre à mes questions.


Monsieur Lecuir, votre société est jeune dans le milieu du football, alors voudriez-vous nous expliquer en quoi consistent ses activités ?

Avec plaisir. Mais permettez-moi tout d'abord de préciser que si Locafoot est une société jeune, elle possède néanmoins déjà de solides références, puisqu'elle compte dans sa clientèle de nombreux clubs issus des championnats parmi les plus huppés d'Europe.
Les services que nous proposons sont variés, mais le plus important est l'offre de service en matière d'entraîneurs de football.


Vous louez des entraîneurs.

Nous proposons leurs services en location.


Comment cette idée vous est-elle venue ?

Très simplement. Vous savez que le métier d'entraîneur d'une équipe de football est assez difficile et souvent très ingrat. Lorsque les résultats ne suivent pas, le premier à faire les frais du mécontentement des supporters et des présidents de clubs est bien évidemment l'entraîneur, qui se retrouve seul contre tous, ou presque. Parce qu'il est plus facile de changer l'entraîneur que toute l'équipe, c'est sûr. Ce qui a souvent fait dire aux plus réalistes d'entre eux que quelle que soit la durée du contrat qu'ils ont signé, celui-ci est généralement remis en cause chaque semaine.


D'un match à l'autre, dans les championnats, par exemple.

Voilà. Et souvent, vous trouvez des clubs à la recherche d'un nouvel entraîneur pour terminer un championnat qui part en eau de boudin, avec menace de relégation. Et s'ils trouvent la personne souhaitée, c'est pour lui offrir un contrat de quelques mois, avec option de prolongation en cas de bons résultats. Comprenez : en cas de sauvetage.


Et c'est ce service que vous proposez ?

Notamment. Un responsable de club peut venir chez Locafoot, et nous lui proposons l'entraîneur qui correspondra le mieux au profil recherché, au budget et aux ambitions du club. Ne croyez pas que nous ne sommes aux prises qu'avec des équipes de bas de classement. Même des ténors européens nous contactent.


Vous disposez d'entraîneurs susceptibles d'intéresser des clubs huppés ?

Absolument. Nous avons tous les profils, toutes les nationalités. Bien sûr, plus un entraîneur a de références, plus la location sera coûteuse. Mais la formule a cet avantage, avec les autorisations et limitations prévues par la loi et acceptées par l'UEFA, que la location est de courte durée. Le contrat est d'un mois, obligatoirement, et ne peut être prolongé que deux fois pour la même durée ; après quoi, si le club est satisfait et désire conserver l'entraîneur à son service, il doit l'engager sous le régime courant. Indépendamment de Locafoot.


Ah, oui ! Un peu comme l'intérim menant à l'emploi ! Mais j'imagine que vous prenez votre pourcentage dans l'affaire…

Oui, c'est logique. Mais ça n'arrive pas très souvent.


Pardon ?

Je dis que ça n'arrive pas souvent parce que les entraîneurs dont Locafoot propose les services préfèrent rester chez Locafoot. Ça vous étonne, il me semble.


Plutôt, oui. Avouez que c'est étonnant.

Pas tant que ça, en y réfléchissant bien. Et ce pour plusieurs raisons. Imaginez, par exemple, qu'un club luttant pour sa survie en première division fasse appel à nos services. Nous lui proposons un entraîneur. Si le club ne se sauve pas, ses dirigeants ne proposeront pas de garder l'entraîneur. S'il se sauve, ils peuvent très bien lui offrir un contrat pour la saison suivante, mais notre employé refusera, parce que son résultat positif lui aura rapporté des points, qui augmenteront la valeur de location de ses services. Il pourra viser un club plus huppé, synonyme de meilleure carte de visite et de nouvelle plus-value pour lui.


Mais s'il échoue ?

Nos entraîneurs sont expérimentés et extrêmement motivés. Ils viennent de tous les horizons. Le taux de réussite chez Locafoot est supérieur à 90 % ! Si vous le désirez, je vous montrerai des chiffres, tout à l'heure.


Et... vous louez aussi des joueurs ?

(Gros rire) Avouez que ça serait tentant ! Mais non, nous ne le pouvons pas. Nous l'avions pourtant imaginé ! Un responsable de club nous disant : « On a joué de malchance, nos deux arrières gauches sont sur la touche pour un mois. Nous avons un aller-retour hyperimportant en coupe d'Europe, et pas de remplaçant expérimenté. Vous, vous en avez ». Mais ce n'est pas possible. Il y a les affiliations, etc. Les règles de l'UEFA et des fédérations sont formelles, les joueurs doivent être « qualifiés » administrativement pour pouvoir participer à un match, à une compétition. Et puis, ça poserait d'énormes problèmes d'éthique. Déjà, pour les entraîneurs, nous sommes soumis à des restrictions, mais au moins n'y a-t-il pas de soucis de « qualification ».


Quelles sont ces restrictions ?

Un entraîneur pouvant être loué plusieurs fois au cours d'une même saison (souvenez-vous, les contrats sont d’un mois minimum à trois mois maximum), il est hors de question qu'il participe à la même compétition successivement pour deux clubs rivaux. On peut l'engager pour quelques matchs de championnat, mais aucun autre club rival – même championnat, même division – ne pourra l'engager ensuite cette saison-là. Sauf pour une coupe, par exemple, qui est une compétition distincte, qu'elle soit nationale ou européenne.


Intéressant. Et... offrez-vous d'autres services ?

Oui, bien entendu, même si l'essentiel de notre business concerne le coaching. Nous offrons, par exemple, des services destinés aux matchs de gala, aux rencontres imprévues. Imaginez qu'un club de D3 passe quelques tours en coupe et se trouve soudain obligé d'accueillir des cadors. Nous pouvons les aider : logistique, personnel, etc. De la tribune supplémentaire démontable aux stewards, hôtesses et buvettes « de campagne », on a tout. Jusqu'aux services de soigneurs, kinésithérapeutes... avec des « médibus ». Une telle rencontre doit être une fête pour un petit club, pas un cauchemar.


Ça doit quand même coûter lourd, à un petit club.

Le « return » est aussi très important, parce que c'est une organisation très professionnelle, bien rodée, qui tirera le meilleur des possibilités offertes localement. La réussite entraîne souvent la réussite. Ce qu'on appelle la spirale positive.


Chez Locafoot, vous êtes dans une spirale positive ?

Absolument. D'ailleurs, je vous invite cordialement à la petite réception que nous organisons dans notre salle de gala. Si vous aimez le champagne millésimé, le caviar et autres douceurs, vous serez enchanté.


Merci, monsieur Lecuir.

Voilà. Alors, si vous êtes gestionnaire d'un club, que vous avez des tracas, des problèmes de personnel ou, plus simplement, des ambitions, pensez-y. Pensez à Locafoot !